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ture des choles. L'Auteur ajoute, qu'une chofe qui eft réellement diftinte dans une Substance, ne peut être la même que celle dont elle eft diftin-: de. Dans le Corps humain, une partie ne peut étre une autre partie & il n'eft pas poffible qu'il y ait dans au... cune Substance une diftinction réelle, intérieure & néceffaire, & en même temps une Identité de la même chose, parce que cela implique une Contradiction, favoir, qu'une chofe eft, & qu'elle n'eft pasang on

Il eft donc vrai, que quoi que les Facultez de notre Efprit foient fort bornées, nous fommes pourtant en état d'appercevoir des Contradictions.

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Voici quelques autres Réflexions, qui fe trouvent à la fin de ce Chapitre. On objecte, dit l'Auteur, que nous avons l'efprit fort borné que nous ignorons la Nature de Dieu. Je réponds que nous ignorons entiérement la nature de toutes fortes d'Etres; ce qui n'empêche pas que nous ne puiffionsjuger des Contradictions, qui les regardent. S'il étoit vrai que, parce que nous ne connoiflons pas

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les Substances ou la Constitution intérieure des Etres, nous ne pouvons pas favoir ce qui eft une Contradiction à leur égard ou ce qui ne l'eft pas; on ne pourroit point se difpenfer d'admettre un Pyrrhonisme uni-verfel. On pourroit foûtenir que plufieurs Brins d'Herbe ne font qu'un feul & même Brin, parce que nos Facultez font fi bornées qu'elles ne fau-roient comprendre la Nature ou la Subftance de l'Herbe. Il y a long temps, continue l'Auteur que l'on eft accoutumé à des Termes abStraits & Métaphyfiques dans la ades Ter mes, qui n'ont aucune fignifications ou dont le fens eft fort incertan Et lors que quelqu'un entreprend d'examiner ces Termes exactement, & de leur donner un fens fixe; on se récrie contre lui on lui dit qu'il y a des choses incompréhenfibles; que l'Efprit humain eft extrémement borné que nous manquons d'Idées. L'Auteur foûtient que nous avons toutes les lu miéres néceffaires pour juger d'une Contradiction; ou d'une Abfurdi

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ARTICLE VII.

NOUVELLES LITERAIRES

On vient de publier une Suite de PApologie Modefte, &c. dont nous. avons parlé dans le Premier Tome de ces Memoires Literaires, pag. 254. The modeft Plea, &c. continued. Or, a brief & diftinct Answer to Dr. Waterland's Questions, relating to the Doctrine of the Trinity. C'est-à-dire, Con tinuation de l'Apologie Modefte, &c. Du

Courte Réponse au Questions de Mr. Waterland touch Doftrin de la Trinité. A Londres, chez Jacques Knapton 1720. in Octav. pagg.

68.

Ous ne rapporterons qu'un feul Paffage de ce Livres pour en donner un Echantillon. Les anciens Peres, dit l'Auteur, ont eu differents fentiments fur la Seconde Perfonne de la Trinité.,, Quelques-uns » ont fuppofé que le Fils étoit origisnairement le λóvos irdaderoç, la Rai» fon interieure du Pere. C'eft fuppo» fer

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», fer que le Logos n'eft qu'un Attri> ou bien qu'il n'a existé de toute éternité dans le Pere que mentalement ou en Idée : toutes les », autres chofes ont exifté en lui de

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la même maniére. D'autres ont » cru que le Logos avoit toûjours », existé réellement dans le Pere; mais » qu'il n'avoit été pouffé au dehors » comme une Perfonne ou un Agent diftinct, que lors que le Monde fut créé. D'autres ont enfeigné qu'il étoit une Partie de la Substance du Pere, comme une Branche est une ›› Partie d'un Arbre&d'autres, » qu'il étoit Immenfe auffi bien que ,, le Pere. On fera moins furpris de » toutes ces differentes opinions, fi », l'on confidere que plufieurs Philo

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fophes, felon les Hypothéfes du » temps où ils ont vécu, s'imagi,, noient que tous les Efprits, & mê,, me les Ames humaines, avoient été

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produits, non du Néant, mais de ',, la Substance Divine. On voit clal»rement par là, qu'aucune Speculation purement Métaphyfique ne doit être le Fondement des Doctrines & » des Pratiques de la Religion. Quoi Y 4 ›› qu'il

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qu'il en foit, il eft certain par >> par toute l'Antiquité, (& Mr. Waterland n'a pas pû alléguer un feul Paffage des Peres, qui ont précedé le Concile de Nicée, pour prou» ver le contraire,) il eft, dis-je, » certain par toute l'Antiquité, que ceux qui croient que le Fils avoit toûjours été avec le Pere, comme une Perfonne réelle, & qu'il avoit été produit. non du Néant, mais de la Subftance du Pere, réconnoiffoient que le Fils n'exiftoit point » par lui-même avec l'approbation du Pere, comme Mr. Waterland le croit, mais qu'il avoit été engendré par la Puiffance & par la volonté du Pere; & qu'ils ont constamment observé cette distinction dans leurs Raifonnements, & dans le Culte Divin”.

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Je ne crois pas qu'il y ait une feule Perfonne plus difpofée que je le fuis à rendre justice au mérite des anciens Peres. Si je n'étois pas pérfuadé que l'on doit expliquer l'Ecriture Sainte felon les Règles de la Critique, je préfererois l'Autorité des Peres à toute autre Autorité. Après cette decla

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