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que

le quartz, reposent clairement sur le schiste micacé, mais lui sont-elles subordonnées, ou annoncent-elles une nouvelle formation? Un peu plus loin, sur le côté oriental de l'isthme, on voit, dans une position plus élevée, une roche composée de diallage brune, et de feldspath blanc la première est dominante, en lames épaisses qui se distinguent aisément de l'amphibole par leur clivage simple; la roche est ordinairement à petit grain, rarement à grain médiocre ; elle repose sur le schiste micacé, dont elle est très-nettement séparée.

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A Talvig, entre l'isthme et le bourg d'Alten (Alten-Gaard), la première roche qu'on trouve dans le bas, est un thonschiefer qui paraît participer aussi du schiste micacé; il est souvent semblable à du talc schisteux luisant. Ses feuillets sont épais, sa cassure transversale à grandes écailles et terreuse; il passe à une autre modification qui contient une grande quantité de petites lames de mica, et pardessus on trouve une roche à petit grain, composée de diallage vert-de-poireau, à lames fines et semblable à celle de Prato en Toscane, avec de longs cristaux de feldspath gris, de très-petits cristaux d'épidote vert-de-pré, et des grains de fer sulfuré. En continuant à s'élever, cette roche disparaît, et on en retrouve une autre, qui, sans être un véritable thonschiefer, doit toujours être rapportée à cette formation; elle renferme une couche de marbre blanc à grain fin. Cette première masse est séparée par une vallée profonde et étroite d'une autre montagne qui atteint la hauteur de 1033 mètres, et qui ne présente que le schiste micacé ordinaire, à mica continu,

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très éclatant, à feuillets épais, contenant beaucoup de grenats, et des couches de dolomie de quartz blanc, de mica noir, etc. C'est cette roche qui forme le noyau de toute la chaîne centrale de ces montagnes, tandis que le thonschiefer,avec ses couches subordonnées de quartz, de diallage, etc., n'est qu'une espèce de manteau qui ne s'élève pas à beaucoup au-dessus de

500 mètres.

C'est ce thonschiefer qui constitue encore les environs d'Alten-Gaard; il est d'un gris-noirâtre foncé, peu brillant, participant toujours un peu de schiste micacé; il y forme la base du Kongshavnsfieldt, montagne composée jusqu'à son sommet, de couches de quartz, ordinairement gris-de-fumée, quelquefois rouge oubrunrougeâtre, toujours à écailles médiocres, presque pas transparent. Ce quartz n'est jamais blanc-grisâtre ou blanc-rougeâtre, ni conchoïde, ni transparent, ce qui le distingue de celui qui se trouve dans le schiste micacé: on n'y voit pas non plus de mica ni de druses, mais seulement des veines de quartz blanc qui traversent les couches. Il s'étend dans les environs, et quand on examine attentivement les couches qui sont près de Kongshofmarck, on voit que c'est réellement un grès quartzeux, formé de grains gris-de-fumée foncé, réunis par une masse plus claire. Si cette roche n'appartient pas à la grauwacke, elle est au moins très-éloignée du schiste micacé, et ne peut être qu'un des derniers termes du thonschiefer.

Sur les bords de la rivière de Por (Por-Elv), un peu au Nord d'Alten-Gaard, on voit, pardessus le quartz, des couches considérables de

diallage à grain fin, noir-verdâtre, sans feldspath, divisées par un grand nombre de crevasses, sur les parois desquelles il y a un enduit de l'épaisseur d'une feuille de papier d'épidote vert-de-pré on trouve au milieu de cette roche des couches calcaires qui ont bien peu de rapport avec le calcaire primitif, car il est d'un gris - de - fumée foncé, à écailles fines, et ressemble à celui qui accompagne le schiste à alun des environs de Christiania; ce qui paraît encore un nouveau motif de rapprocher ces roches de diallage de la formation. du thonschiefer.

