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surtout pour les gîtes de mine jaune des communes de Frère-la-Grande, Saint-Aubin, Morialmé et Florennes que cette observation doit être appliquée; déjà plusieurs maîtres de forges avaient proposé, il y a trois ans, de creuser pour l'asséchement de ces mines, deux aquéducs; l'un qui ayant son orifice au ruisseau de Fairoule, se dirigerait de l'O. à l'E. pour se rendre dans le grand banc de Frère-la-Grande, tandis que l'autre partant du ruisseau de SaintAubin, près du fourneau de Froidmont, irait trouver d'abord le gîte des bois de la ci-devant abbaye de Florennes sur Saint-Aubin, qui est le plus avancé vers le Sud. On pourrait également assécher le gîte de la campagne d'Yves au moyen d'un aquéduc dont Forifice serait placé au ruisseau de cette commune.

Il paraît plus difficile d'assécher les mines de fer de l'arrondissement de Namur, dont les mines jaunes sont déjà celles que l'on exploite le plus profondément dans le département; cependant je crois que cela est possible pour quelques minerais, et surtout pour le grand banc de mine rouge de Daussoult-Védrin, qui passe à Marsinne (Ourte), où les localités permettraient de creuser un écoulement à peu de frais, si toutefois l'on jugeait que la couche de schiste imprégnée de minerai fût toujours riche dans la profondeur.

Avant tout, il faudrait s'assurer des avantages de ces écoulemens, en faisant lever des plans de surface où seraient tracés tous les terrains à assécher par les mêmes aquéducs, et en faisant des nivellemens qui indiqueraient la pente totale depuis la surface jusqu'aux ruisseaux où

ces

ces aquéducs devraient prendre leur origine. On pourrait ensuite, à l'aide de ces plans et nivellemens, arrêter la direction la plus favorable à donner aux aquéducs, s'il restait une assez grande profondeur entre le niveau des ruisseaux et celui auquel les anciens travaux d'exploitation ont eu lieu ; la direction arrêtée, on construirait les aquéducs qui devraient avoir d'assez grandes dimensions pour livrer un passage suffisant aux eaux, et pour qu'on puisse y circuler; et lorsqu'on serait arrivé dans les bancs de mine, on pousserait des ailes qui seraient entièrement muraillées.

Au moyen de ces travaux d'art, tout le minerai compris entre les anciens ouvrages et le niveau de l'écoulement, deviendrait susceptible d'être tiré; et pour le faire de la manière la plus convenable sur les gîtes de minerai jaune, il faudrait exploiter en montant depuis le niveau des aquéducs, soit par des galeries successives dans les parties où les veines seraient étroites soit par la méthode en travers dans celles où les veines seraient puissantes, et en remblayant à mesure avec les terres et les argiles qui proviendraient des exploitations. Il serait nécessaire encore, pour ne point être exposé à laisser de bons massifs entre les travaux des diverses fosses, que les centres d'exploitation communiquassent les uns avec les autres. On continuerait ainsi d'exploiter jusqu'aux anciens travaux, en observant cependant de donner d'abord un écoulement aux amas d'eaux supérieures, si cet écoulement ne s'opérait pas naturellement.

Les couches de minerai rouge s'exploiteraient aussi en montant depuis le niveau des aquéVolume 30.

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ducs, en employant les moyens usités dans les mines de houille, avec le gisement desquelles ces mines ont la plus grande analogie, excepté qu'ici il importerait peu d'avoir le minerai en grosses ou en petites masses.

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Note des Rédacteurs.

M. Bolesnel avait joint à la Notice qu'on vient de lire un état des mines de fer du département de Sambre et Meuse, et un autre des usines métallurgiques du même département. Ces états, dont le premier a été dressé sur les déclarations des maires, et le second sur celles des maires et des maîtres d'usines, ne nous ayant pas paru susceptibles d'être publiés dans ce Journal, nous nous sommes bornés à en extraire quelques données générales qui font l'objet des deux paragraphes suivans.

S. II.

Sur les produits des mines de fer du département de Sambre-et-Meuse.

M. Bouesnel fait connaître, dans le premier état dont nous venons de parler, que les mines de fer du département de Sambre-et- Meuse fournissent annuellement 45,381 mètres cubes de mine lavée, savoir:

Pour les fourneaux du département. 28,4641
Et pour les fourneaux étrangers.

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16,917,45,381

M. Boüesnel fait remarquer que tous ces produits doivent être considérés comme des minimum, à cause des omissions dont quelquesunes ont été indiquées dans la colonne des observations; ces omissions viennent surtout des fourneaux étrangers dont les consommations

sont moins bien connues que celles des fourneaux du département; c'est pourquoi il pense qu'on doit porter le produit total des mines. à 50,000 mètres cubes.

En comparant, ajoute M. Boüesnel, le produit total des mines de fer, 1°. avec la quantité de minerai qu'elles fournissent pour les fourneaux du département, et 2°. avec la consommation totale de ces fourneaux, indiquée sur l'état des usines, on trouve :

1o. Une différence, en plus, de 21,500 mètres cubes.

2o. Une différence, en plus, de 15,200 mètres cubes.

D'où l'on voit que le département de Sambreet-Meuse fournit aux départemens voisins une quantité de mine qui est de 21,500 mètres cubes, tandis qu'il en prend aux autres départemens au plus 6,300 (le produit de 28,500 mètres cubes tiré par les fourneaux du département étant un minimum); en sorte que le département de Sambre-et-Meuse aurait 15,200 mètres cubes de mine lavée, au-delà de ce qui serait nécessaire à sa consommation totale.

Les fourneaux étrangers qui prennent une partie de leurs approvisionnemens, en mine, sur le département de Sambre-et-Meuse, sont situés sur ceux de l'Ourte, de Jeinmape et des Ardennes.

Les départemens étrangers qui fournissent des mines aux fourneaux du département de Sambre - et - Meuse, sont l'Ourte et ceux de Jemmape et des Forêts, d'où l'on en tire quelque peu.

S. III.

Sur les usines métallurgiques du département de Sambre-et-Meuse.

Dans le second état dont il a aussi été ques-' tion, M. Boüesnel s'est attaché à faire connaître les dépenses et les produits des différentes usines métallurgiques du département de Sambre-etMeuse. Cet état est divisé en huit parties, dont voici les titres :

1o. Hauts fourneaux.
2o. Forges.

3°. Martinets.

4°. Fenderies.

5. Laminoirs.

6. Usines pour le travail du laiton.
7°. Usines pour le travail du plomb.
8°. Verreries en cristal.

En récapitulant, comme l'a fait M. Boüesnel, le nombre des usines du département de Sambreet-Meuse, on voit qu'il s'y trouve :

1o. 29 hauts fourneaux, dont 27 seulement sont en activité, qui consomment, année commune, 34,800 mètres cubes de mine lavée, et produisent 15,240,000 kilogrammes de fonte; en sorte que pour avoir un kilogramme de fonte, on emploie om..,0023 de mine lavée.

2°. 47 forges contenant 75 feux d'affinerie et 46 feux de chaufferie, lesquelles fabriquent 8,264,000 kilogrammes de fer en barres avec 13,017,000 kilogrammes de fonte, c'est-à-dire, un kilogramme de fer avec 1,6 kilogrammes de fonte, ou om..,0039 de mine lavée.

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