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De la quantité d'eau

contenue

qu'il y a une détonation instantanée, lorsque le mélange est exposé à la lumière vive du soleil, et qu'un corps échauffé à 125 ou 150 degrés du thermomètre produit le même effet. Les gaz hydrogènes composés se sont comportés de même, en déposant une quantité plus ou moins grande de charbon.

Le gaz muriatique oxygéné qu'on fait passer, avec de la vapeur d'eau, dans un tube échauffé à un degré un peu plus élevé, est aussi décomposé; d'où l'on doit conclure que, lorsque la lumière décompose l'acide muriatique oxygéné elle agit de même. L'acide nitrique concentré se décompose à une chaleur même inférieure. Sa décomposition par la lumière doit donc recevoir la même explication. Les auteurs font voir qu'elle doit également s'appliquer aux changemens qu'éprouvent quelques oxydes métalliques, lorsqu'on les expose à la lumière.

Enfin, ils font voir que la chaleur produit, sur les couleurs végétales et animales, les mêmes altérations que la lumière, d'où il résulte, qu'en exposant pendant une heure ou deux, à une chaleur de 150 à 200 degrés, une étoffe teinte, on peut prévoir, par l'altération qu'elle éprouve, la manière dont elle résistera dans l'usage à l'action de la lumière; mais la décomposition des parties colorantes est accélérée par la vapeur de l'eau.

Ayant besoin de connaître, pour différentes déterminations, la proportion d'eau retenue dans la po- dans la potasse et la soude, préparées par le moyen de l'alkohol, les auteurs se sont servis de trois moyens pour y parvenir; de la saturation de ces bases alkalines par l'acide carbonique,

tasse et la soude.

qui en chasse l'eau ; de leur combinaison avec la silice ; et de la combinaison avec l'acide sulfurique, d'un poids donné de potassium et de sodium, réduits en potasse et en soude par le gaz oxygène. Ils adoptent, pour résultat, que la potasse retient un cinquième de son poids d'eau, et la soude un quart. Cependant les différens moyens qu'ils ont employés ne donnent pas des résultats assez rapprochés, pour qu'on puisse regarder cette détermination comme rigoureuse.

re du potas

Ils terminent le genre de recherches dont ils Discussion se sont occupés jusqu'ici, par une discussion sur la natusur la nature du potassium et du sodium, et sium et du cette discussion doit inspirer, dans ce moment, un grand intérêt.

Lorsque M. Davy découvrit le potassium et le sodium, il les regarda comme des métaux, et il fonda sur cette supposition, que nous appellerons hypothèses des métaux, toutes les explications qu'ils lui présentèrent.

İl s'éleva une autre opinion, dans laquelle on considère le potassium et le sodium, comme des hydrures; nous la désignerons par l'hypothèse des hydrures. Les auteurs la regardèrent d'abord comme la plus probable; mais la suite de leurs expériences les a décidés pour la pre

mière.

On suppose dans la première hypothèse que, lorsque la potasse est exposée à l'action de l'électricité voltaïque, l'oxygène qui la réduisait en oxyde se sépare, et est transporté au pôle positif, pendant qu'un métal pur reste sous l'influence du pôle négatif.

Dans la seconde, on pense que l'oxygène de

sodium.

l'eau qui se trouve unie à la potasse est porté au pôle positif, pendant que son hydrogène se combine avec la potasse privée d'eau, comme il se combine effectivement avec le tellure, l'arsenic et l'azote qui, étant tenu en dissolution dans l'eau, forme, par l'action de l'électricité voltaïque, de l'ammoniaque, qui est un véritable hydrure.

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On peut encore donner, pour exemple, l'amalgame d'ammoniaque, de mercure et d'hydrogène, qui a beaucoup de rapport avec le potassium et le sodium, par l'apparence métallique et par la légèreté.

