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Dans quelques morceaux, le fer argileux grenu a tellement pénétré le bois bitumineux, que celui-ci est presque tout-à-fait disparu, et souvent on ne voit plus que quelque peu de houille terreuse restée entre les fibres, encore n'en trouve-t-on pas sur tous; en sorte qu'il arrive que tout le morceau, qui a quelquefois plus d'un pied d'épaisseur, ne présente plus qu'une masse de fer argileux grenu. On en rencontre de semblables dans tous les gîtès qui viennent d'être décrits, et aussi dans quelques-uns de ceux qui vont l'être.

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Quoique ce bois bitumineux mélangé de fer argileux grenu ne se trouvé pas seulement à la colline du Pützberg, mais aussi sur le Hardt, à Brühl et à Liblar, cependant Faujas n'en fait aucune mention dans la description qu'il a donnée de ces derniers endroits. Néanmoins, M. Brongniard (Traité de Minéralogie, tom. 2, pag. 34) rapporte que M. Coquebert-Montbret a découvert à Brühl et à Liblar, de bois fossiles qui étaient remplis de petits corps 1onds pyriteux, semblables à des grains de plomb à chasser. Vraisemblablement ce sera le brillant que ce fer grenu montre quelquefois, qui aura induit M. Coquebert-Montbret à le prendre pour des pyrites; mais je dois dire que jamais ce mélange ne m'a présenté la pyrite sulfureuse dans son véritable état de pyrite, quoique la texture de ces grains, souvent sensiblement rayonnée, rende assez vraisemblable la conjecture, qu'ils doivent leur origine au fer sulfuré aciculaire radié globuleux. Quant à ce que le même auteur, M. Brongniard, ajoute

en note à la même page, d'après le Journal des Mines, no 104, que M. Heim « a remarqué » dans le lignite de Kalten-Nordheim en Thuringe, des petits corps sphériques allongés, » semblables à une gousse à deux loges ». Il est bien clair que cela n'a aucun rapport avec ce que nous en avons dit concernant le bois bitumineux des contrées du Bas-Rhin.

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Ce susdit fer argileux grenu n'a point sensiblement changé après avoir été chauffé au rouge pendant une heure entière dans un creuset de hesse; seulement la surface de sa cassure a paru plus brillante. Traité aussi long-tems et de la même manière avec le borax et le carbonate de soude, il n'a pas fondu, mais ses parties ferrugineuses étaient désoxydées et devenues attirables à l'aimant. Il ne fond point au chalumeau sans addition, mais avec le borax il écume fortement, et donne un émail d'un vert d'olive tombant dans le noir.

On a encore trouvé dans ce sixième gîte, des des petites barres de bois de l'épaisseur d'un quart jusqu'à un demi-pouce, changées en fer sulfuré, dont l'une avait des épines, et aussi de la chaux sulfatée, en cristaux en cristaux disposés en étoile.

7°. Argile à potier bitumineuse (bituminoser topferthon) dont la couleur tient le milieu entre le brun-de-suie et le gris-de-fumée, et dont la cassure a l'éclat de la cire. Ce banc, qui a un pied d'épaisseur, renferme aussi de la houille terreuse, ou terre-houille (erdkohle).

8°. Un lit d'un demi-pied de puissance formé de terre-houille et de bois bitumineux. Le bois

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bitumineux ne se présentant pas toujours ici, non plus que dans les autres gîtes, dans une position horizontale, mais assez souvent presque verticalement, il arrive que l'on en rencontre des morceaux qui traversent plusieurs lits; aussi Buffon a encore dit, dans le chapitre déjà cité, en parlant des bois fossiles, des marais de Lincoln, dans la province d' Yorck et Hatfield- Bhan, « Ces arbres sont droits et plantés comme on les voit dans une forêt ». 9°. Un banc épais de cinq pieds, composé d'argile glaise ou à potier, dont la couleur est le gris-de-perle passant au gris-de-moisi (schimmelgran)(1).Cette argile est fortement mélangée de sable, peut-être aussi seulement de mica; car à la vue simple, mais encore mieux à l'aide de la loupe, on y reconnaît une infinité de petites paillettes de ce minéral. On y rencontre aussi de tems en tems des brins de bois bitumineux peu épais, ainsi que du fer sulfuré en globules plus ou moins parfaitement comformés. Une fois même on en a retiré une grosse dent de pourceau qui a dû être une défense de sanglier ou la dent d'un porc étranger au pays.

