Page images
PDF
EPUB

est la grauwacke. Comme elle est à grains fins, il serait aisé de la confondre avec le grès ordinaire, si sa disposition dans le sein de la terre (lagerung), son association avec des métaux, enfin sa texture schisteuse et ses autres caractères ne la faisaient pas reconnaître pour la grauwacke schisteuse de Karsten. Ses feuillets sont surchargés de paillettes de mica argentin, et la surface présente fréquemment une sorte d'enduit ou couche superficielle noirâtre qu'il est assez souvent facile de reconnaître pour des restes de végétaux carbonisés; analogie de plus avec cette grauwacké schisteuse à grains fins du Hartz, chargée d'empreintes de plantes aquatiques, spécialement de celle du genre des roseaux (Voyez Leonhards übersicht, pag. 108). De tems en tems aussi cette roche se montre accompagnée de fer réniforme (eisenniere), ou de fer oxydé géodique (kugelicher thoneisenstein de Karsten). Une fois je rencontrai moi-même à proximité du Putzberg, dans un endroit vulgairement nommé Dottendorfer-Leyen, où l'on a ouvert une carrière il y a quelques années, dans ya la grauwacke schisteuse, une couche subordonnée formée de fragmens de cette même roche agglutinés avec des morceaux d'un fossile qui a tous les caractères du talk granuleux (erdiger tark). Leonhard a cité un semblable gisement du talc granuleux, et aussi d'une brèche de schiste argileux, mélangée de fer oxydé pulvérulent (ockeriger eisenstein), remarqué dans la galerie de Wimmer, au Tyrol (Voyez Leonhard, Handbuch einer topographischenminera logie, tom. 2, page 469.

En général, la grauwacke schisteuse du Putz

berg et celle de son voisinage ont souffert beaucoup d'altération. Celle qui se trouve immédiatement sur la terre végétale ressemble singulièrement à une argile de potier (topferthon) gris de cendre un peu sableuse et mêlée de

mica.

[ocr errors]

Souvent les parties de mélange de cette grauwacke schisteuse sont si fines, et tellement cachées dans la masse de schiste argileux, que tout le banc mériterait d'être appelé schiste argileux de transition (uebergangs thonschiefer), mais très-fréquemment aussi cette sorte de schiste argileux ressemble à une argile schisteuse, à cause de sa décomposition. Cet aspect trompeur du schiste, joint à la présence des végétaux carbonisés dans la grauwacke schisteuse, peut bien avoir été la première cause des fouilles entreprises il y a environ 40 ans, pour recherches de houille dans le voisinage du Putzberg, et dont on reconnaît encore les bancs (pingen)(1).

Les bancs de ces roches ont leur direction ordinaire du N. E. au S. O., et leur inclinaison diversement modifiée vers le S. E.

(1) En général, dans cette contrée du Rhin, on a pris fort souvent, et même encore depuis peu, cette grauwacke pour le grès dit des houillères, ainsi que ce schiste argileux décomposé pour de l'argile schisteuse (schieferthon), et pour le schiste bitumineux (brandschiefer), et par suite de cette méprise, des sommes considérables ont été employées pour des recherches de houille dans des montagnes de grauwacke. On peut citer en preuve les puits et les galeries qui se voyent dans les environs de Marienforst, de Züllichhofen, Düremich et Heilbann, sur la rive gauche du Rhin (voyez Nose, ouvrage cité, tome 2, page 414), et près de Dollendorf et Honnef, à la rive droite. (Note de Auteur.)

Plusieurs filons de quartz et de vénules, qui à la vérité ne semblent pas être dignes d'exploitation, mais renferment pourtant du minerai, traversent ces deux sortes de roche à peu près dans le sens de l'inclinaison des bancs, c'est-àdire, en formant presque un angle droit avec leur direction. Les espèces de minerai qui y ont été reconnues sont le cuivre pyriteux, le plomb sulfuré, le zinc sulfuré brun et le fer spathique.

Tels sont donc les caractères de la roche fondamentale du Pützberg: cependant on ne peut pas assurer positivement qu'elle soit constamment de même dans toute l'étendue de la colline, car ce terrain est recouvert, pour la majeure partie, d'une croûte épaisse d'alluvion ou attérissement qui ne permet pas l'observation partout. Cependant il est certain que le basalte en tables informes se montre au Kessenicherberg, qui est une montagne à une demi-lieue du Pützberg, et sur sa ligne; mais il est possible qu'il soit superposé à la grauwacke, comme c'est le cas pour la plus grande partie, et peutêtre pour toutes les roches trappéennes des contrées du Rhin.