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Les auteurs exposent ici les motifs qui paraissent appuyer chacune des deux hypothèses, et ce n'est qu'après les avoir contrebalancées qu'ils sont restés attachés à celle des métaux. Nous croyons seconder leurs vues, en soumettant à quelques considérations l'hypothèse qu'ils ont cru devoir adopter.

Ce n'est pas que nous mettions une grande importance dans le choix d'une des deux hypothèses, puisque l'une et l'autre donnent des explications satisfaisantes des mêmes faits, et que parmi ces faits, il n'y en a pas qui puissent décider entièrement la question; mais il est utile de prévenir les conséquences outrées que quelques personnes pourraient tirer de l'une ou l'autre hypothèse, admise comme une vérité physique.

Une expérience qui nous paraît très-imposante en faveur de l'hypothèse des métaux, est celle par laquelle en combinant une quantité d'oxygène avec le potassium, on forme une quantité de potasse dont le poids équivalent à

celui du potassium et de l'oxygène absorbé, produit, par exemple, avec le gaz acide sulfureux qui ne contient pas d'eau, un sulfite dans lequel l'expérience n'en fait pas découvrir. Les auteurs se sont principalement servis, pour prouver ce fait, de la potasse qu'ils regardent comme étant au troisième degré d'oxydation. Il est naturel de regarder d'abord, comme une conséquence immédiate de l'expérience, que le potassium, substance simple, plus l'oxygène, forment la potasse; et c'est sur des resultats pareils que repose toute la théorie chimique moderne; mais le potassium a des propriétés qui peuvent peut-être se concilier difficilement avec cette hypothèse, et qui s'expliquent plus naturellement en luisupposant une composition telle qu'on en connaît plusieurs analogues, et qui se forment dans des circonstances pareilles. Nous reviendrons sur le fait dont il est question.

Parmi les principaux motifs favorables à l'hypothèse des hydrures, les auteurs placent:

1o. La densité du potassium et du sodium, moindre que celle de l'eau, et à plus forte raison que celle de la potasse et de la soude; mais ils observent que l'on ne peut, par aucune preuve rigoureuse, faire voir que les alkalis secs ont une plus grande densité que l'eau qu'il n'est pas de l'essence des métaux d'avoir une grande pesanteur spécifique, et que, quoique l'oxygène diminue la pesanteur spécifique des métaux qui en ont beaucoup, il peut au contraire, augmenter celle des métaux alkalins qui en ont peu,

Il n'existe dans la nature que des métaux

isolés; les idées générales que nous nous formons sur leurs propriétés ne sont qu'un résumé des observations que nous avons faites sur chacun d'eux: nous ne pouvons effectivement prétendre qu'il ne peut exister des substances simples qui, avec une grande légèreté spécifique, méritent, par leurs autres propriétés, d'être classées parmi les métaux ; mais si lorsqu'il s'agit de juger si on doit regarder comme simple, et de nature métallique, une substance qui fait un saut brusque dans une propriété inhérente à tous les métaux connus jusqu'à présent, cette dissemblance a quelque poids.

La légèreté spécifique du potassium que nous prenons surtout pour objet de nos réflexions présente une difficulté bien plus grave.

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On ne peut, à la vérité, montrer rigoureusement quelle est la pesanteur spécifique de la potasse pure, lorsqu'on suppose qu'on ne la connaît que dans un état de combinaison : cependant il est très-probable qu'elle est fort supérieure à celle de l'eau. On a trouvé que celle du carbonate de potasse était à celle de l'eau comme 2,3; 1; mais on ne peut pas supposer que l'acide carbonique prenne, en se condensant, une pesanteur spécifique qui s'éloigne beaucoup de celle de l'eau, d'autant plus qu'une moitié de cet acide adhère fort peu à la base du carbonate: pareillement on ne peut pas supposer que les d'oxygène qui doivent s'être combinés avec le potassium, s'éloignent assez de la pesanteur spécifique de l'eau pour produire un effet sensible: il résulterait de ces données, que la pesanteur spécifique du potas

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