Page images
PDF
EPUB

Pour constater en même tems si une tempé rature seulement ascendante, et brusquement arrêtée, agirait sur ces huit substances comme elle a fait sur celles qui ont figuré dans les premières expériences, je les ai exposées au four du Val-sous-Meudon comme dans la vingt-cinquième expérience.

Six heures de grand feu, 30°.

36. Expérience. Température ascendante.

No. 1. Rétinite du Cantal.

(Extérieur glacé par le feu, intérieur encore vitreux, mais moins lisse qu'avant l'opération. Couleur tirant au roux; texture un peu bulleuse approchant de celle de la ponce. Couleur marron à l'extérieur,

No. 2. Obsidienne de Vulcano. gris foncé au dedans ; masse

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors]

remplie de très-petites bulles et très légères.

(Nulle différence (1) d'avec la précédente.

Aucun effet dans la texture; couleur légèrement irisée au dehors.

Peu ou point de changement. Aspect terreux, gagnant du dehors au dedans, avec cristallites, encore lisse au centre.

de laves modernes. Idem.

(1) Depuis que ce Mémoire a été lu à l'Institut, j'ai vu dans le riche et savant cabinet de M. de Drée, quatre minéraux qui coïncident avec ces produits, savoir: une variété de rétinite et deux variétés de laves des monts Enganéens ; une variété de lave du Mexique.

Une des deux laves des monts Enganéens ressemble au résultat no. 1 de la 36o expérience, et l'autre au no. 1 de la 37. Ce qui dénote que l'une et l'autre ont été à l'état de rétinite, d'où elles sont venues à celui de laves par l'action de deux températures différentes, ou de la même température pendant deux durées différentes.

La lave du Mexique est divisée en deux zones dont la plus mince est à l'état d'obsidienne, et la plus épaisse à l'état d'une ponce absolument semblable aux résultats n°. 2 et n°. 3

Neuf heures de grand feu, 48o.

Suite de la 36. Expérience. Température ascendante.

No. 1. Rétinite du Cantal.

No. 2. Obsidienne de Vulcano.

No. 3.

de Lipari.

No. 4. Verre de la même. .

No. 5. de Rapillo.

No. 6.

N°. 7.

de scories..

[ocr errors]
[ocr errors]

{

{

Extérieur glacé par le feu, intérieur encore vitreux, mais moins lisse qu'avant l'opération; tendance à l'état bulleux de la ponce; couleur blanchâtre; feldspath intact (1). Couleur maron à l'extérieur; gris presque noir au dedans ; Bulles agrandies; diminution sensible de poids; commencement de fusion.

Idem.

Peu ou point d'altération dans la texture; couleur cuivrée très-vive à l'extérieur.

Peu ou point d'altération dans la texture; couleur changée du noir au gris foncé.

Aspect terreux dans toute la masse qui a cristallisée; commencement de fusion.

de laves modernes. (Aspect terreux avec cristallites dans toute la masse.

Les trois substances volcaniques, non vitrifiées postérieurement (no. 1, 2 et 3), ont été altérées par la température simplement ascendante comme par la descendante; les quatre verres provenant de substances yolcaniques n'ont éprouvé aucune, ou presqu'aucune, altération à la température descendante de 25°; et, de ces quatre, deux seulement (n°. 6 et 7), ont con

de la 37 expérience; d'où il paraît que tout le morceau a été à l'état d'obsidienne, et qu'une partie ayant été affectée par une basse température subséquemment appliquée, a passé à l'état de ponce. On sait qu'il se trouve en plusieurs endroits des laves mi-parties de ponce et d'obsidienne.

(1) Ce produit, quoique plus blanc que les deux précédens de la même substance, ne leur fait pas moins suite comme lave qui résulte de la rétinite. Il se trouve des laves blanches aux monts Enganéens. (Dolomieu. Mém. sur les iles Ponces, note de la page 37).

tracté l'aspect terreux avec cristallites aux températures de 3ɔ°, et de 48°, pendant que deux autres (n°. 4 et 5) n'ont été que peu altérés, et dans la couleur seulement, quoique traités dans les mêmes circonstances. Nouvelle preuve que dans les verres volcaniques, ou provenant de substances volcaniques, comme dans les autres verres, l'opacification de la première espèce est soumise à des causes variables qui ne sont pas

encore connues.

