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celui de transition; il est généralement noir, noirâtre, ou gris de fumée foncé, compacte, contient beaucoup d'orthocératites longues quelquefois de plus d'un mètre, divisées en loges dont les parois sont pour la plupart changées en spath calcaire : on y voit aussi des madréporites, des trochites, des entrochites, des pectinites et quelques autres coquilles inconnues; on dit même qu'on y a trouvé une ammonite. Ses couches ne sont pas puissantes, elles atteignent rarement l'épaisseur de trois décimètres, elles sont souvent souillées de la matière du thonschiefer, qui est en général plus abondante que le calcaire; ce dernier est quelquefois disposé en forme de boules au milieu de la couche; ce qui fait que ces pierres étant sujettes à se déliter, ne sont pas propres à la bâtisse, d'où on les a appelées skialebjerg (pierre à écailles).

Parmi les couches subordonnées de cette formation, il faut principalement remarquer la carrière de marbre de la montagne du Paradis (Paradies-Bakke) qui se trouve tout près du granite. C'est un calcaire d'un blanc clair à petit grain, brillant, qui ressemble d'une manière frappante aux calcaires des formations du gneiss et du schiste micacé. Il est accompagné d'une couche de trémolite blanche, à fibres fines et divergentes, qui renferme des druses d'épidote vert-de-pré. Il y alterne aussi avec quelques couches de grenat brun, qui contiennent de la chaux fluatée bleu-violette. Du côté de Skeen, on voit aussi une couche de calcaire blanc grenu au milieu du calcaire coquillier de transition.

A Hörtegaard, on voit des alternatives de

calcaire, de kieselschiefer noir, de hornstein noir, de hornstein blanc conchoïde, et de thonschiefer à feuillets épais. Au pied du mont Eger, près de Christiania, le schiste devient noir, contient du fer sulfuré et est propre à la préparation de l'alun.

Le thonschiefer tend souvent, dans ses parties supérieures, à devenir plus siliceux, et à se rapprocher de la grauwacke et du kieselschiefer: ces couches annoncent ordinairement un passage au grès et au porphyre qui recouvrent le thonschiefer. Par exemple, sur le Greffen, près de Christiania, on trouve, après le calcaire et le thonschieferordinaire, quelques couches d'un thonschiefer noir, compacte, semblable à la grauwacke, avec beaucoup de petites lames de mica; plus haut, les couches commencent à ressembler au kieselschiefer, et deviennent ensuite un kieselschiefer très-bien caractérisé, qui est enfin recouvert par le porphyre.

Près de Kolaas, le calcaire est également séparé du porphyre par un grès à grain fin, micacé, une espèce de grauwacke, qui toutefois n'est pas très-puissante; mais sur l'autre revers du plateau, du côté de Sundsval, et sur les bords du golfe de Hols (Holsfiord). Cette formation a une puissance de plus de 200 mètres, c'est toujours le grès à grain fin, si ce n'est la dernière couche sous le porphyre, qui est un conglomérat, composé de fragmens de quartz de la grosseur d'un œuf.

Un caractère remarquable de la formation du thonschiefer et calcaire de transition de cette contrée, c'est d'être traversé partout et en tout sens, par de nombreux et puissans filons de por

phyre. Comme cette dernière roche est plus solide que les deux autres, elle présente à l'extérieur des crêtes de rochers nus, qui dessinent la direction des filons; d'autres fois elle sert, pour ainsi dire, de mur de soutien à une montagne, en la terminant par un escarpement perpendiculaire. Il y a de ces filons qui ont de 20 à 30 mètres de puissance; l'espèce de porphyre qui les compose est parfaitement semblable à celle des grandes masses en couches qui s'étendent sur les plateaux au-dessus du calcaire; de sorte que c'est là un des plus beaux faits qui se soit encore présenté en faveur de la théorie du remplissage des filons.