Attérissemens du Pützberg.

Aussitôt qu'en montant sur le Pützberg, on a dépassé le gisement de la grauwacke, on arrive aux couches d'alluvion, ou attérissemens dont la description est l'objet principal de ce Mémoire. On en trouve d'une grande étendue, immédiatement derrière la fabrique d'alun; ils sont surtout remarquables dans les fosses ou ex

géodique (eisenniere) se rencontre si fréquemment disséminé dans le toît, qu'on pourrait le considérer comme caractéristique de cette formation. Les fouilles de Nettekoven, de Walberberg, ainsi que celles du Hardten fournissent des exemples.

3o. Un lit d'argile sableuse tachetée des couleurs jaune et brune du fer oxydé terreux ou ocre, et ayant un demi-pied d'épaisseur; mais ce lit manque à quelques places de ladite col

line.

4°. Une couche de houille brune terreuse, ou braunkohle terreuse ou terre houille (erdkohle) (1), brun noirâtre de trois pieds de puissance, renfermant une grande quantité d'éclats

(1) Je ne puis douter, d'après ma connaissance personnelle de la localité, que l'auteur n'entende désigner par cette dénomination de erdkohle le même minéral que Brochant (Traité de Minéralogie, tome II, page 44) nomme bois bitumineux terreux (bituminose holzerde). Ce minéral est assez généralement employé comme combustible pour les usages domestiques dans les environs de Bonn et de Cologne, mais moins fréquemment dans les villes même. C'est pour l'ordinaire en hiver que l'on en fait l'extraction, mais on attend la bonne saison pour lui donner la préparation préalable que sa destination exige. Cette préparation consiste à bien imbiber d'eau un tas de cette substance à la pétrir uniformément avec les pieds jusqu'à ce qu'elle soit réduite en une boue ou bouillie également pâteuse : dans cet état, on la distribue dans des moules qui sont des vases de bois d'une forme à peu près conique et de la grosseur des pots à fleurs ordinaires; on renverse ensuite sur le sol aplani exprès et sur des lignes parallèles, ces sortes de mottes, auxquelles on donne, dans le pays, le nom de klüten ou klouttes, et lorsqu'elles ont commencé à sécher, on les empile en les espaçant de manière à ce que l'air et le soleil puissent achever de leur donner la solidité requise

et

de bois bitumineux, dont plusieurs sont évidemment des branches comprimées ou aplaties. A mesure que l'on s'enfonce sur cette couche on trouve que cette houille terreuse se mélange d'une argile glaise bitumineuse (bituminôser topferthon), dont elle reçoit une certaine tenacité qu'elle conserve tout le tems qu'elle reste

pour leur transport, et en les abritant contre la pluie par une toiture mobile formée de paille. Ce sont principalement des femmes et des enfans que l'on occupe à ce travail.

Les klouttes (klütten) ou mottes du Pützberg sont moins estimées que celles de Walberberg, Brühl, Liblar, etc., parce que plus riches en soufre et en sulfates, elles exhalent une odeur piquante moins supportable. D'ailleurs le quintal de klouttes se vend au Pützberg 24 stüber (environ 1 fr. 20 cent.), tandis que celles de Walberberg et autres ne coûtent sur place que 18 à 20 (80 cent. jusqu'à 1 fr.); outre qu'elles sont encore plus grosses, ce sont les frais de transport qui déterminent la différence.

Dans le département de la Roër on brûle sur place, en plein air, une grande partie de ce bois bitumineux terreux, et l'on en vend les cendres aux cultivateurs pour amender leurs terres.

Le bois bitumineux commun (gemeines bituminöses holz) est aussi employé comme combustible dans cette contrée, et les gens du pays le nomment knabben.

comme

il

Le combustible d'un usage plus général parmi le peuple, spécialement à Cologne, est un mélange de terre grasse (lehm) avec la menue houille, qui vient de Ruhz, dans le grand-duché de Berg; ce mélange, auquel on a donné le nom de geriss dans ce pays, se fait dans la proportion d'un tiers de cette terre sur deux tiers de houille : on le pétrit avec les pieds après l'avoir bien détrempé d'eau, vient d'être dit du bois bitumineux terreux (erdkohle ) ; mais à la différence de ce dernier combustible, il faut toujours rendre de l'humidité à ce mélange avant de l'employer. En parcourant la ville de Cologne j'ai vu procéder à cette manipulation dans beaucoup de rues. (Note du Traducteur.)

« PreviousContinue »