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humide. Le bois bitumineux disparaît ensuite, et le tout semble indiquer un rapprochement à la terre alumineuse (alaunerde).

5o. Une argile glaise ou à potier (topferthon) couleur gris-de-souris, imprimée de bitume, et formant un banc de quatre à cinq pieds d'épaisseur. On y trouve vers la partie inférieure de très-gros morceaux de bois bitumineux, ainsi que des masses de fer argileux grenu (korniger thoneisenstein), dont il sera plus amplement parlé dans la description de la couche qui suit.

6o. Une couche épaisse seulement d'un demipied, composée de houille terreuse (erdkohle), et pour la majeure partie de bois bitumineux. Tout ce bois bitumineux du l'ützberg a les couleurs ordinaires à ce minéral (1), mais elles sont toujours plus claires à la sortie des fosses, parce qu'elles ne tardent pas à s'obscurcir dès les que morceaux restent, ne fût-ce même que très-peu de tems exposés à l'action: de l'air. Cette altération de couleur qui a aussi lieu pour la houille terreuse (erdkohle), semble être l'effet d'un commencement de carbonisation, et elle a également été remarquée par Stifft sur ces deux sortes de fossiles observés par lui sur les rives du Weser, entre le bastion dit le Rossignol (nachtigalle) et le bien domanial appelé Tonnenbourg, dans la principauté de Corwey (Voyez Leonhards taschenbuch, tom. 2, pag. 107). Au reste, tout le bois bitumineux du Pützberg

(1) J'ai remarqué des morceaux de presque toutes les nuances de brun; cependant il m'a paru que le brun obscur et même noirâtre était la couleur la plus générale. (Note du Traducteur.)

a par sa texture une ressemblance frappante avec les conifères (nadelholz); et il est d'autant plus vraisemblable qu'il appartient en effet à ce genre, que l'on a extrait une fois du gite n°. 11 un cône (saamenzapfen) converti en houille terreuse. La grosseur était bien la même que celle d'un cône mûr du mélèze, mais ce fruit différait par sa conformation, et surtout par le renflement de ses écailles, de tous ceux de ce genre, soit indigènes, soit exotiques, que j'ai eu jusqu'ici l'occasion de voir, soit en nature, soit seulement en dessin (1). Stifft aussi a fait mention, dans le même ouvrage qui vient d'être cité, d'une belle pomme de pin, ou cône. bien caractérisé, dont la longueur était de deux pouces, et qui a été trouvée parmi les bois bitumineux, dans la principauté de Corwey, aux mêmes endroits nommés ci-dessus; mais il ne donne aucun autre détail particulier concernant cette découverte. Le bois bitumineux de cette dernière localité doit également, d'après ses caractères extérieurs, avoir appartenu pour partie au genre des conifères, mais aussi en partie à celui des chênes.

Parmi les bois bitumineux du Pützberg, on rencontre assez fréquemment des morceaux qui indiquent suffisamment, par leur texture, que des branches y ont été attenantes. En général, ces bois bitumineux offrent une ressemblance par

(1) L'auteur m'a assuré que depuis la rédaction de ce Mémoire, il avait vu un second cône du même genre, mais un peu aplati, qui venait du même endroit. (Note du Traducteur.)

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faite avec ceux de Brühl et de Liblar décrits par Faujas, ainsi qu'avec tous les autres, provenant des contrées du Bas-Rhin, soit qu'on les compare ensemble, soit que l'on s'en tienne aux descriptions ou dessins qui en ont été donnés. On sait que Faujas, dans l'opinion que ces bois de Brühl et de Liblar étaient dépourvus de branches, a cherché à en tirer la conclusion qu'ils avaient originairement appartenu au genre parlmier; mais il est présumable, d'après la conformité des caractères spécifiques, qu'un jour ou l'autre on trouvera également, à ces deux endroits, des tiges avec des branches, quoique le géologue français n'y en ait point aperçu; et cette conjecture est d'autant mieux fondée, que Hüpsch, dans son ouvrage intitulé: Nouvelle découverte de la véritable origine de la Terre d'ombre de Cologne (Nene entdeckung des wahren ursprungs des Köllnischen umbers, page 31), parle de troncs d'arbre, de tiges, de racines et de branches que l'on a sorti de ces mêmes mines.

