PAR LES ARMÉES ALLEMANDES PENDANT LA CAMPAGNE DE 1870-1871 "... Je jure d'obéir à tous les ordres (Extrait du serment prêté par les jeunes soldats En dépit de l'adoucissement des mœurs, la guerre tient encore une large place dans la vie des peuples civilisés. L'usage de la force pour donner la solution des litiges internationaux s'est même perfectionné d'une façon singulière; il a pris, aujourd'hui, plus que jamais, un caractère de science et de méthode. Or la guerre, dans sa généralité d'emploi, est d'une immoralité absolument évidente', et il y a longtemps déjà que des protestations indignées se sont élevées contre elle. Sa suppression n'apparaît plus, certes, comme un rêve d'utopiste; et c'est sans doute une réalité assez proche de nous que le remplacement normal de ce fléau par l'arbitrage comme 1. La conception absolue d'un Dieu des batailles ou d'un Dieu des armées nous paraît aussi absurde qu'odieuse. C'est abuser de l'idée de la Divinité et la rabaisser d'une façon étrange que de l'associer trop étroitement à une foule d'actions humaines. Mais le mysticisme est une force trop puissante pour qu'on n'ait pas été tenté de l'exploiter en vue du succès des armes. C'est ainsi que le prétendu Dieu des armées a paru trop souvent le Dieu de la force inique et brutale. En son nom, on a attenté et on attente injustement à la liberté des peuples : c'est à lui que les conquérants osent adresser des hymnes de gloire au-dessus des ruines et des champs de carnage! La force la souvent invoqué pour primer le droit, et, en 1870-1871, il était déjà possible de lire sur l'uniforme des soldats allemands: « Gott mit uns! Dieu est avec nous! » Représenter Dicu, principe de justice, de raison et de bonté, comme présidant aux guerres mêmes, en déterminant et sanctionnant les résultats, quelle aberration! |