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excellente ardoise qu'on exploite à Lavagne, arrondissement de Chiavari.

8°. Des pierres calcaires compactes, ou granuleuses à petits grains spathiques, noires ou grises, fréquemment entrecoupées de petits filons de chaux carbonatée blanche spathique. Cette variété fournit de très-beaux marbres, et notamment le portor on y trouve des coquilles à Tino et à Porto-Venere.

9°. Des grès calcaires de couleur grise, à base de quartz feldspath et mica.

10°. Schistes argilo-calcaires tendres et à pâte grossière.

11°. Et des pierres calcaires argileuses compactes, grises, ou noirâtres, entrecoupées, ainsi que les deux variétés précédentes, par un très-grand nombre de petits filons de chaux carbonatée blanche spathique.

Les brèches et les pierres calcaires sont les matériaux les plus abondans; les jaspes forment à eux seuls des montagnes entières. Les roches les plus anciennes de cette immense formation secondaire, alternent deux à deux et trois à trois; il en est de même des plus récentes. Il est impossible, au reste, de former aucune hypothèse sur l'épaisseur que cette formation pouvait avoir avant que les couches qui la composent eussent été brisées et redressées sur la tranche.

Il ne reste que des lambeaux, ou pour mieux dire, des témoins de la forination tertiaire qui recouvrait autrefois les flancs des montagnes du côté de la mer. Ces lambeaux sont composés de couches horizontales, lesquelles faisaient partie des assises inférieures de la formation ;

ils sont situés, soit au fond des golfes, où ils forment de petites plaines, soit sur les caps, où ils couronnent des couches secondaires ou primitives posées sur la tranche. On voit aussi quelques-uns de ces lambeaux sur le revers septentrional de la chaîne, vers la frontière du département du côté de N. N. E.

Voici l'ordre et la nature des couches.

1o. Sables et grès tendres d'un gris-verdâtre, composés de grains de quartz, feldspath, serpentine, calcaire, schiste quartzeux et mica, ou diallage. Ces roches sablonneuses renferment du bois fossile, notamment à San-Lazaro. 2o. Argiles sablonneuses molles ou durcies, de couleur grise, jaune ou rougeâtre.

3°. Cailloux roulés, souvent très-volumineux, formant tantôt des couches meubles, tantôt des couches consolidées par des infiltrations calcaires. Ces galets et ces masses roulées, sont en très-grande partie composés de roches analogues aux roches primitives et secondaires du département.

Ces trois variétés de roches alternent ensemble, la seconde renferme très-fréquemment des fragmens de bois fossile.

Je terminerai ce précis en renvoyant, pour les détails sur la nature des substances minérales et des roches citées dans ce Mémoire, à la collection que j'en ai déposée à l'hôtel de la Direction générale des Mines, et au Catalogue que j'ai fait de ces mêmes substances.

SECONDE PARTIE.

MINES ET MINIÈRES.

S. Ier.

Mines de houille de Caniparola.

La mine de houille de Caniparola est à la disposition du Gouvernement, elle est à concéder; il y a plusieurs années qu'elle n'est pas exploitée, on pourrait la reprendre avec avantage.

Cette mine est située près du château de Caniparola, arrondissement, canton et commune de Sarzane, c'est-à-dire près de la côte, ainsi que de la frontière de Toscane.

Elle est placée dans des collines au pied des montagnes qui bordent au N. E. la plaine que la Magra traverse avant de se jeter dans la Méditerranée.

Elle est distante de 4 kilom. à l'Est de la Magra, de 13 kilom. au N. E. de Sarzane, de 9 kilom. au N. N. E. de Marinella, petit port à l'embouchure de la Magra; enfin, de 15 kilomètres à l'Est du port impérial de la Spezzia.

Les affleuremens se voyent principalement dans le lit du torrent de Bacciaro, qui sont à 200 mètres à l'Ouest du château de Caniparola. Il part une grande route de ce château; elle conduit à Sarzane et à Marinella.

Lorsqu'on exploitait la mine, les produits étaient facilement conduits à Marinella où ils étaient embarqués; ce port n'est qu'à 12 kilom. S. E. du port impérial de la Spezzia.

Parmi les terrains qui renferment la houille, les uns font partie de l'Empire français, et les autres dépendent d'une enclave du royaume d'Italie. Il suit de là, que la mine de Caniparola appartient aux deux États.

Le sol qui renferme la mine est secondaire ; il est composé des roches décrites précédemment sous les numéros 6 et 7, c'est-à-dire, de grès très-dur à base de quartz feldspath et mica, et de schiste argileux noir ou gris. Ces roches sont en couches verticales, dirigées au N. N. O. et ayant un mètre d'épaisseur moyenne.

La mine consiste en une couche de houille de 5 à 25 décimètres de puissance, et dont l'affleurement n'est à découvert que sur une longueur de 200 mètres ; on ne peut pas la reconnaître sur une plus grande étendue, car les collines dans lesquelles la mine se prolonge soit au Nord, soit au Midi, sont couronnées par des argiles, des sables et des galets qui cachent le terrain houiller. Il ne sera pas inutile d'ajouter qu'on trouve du bois fossile à l'état de jayet dans ces argiles et ces sables, mais à des distances assez éloignées de la mine.

On a travaillé sur toute la longueur de l'affleurement. Les travaux datent de différentes époques, les plus récens ont été les plus profonds; on n'est pas descendu au-dessous de 25 mètres, à partir de la surface du sol.

La première tentative d'exploitation qui ait eu quelqu'importance, a été faite il y a près de 40 ans par une compagnie qui était dérigée par un Français; on s'établit sur la rive gauche du Bacciaro, à l'extrémité méridionale de l'affleurement; après quelques travaux superfi

ciels, dont il ne reste d'autres vestiges que des haldes et des effondremens placés sur la tête de la couche, on cessa l'extraction par des causes sur lesquelles je n'ai pu obtenir aucun renseignement.

Vers 1786, une Société composée de deux Anglais de Livourne (1), entreprit de relever l'extraction; elle prit à ferme, non-seulement les excavations abandonnées de Caniparola, mais encore celles que les paysans ouvraient de tems à autre pour rechercher quelques pièces de jayet; l'exploitation fut mise sur un meilleur pied. La houille se débitait à Livourne, on la transportait par terre à Marinella où elle était embarquée. Pendant 15 ans on en a extrait environ 60,000 quintaux métriques, qui ont été vendus très-difficilement au prix de 4 f. le quintal, cette espèce de houille n'étant propre qu'à la grille, et ne pouvant être employée seule à la forge.

En 1802, la mort de l'un des Sociétaires mit fin à cette exploitation qui fut reprise en 1804 par M. Boury, qui à cette époque était fermier de la mine de fer de l'île d'Elbe. Il paraît que M. Boury était associé avec des négocians et que son projet était non-seulement de débiter la houille dans le commerce, mais encore de l'employer au traitement du minerai de l'île d'Elbe.

A cet effet, il fit un traité avec les propriétaires des terrains; deux des anciens puits furent élargis et approfondis à 20 mètres environ; on en perça deux autres; on éleva deux

(1) Nommés Porter et Besley.

petites

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