10°. Terre-houille (erdkohle) avec bois bitumineux formant un banc de huit pieds de puissance. Vers la partie inférieure de ce banc, on ne trouve pas seulement le bois bitumineux

(1) On entend par gris-de-moisi un mélange de gris avec un peu de vert; c'est Hausmann (entnurf zu einer einleitung in die Oryctognosie 1805) qui a admis cette couleur parmi les caractères descriptifs des fossiles. (Note du Traducteur.)

mais aussi le charbon de bois minéralisé (mineralisirte holzkohle), anthracite fibreux de Karsten, parfaitement caractérisé, et l'un et l'autre imprégnés de fer sulfuré.

11o. Un lit d'argile glaise fortement imprégnée de bitume, ayant la couleur noire de charbon (1), lorsqu'on la sort de la fosse, mais passant à celle gris de fumée en se desséchant, et renfermant une infinité de petits grains pyriteux, ainsi que des paillettes de mica. Sa puissance est de cinq pieds.

Quoique les fossiles que renferment les gîtes qui viennent d'être décrits, et ceux dont il sera parlé dans la suite de ce Mémoire, se montrent pour la plupart riches en alun avant d'avoir éprouvé aucune altération, et bien plus encore après une calcination lente, cependant celui-ci dont l'épaisseur, comme il vient d'être dit, est de cinq pieds, est celui de tous qui en donne le plus. Lorsque cette argile bitumineuse est exposée en gros tas à l'action de l'air atmosphérique, elle s'embrase aussitôt, et sa surface se recouvre de deux diverses sortes de produits. L'un est du soufre sublimé en cristaux aciculaires très-déliés, d'une ressemblance parfaite avec le soufre des volcans; l'autre est une alumine sulfatée que l'on pourrait appeleralun natif, ou beure de montagne, suivant qu'elle est plus ou moins pure. Ces deux dernières substances se trouvent aussi fort souvent sur le Hardt, et bien caractérisées.

(1) Suivant Hausmann c'est un noir-bleuâtre. (Note du Traducteur.)

On a trouvé dans ce banc un os parfaitement conservé, de la jambe d'une bête à cornes, et plusieurs autres ossemens plus petits.

Parmi les nombreux produits accidentels dece même banc, on compte encore des masses de forme elliptique plus ou moins régulière, qui ont 2 pieds de long sur un de largeur, et 4 pouces d'épaisseur, avec plus ou moins de consistance. En les brisant, on les reconnaît bien pour fer argileux globuliforme, mais différant de l'espèce citée à l'article du sixième gîte, non-seulement par la forme extérieure aplatie, mais aussi par la finesse du grain des pièces séparées; les premières ayant une forme parfaitement ronde, et les pièces séparées (absonderungen) étant plutôt à gros grains qu'à grains fins. Ces deux fossiles, essayés au chalumeau, ont donné des résultats tout-à-fait semblables; la croûte extérieure du fossile du onzième gîte a une couleur qui tient le milieu entre le gris de chamois et le gris de cendre, mais qui devient plus foncé dans l'intérieur de la masse, ce qui rend de plus en plus les pièces séparées méconnaissables; en sorte que souvent le noyau de ces sphéroïdes a l'aspect du fer oxydé géodique (eisennierre); d'où il suit qu'ils offrent un passage de la mine de fer argileuse grenue (kornige thoneisenstein), à la mine de fer réniforme ou oxyde géodique; quelquefois des petits éclats de bois bitumineux se trouvent mêlés à ces fossiles granuleux.

12°. Une couche d'un pied et demi d'épaisseur, composée de tiges de plantes grosses ou minces,de petites branches ou rameaux, et de feuilles. Pour l'ordinaire, ces dernières sont fort peu

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