Ainsi donc, la majeure partie des bois que l'on trouve dans les attérissemens de Brühl et de Liblar n'a pas appartenu à la famille des palmiers, comme Faujas l'a pensé; mais au genre des conifères, de même que ceux du Pützberg. Il paraît aussi, d'après ce qui a été écrit sur ces fossiles, et en particulier sur ceux imprégnés de bitume des autres pays, qu'il en est de même de celui rencontré dans plusieurs endroits. Entre le grand nombre d'écrivains dontje pourrais rapporter des passages à l'appui de cette conjecture, je me bornerai à en citer quelques-uns. Le baron de Hupsel annonce à

la

la page 34 de l'ouvrage dont j'ai donné le titre plus haut, qu'un bois bitumineux extrait d'une mine du duché de Berg, lui a semblé avoir beaucoup de rapport avec le pin et le sapin, tant à cause de sa texture que de la couleur des fibres. Wallerius, dans son Système de Minéralogie (Mineral System von hebenstreit, Berlin, 1783, tome 2, page 419), parle également de branches ou rameaux de sapin trouvés en Finlande à l'état terreux, et sur lesquels il était facile de reconnaître des fibres des nœuds, l'écorce. Buffon a dit, en parlant des bois fossiles (peut-être bitumineux) trouvés a Youle, dans la province d' Yorck: « Ce bois » ressemble beaucoup au sapin, il a la même >> odeur lorsqu'on le brûle, et fait des charbons » de la même espèce ». ». Enfin, suivant l'assertion de l'anglais Ray (Rays discurses, page 232), le bois fossile de l'île de Man doit aussi être du sapin.

Cependant quand mêine ce bois, que Faujas a présumé appartenir à la famille des palmiers, n'en serait effectivement pas, je ne voudrais point en conclure précisément qu'il ne se trouve aucun palmier parmi les bois fossiles que fournissent les contrées du Bas-Rhin, et d'autant moins que les fruits fossiles rencontrés à Liblar ont, dit-on, une grande ressemblance avec les noix du palmier - arèque (areca cathecu LINN.) (1); mais aussi ces fruits doivent être

(1) Ne se pourrait-il pas aussi que les fruits qui, suivant Henckel (J. Fr. Henckels Pyritologia, Leipzig 1725, page 979), ont été trouvés à Gross-Almerode en Hesse, Volume 30.

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très-rares, car je n'ai pu m'en procurer un seul exemplaire dans mes courses fréquentes à ces mines, cependant j'en ai vu plusieurs dans des collections.

Dans cette même couche, no. 6 de la colline du Pützberg, on rencontre quelquefois des morceaux de bois bitumineux plus ou moins chargés ou saupoudrés d'un fossile granuliforme. A l'époque où je ne connoissais encore cette production que par un petit nombre d'échantillons venus de Walberberg, j'avais pensé que ces grains pouvaient être un résultat de la texture, et même des fibres ligneux fortement serrés les uns contre les autres; de là cette dénomination de bois bitumineux granuleux (korniger bituminoses holz), donnée à ce bois dans les Etudes minéralogiques, page 210; dénomination que je puis d'autant moins laisser subsister aujourd'hui, que je me suis assuré que ces grains n'étaient autre chose que du fer argileux grenu (korniger thoneisenstein), ayant tous les caractères de celui que l'on trouve dans les autres contrées, et que d'ailleurs elle pourrait occasionner des méprises avec la braunkohle grenue (kornige braunkohle) dont parle Karsten, dans ses Tablettes minéralogiques, page 96, note 86, et d'après lui Léonhard, dans son Manuel de minéralogie (Leonhards Taschenbuch, tome 4, page 171).

dans une argile glaise qui avoisine un gîte de bois bitumineux, et que ce même écrivain a nommé noix de galle fossiles, ou fruits exotiques, tout-à-fait semblables à des noix de galle, fussent aussi des noix du palmier - arèque ? (Note de l'Auteur.)

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