La base de ce porphyre est en général gris de fumée foncé, compacte, écailleuse; elle renferme des cristaux de feldspath blanc, de petits prismes d'épidote vert-de-pré, que quelquefois colore le feldspath; de l'amphibole à grains fins qu'on reconnaît avec peine; de tems en tems de petits cubes de fer sulfuré et des octaèdres de fer magnétique. Dans la variété la plus commune, les cristaux de feldspath sont minces, et peut-être dix ou douze fois plus longs que larges, d'où on pourrait l'appeler porphyre aciculaire (nadelporphyr), pour la distinguer d'une autre variété plus rare dans les filons, qu'on nommerait porphyre rhomboidal (rhombporphyr), dans laquelle les cristaux de feldspath sont singulièrement grands, et de forme rhomboidale.

Le porphyre des montagnes occupe un es pace très-étendu sur les plateaux, notamment au Krogskoven, près de Christiania, et dans le comté d'Jarlsberg; sa plus grande hauteur est

à Syrihougea, à environ 500 mètres au-dessus de la mer. Il est en général, comme on vient de le dire, semblable à celui des filons, mais présente beaucoup de modifications différentes et des couches subordonnées.

L'une des plus remarquables, parmi ces dernières, se voit dans une chaîne de rochers perpendiculaires qui s'étend près de Holmstrand, au S. O. de Christiania; c'est un basalte trèsnoir, à grains fins, pesant, qui renferme beaucoup de pyroxène (augit) éclatant, noir-verdâtre, mais point d'autres minéraux : il est assez souvent bulleux et poreux; les couches qui l'environnent et qui s'approchent des véritables porphyres sont impures, la masse principale perd sa couleur noire, devient brun-rougeâtre, semblable à la wacke, et renferme, outre les pyroxènes, du spath calcaire, des cristaux de quartz et des aiguilles de feldspath.

A Claveness, on voit dans le porphyre une roche amygdaloïde dont la base est une wacke avec des rognons de spath calcaire et de stéatite. Près du golfe de Skeen, il y a aussi de l'amygdaloïde, dont la base est une wacke noir-grisâtre, à grain fin, avec des amandes de spath calcaire, et des cristaux de pyroxène; elle y repose immédiatement sur le grès, semblable à la grauwacke.

Il y a près d'Angerskleif une couche de porphyre feldspathique (feldspathporphyr) dont la base est d'un rouge de chair clair renfermant des cristaux de quartz.

Surlecoteau, près la forge de Bârum, on voit dans le porphyre rhomboïdal une couche semblable à du grünstein. A Junrund, il y a quel ques couches poreuses, dont plusieurs cavités

sont remplies de spath calcaire. Près de Midskoug, au sommet du Krogskoven, la base du porphyre est d'un brun-rougeâtre, toujours compacte, écailleuse, demi-dure, le feldspath y est gris de fumée, peu éclatant, on y voit de tems en tems quelques petits noyaux despath calcaire. La montagne de Krostekullen est entièrement formée du porphyre rhomboïdal qui repose immédiatement sur le kieselschiefer brun. Au Greffen, dont il a déjà été parlé ci-dessus, la première couche qui suit le kieselchiefer est un porphyre mal caractérisé, où la base et les cristaux sont blancs ; il est suivi d'un grünstein à petits grains, noir-verdâtre, avec des cristaux de feldspath, surmonté par du porphyre rhomboïdal, qui est lui-même recouvert par la

siénite zirconienne.

Cette dernière roche est la plus nouvelle de la contrée; elle domine principalement sur la rive occidentale de la rivière d'Agger, près de Romerige, dans le canton de Laurvig, etc. Sa plus grande hauteur, dans le voisinage de Christiania, est au Waringskullen, élevée de 529 mètres au-dessus de la mer; mais sur le Skrimsfieldt du côté de Kongsberg, au S. O. de Christiania, elle atteint 816 mètres, et est tout aussi élevée que les montagnes d'ancien gneiss qui l'avoisinent.

M. Hausmann a déjà décrit la siénite zirconienne; elle a un aspect particulier qui ne peut être comparé à celui d'aucune autre roche: elle est formée principalement d'un feldspath à gros grains, en partie gris-de-perle, en partie rouge toujours très-éclatant: l'abondance du feldspath dans cette roche la distingue du

gra

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