73. Les expériences de sir James-Hall ont fait voir que l'opacification de la seconde espèce n'est pas nécessairement l'effet d'un refroidissement lent, puisqu'un simple abaissement de la température, suivi d'un refroidissement rapide, suffit pour la produire. Les expériences rapportées dans la première partie de ce Mémoire, ont également démontré que l'opacification de la première espèce n'est pas due à la lenteur du refroidissement considérée en ellemême, mais seulemeut à l'action d'une basse température: il existe donc entre les deux espèces d'opacification, ce rapprochement bien prononcé, qu'elles reconnaissent une seule et même cause, l'action d'une basse température. Mais il reste entre elles une différence tranchante; c'est que, l'une présente, avec cette cause, une liaison qui ne paraît pas dans l'autre : en effet, l'action d'une basse température n'opère l'opacification de la deuxième espèce, que sur les corps vitreux qui, soit par défaut de vitrescibilité, soit par une trop faible action du calorique, n'ont pas atteint une vitrification parfaites mais rien ne démontre, d'une manière satisfaisante, ce qui détermine l'action de cette

cause

cause dans l'opacification de la première espèce.

74. Il ne serait pas difficile de tirer des faits qui précèdent quelques moyens d'expliquer les différences que l'œil nous présente entre certaines substances vitrescibles qui ont ou n'ont pas acquis le caractère vitreux, ou qui, après l'avoir acquis, l'ont ou ne l'ont pas conservé, et qui, plus ou moins différentes aujourd'hui les unes des autres, ont pu, dans des tems antérieurs, être ou identiques ou semblables.

[ocr errors]

En effet, si d'un côté les produits de certains mixtes, après avoir été portés à l'état vitreux le conservent quand on supprime brusquement l'action du calorique qui a opéré leur fusion pendant qu'ils contractent une apparence pierreuse, lorsqu'on les tient pendant quelque tems à une température inférieure (ce qui constitue la seconde espèce d'opacification); d'un autre côté, certains corps, doués d'une apparence trèsvitreuse, en prennent une plus ou moins pierreuse lorsqu'on les passe, à l'état solide par une basse température. L'apparence pierreuse peut donc être causée par l'une comme par l'autre espèce d'opacification.

75. A la vérité, il est difficile qu'il ne se trouve pas quelques différences entre les effets de l'un ou l'autre mode d'opacification. Mais ces différences ne sont pas tellement prononcées, elles ne sont pas tellement affectées au mode qui les a produites, qu'on puisse toujours reconnaître auquel des deux elles sont dues; surtout lorsqu'il s'y mêle quelqu'une des nombreuses modifications résultantes soit des Volume 30.

S

divers degrés, soit des différentes durées de l'action des températures.

76. Quoi qu'il en soit, la différence apparente qui distingue les laves des basaltes, et que sir James-Hall fait consister en ce que les premières n'ont pas refroidi de la même manière que les seconds, ne pourrait-elle pas être attribuée avec autant, et plus de fondement, à la diversité de leurs compositions chimiques, puisque de l'aveu de cet observateur, la lave est plus fusible que le basalte (1)? Elle a dû, par cela seul, conserver le caractère vitreux qui a disparu dans celui-ci.

77. Pourquoi même n'irait-on pas plus loin, en disant que tel produit volcanique, qui nous présente aujourd'hui un aspect plus ou moins terreux, a pu être rejeté par le volcan, dans un état plus ou moins vitreux, et ne doit l'état où nous le voyons aujourd'hui qu'à l'action d'une basse température qu'il aurait postérieurement subie pendant un certain tems? Explication qui ne s'éloignerait de celle de sir James-Hall, qu'en ce que la basse température serait substituée au refroidissement lent.

78. Réduit à profiter des différens fours usités dans les arts, j'ai été forcé de borner mes expériences aux degrés de chaleur usités dans ces fours, ce qui ne m'a pas permis de varier les températures autant que j'aurais dé

(1) M. de Drée considère le basalte (lave lithoïde) comme ayant été liquéfié par la simple action du calorique au point de pouvoir couler, mais comme n'ayant subi aucune altération ni dans l'essence, ni dans la disposition de ses parties constituantes.

[ocr errors]
« PreviousContinue »