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découvert par Dolomieu, et décrit par M. Cordier, qui l'a nommé dusodile (1), auquel M. Haiy croit que l'on peut donner le nom de houille papyracée (2), et qui est connue sous le nom provincial de terre foliée bitumineuse, je ne me hasarderai pas de déterminer jusqu'à quel point on peut le rapporter à la braunkohle schisteuse; néanmoins, si on excepte la couleur, la manière de se comporter au feu et les autres caractères sont les mêmes; mais au reste, les gisemens diffèrent, car le dusodile a été trouvé à Melilli, près de Siracuse en Sicile, formant une couche peu épaisse qui s'étend entre des bancs de pierre calcaire secondaire (3).

Peut-être aussi que la houille glaiseuse (lettenkohle) problématique (Voyez Leonhards, Tabellarische übersicht, page 49), pourrait, d'après ses caractères extérieurs et sa manière de se comporter au feu, être classée avec la houille brune schisteuse, ou braunkohle schisteuse, mais bien plus sûrement avec le dusodile; car l'un et l'autre ont un gisement semblable.

(1) Journal des Mines, no. 136, page 271; etJournal de Physique 1808, page 277.

(2) Tableau comparatif des résultats de la Cristallographie, page 71.

(3) M. Petersen ayant bien voulu m'envoyer de Paris, depuis peu, un échantillon du dusodile, je me trouve à même aujourd'hui de garantir l'affinité oryctognostique de ce minéral avec la braunkohle schisteuse, particulièrement avec une variété à feuillets très-minces qui vient de Stôschen; l'odeur même très-spécifique que ces deux fossiles exhalent dans la combustion, est absolument identique. (Note fournie postérieurement par l'Auteur.)

(Voy. Léonhard dans l'ouvrage susdit, et aussi dans son Journal pour la Minéralogie, tome 2, page 382).

En général, la braunkohle schisteuse (schieferige braunkohle) me paraît être à la formation de l'espèce braunkohle, ce que le schiste bitumineux inflammable (brandschiefer) est à celle de la houille. De même que l'on peut saisir les passages des schistės bitumineux inflammables à l'état de houille, on peut également remarquer que la braunkohle schisteuse se change en braunkohle commune, lorsque plus fortement mélangée de végétaux, sa texture schisteuse vient à disparaître, et aussi dans les variétés d'une couleur claire, en perdant de ses propriétés combustibles, il devient une argile schisteuse.

2°. On trouve sous cette braunkohle schisteuse, près le ruisseau de Thalberg, une argile glaise qui a la couleur de l'argile terre-de-pipe (1) blanche, tombant dans le gris, et qui renferme quantité de fragmens ou éclats de bois bitumineux (2).

Vers la base, elle devient de plus en plus sablonneuse, en diminuant toujours de consis

(1) La couleur blanc d'argile terre à pipe (pfeiffenthon weise), admise aussi par Hausmann pour un des caractères descriptifs des fossiles, et selon lui, le blanc d'étain mêlé de gris. (Note du Traducteur.)

(2) On rencontre également la houille glaiseuse (lesttenkohle), superposée à une base d'argile glaise grise qui renferme quelquefois des morceaux isolés de houille piciforme (pechkohle). Voyez Leonhards Tabellarische übersicht, page 49. (Note de l'Auteur.)

tance, et elle passe insensiblement à l'état d'une brêche à ciment argileux. Cette brêche disparaît dans le lit du ruisseau; elle est composée de fragmens de roches argileuses méconnaissables (dont une partie peut bien être de grauwacke) et de grains quartzeux isolés.

ADDITIONS

au procédé du Charbonnage de la tourbe; Par M. BLAVIER, Ingénieur en chef au Corps impérial

des Mines.

La méthode de charbonner la tourbe est trop connue aujourd'hui pour qu'il soit nécessaire d'insister sur les moyens d'exécution; le Journal des Mines, no 2, et celui no 3, contiennent tous les détails qui peuvent diriger quiconque voudrait former une semblable entreprise.

Il suffira donc d'ajouter quelques observations qui tendent directement à améliorer le procédé, et à lui donner un plus grand degré d'utilité dans les arts.

Première observation. On ne doit jamais charbonner de la tourbe mousseuse, mais bien de la tourbe compacte, ou du moins rendue telle par des manipulations préparatoires, consistant principalement à la pétrir, s'il y a lieu, à la mouler en même temps qu'on la frappe et à lui faire subir une dessication complète, dans une étuve semblable à celles usitées dans les grandes briqueteries.

Deuxième observation. La suffocation de la tourbe charbonnée ne doit commencer qu'immédiatement après que la distillation est achevée; il paraît aussi plus avantageux de l'exécuter dans l'appareil lui-même que dans des étouffoirs qui ont été d'abord proposés à cet effet: on évite par-là un remaniement, et souvent même une combustion qui occasionnent toujours un déchet plus ou moins considérable.

Troisième observation. Dans cet état de choses, il conviendra, après avoir choisi le lieu le plus favorable au transport de la tourbe, de multiplier les mouffles de carbonisation en les rendant contiguës les unes aux autres, et en déterminant leur grandeur respective de telle sorte que le temps nécessaire à la suffocation n'exige aucune suspension dans l'opération du charbonnage.

Quatrième observation. Les expériences déjà faites semblent annoncer qu'on peut s'en tenir, pour les dimensions de chaque mouffle, à celles indiquées dans le n° 2 du Journal des Mines, et dès-lors la dépense de l'appareil devra varier selon le nombre des mouffles et le prix des matériaux dans les diverses localités.

Cinquième observation. Le fourneau servant à distiller et à charbonner la tourbe, peut aussi être appliqué à cuire dans le même temps de la brique qui aurait déjà éprouvé, dans des étuves, un degré de dessication convenable; il suffirait, pour cela, d'établir des rangées successives de briques, de vides, servant de cheminées et de mouffles, qui, pourraient être ainsi comprises sous un même hangar jusqu'au nombre de douze : l'économie qui résulterait de cette disposition, serait d'autant plus notable, que la chaleur nécessaire à la carbonisation devrait suffire à la cuisson des piliers de briques.

Sixième observation. Les portions de l'appareil contiguës à chaque mouffle devraient avoir 87 centimètres de large, et être partagées en cinq compartimens inégaux, dont trois vides, chacun de vingt-un centimètres de largeur, et deux autres réservés aux piliers en briques. Ces

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