On ne trouve plus ensuite que le gneiss et le schiste micacé dans les îles et les terres du continent qu'on rencontre jusqu'à l'île de Maggerôe.

Cette île, la terre la plus septentrionale de l'Europe, est célèbre à cause du cap Nord qui la termine, et mérite une attention particulière par sa constitution géologique, l'une des plus remarquable de ces régions. Elle peut être considérée comme l'extrémité d'un des bras de la chaîne du Kialfieldt; aussi elle n'est composée que d'un amas de montagnes qui atteignent la hauteur de 450 mètres, et présentent au plus haut degré ces escarpemens abruptes, ces nombreuses et profondes crevasses qui caractérisent les côtes de la Norwège, et que l'absence de la végétation rend encore plus sauvage et plus effrayante; car il est inutile de remarquer qu'il n'y a plus de traces de culture dans cette île; à peine y voit on quelques faibles bouleaux qui dispa

raissent totalement à la hauteur d'environ 130 mètres.

En récapitulant les diverses roches qui recouvrent l'île de Maggerőe, selon leur ordre géologique, on trouve d'abord l'ancien gneiss qui domine principalement sur la côte occidentale, il est à grain fin, plutôt rayé que schisteux; le mica y est noir, en petites lames fines et isolées; le feldspath, rouge-de-chair pâle; le quartz, en petits grains gris.

Le schiste micacé paraît au petit Kielvig, où il renferme des couches de pierre ollaire d'un blanc-verdâtre qui serait semblable au jade, si elle était plus dure.

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Le thonschiefer est très-commun dans l'île ; quelquefois il repose immédiatement sur l'ancien gneiss; d'autres fois sur le schiste micacé avec lequel il se lie insensiblement; sa cassure transversale est finement terreuse et un peu écailleuse en l'examinant plus attentivement, on voit qu'il est composé de petites lames fines et brillantes, ce qui toutefois ne convient pas à l'uniformité de composition ordinaire du thonschiefer. Au milieu des lames, on aperçoit de petits cristaux bruns que leur petitesse empêche de reconnaître, mais qui pourrait bien être de la macle.

On retrouve ensuite du gneiss à feuillets droits, contenant de grands et beaux grenats, et qui se change en un véritable granite à petit grain, avec de petites lames isolées de mica noir. Ces deux roches sont peu étendues, et ne sont qu'une faible répétition des formations plus anciennes, clairement posées au-dessus du thonschiefer, et qui le sépare des roches à dial

lages, auxquelles le granite passe sans séparation tranchée; le granite commence par renfermer de la diallage, dont la proportion va toujours en augmentant, tandis que le fedspath, et surtout le quartz, diminuent, et on arrive insensiblement à une roche à grain fin, si dure, qu'on a de la peine à la briser, qui contient des points de fer sulfuré, et dont la surface extérieure est rouge de brique, parce que les actions météoriques ont altéré le brun de girofle de la diallage. Enfin, sur les sommets les plus hauts de l'île, cette roche devient à grain médiocre; la diallage et le feldspath s'y reconnaissent facilement, la première est brune, lamelleuse, à clivage simple, éclatante dans le sens des lames; tandis que dans la cassure transversale, elle est petitement conchoïde, et simplement brillante; elle perd seulement sa couleur à l'air, au lieu que le feldspath se détruit plus facilement; de sorte que la surface des blocs est toujours rude et remplie d'aspérités.

L'ensemble de toutes ces observations montrent que les roches de diallage du Nord sont un des derniers termes de la formation primitive, et touchent à la formation intermédiaire; ce qui n'est pas contraire aux observations de Silésie, de Toscane, de Ligurie, de Cuba, etc. Ces roches se trouvent encore en d'autres lieux de la Norwège, notamment dans les environs de Bergen.

M. de Buch, pour se rendre de Maggerôe à Tornéo, a traversé la chaîne du Kialfieldt, qui cesse à Kautokénio, sous le 69e degré de lati

tude,

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