fais imprimer mon Calviniana. Tout ne fera pas précieux dans cet Ouvrage; mais on y trouvera beaucoup de chofes, qui feront honneur à la Mémoire de Calvin. En cas que je pu blie ce Recueil, j'y mettrai mon nom. Paffons à un autre Article. J'ai infèré dans le cinquième & dernier. Tome de ma Biblio theque Angloife, une Explication des quatorze premiers Verfets de l'Evangile de St. Jean, & j'ai dit qu'elle m'avoit été envoyée. Je ne fai pourquoi quel ques Théologiens de Hollande ont prétendu que j'en étois l'Auteur, ou du moins que je l'approuvois puis que je ne l'ai pas condamnée. On voudra bien me permettre de dire que ce font deux Jugements témeraires, & que ces fortes Accufations ne paroiffent pas ix venir d'un bon Principe. H femble que l'on veuille me faire paffer pour Hérétique. L'Auteur de l'Explication, dont je viens de parler, m'eft tout-àfait inconnu. J'ignore même fon nom;, & je ne doute point que cette Piéce n'ait été compofée dans les Païs Etrangers, quoi qu'elle foit datée de Lincoln, Ville d'Angleterre. D'ailleurs, loin d'approuver cette Explication, je la crois trèsfauffe, & je fuis fâché de l'avoir imprimée, puis qu'elle a donné lieu à des Jugements téméraires. Mais je dois dire à l'honneur de cet Ecrivain. Anonyme, que fi l'on juge de fes mœurs par fa maniére d'écrire, c'eft un fort honnête hommé.. Un homme vertueux & moderé, qui fe trompe en expliquant le Commencement de l'Evangile de St. Jean, eft certainement 5) pluss N plus eftimable qu'un homme violent & peu équitable, qui donne un fens Orthodoxe à ce même Paffage. Voici les raifons, qui m'ont engagé à publier la Differta-. tion dont il s'agit ici, quoique je ne l'approuvaffe pas.. Je l'ai inferée dans mon Journal par Civilité pour l'Auteur, & dans l'efpérance qu'elle donneroit lieu à quelques Théologiens Critiques, de pu-. blier des Remarques fur cette portion du Nouveau Teftament, qui eft certainement très-difficile. En ce cas-là, j'aurois pris la liberté de joindre mes Conjectures à celles de ces Meffieurs. Si j'avois travaillé ama Bibliothèque Angloife avec beaucoup de plaifir, j'aurois. réimprimé par occafion une Paraphrafe du Commencement, de l'Evangile de St. Jean fort differente de l'Explication de l'Auteur Anonyme, & compofée par un Théologien du Seiziéme Siécle. Cette Paraphrafe n'eft prefque point con- nuë. J'efpére que Meffieurs les Théologiens me feront quartier à l'avenir, d'autant plus. que je ne fuis qu'un fimple Laïque, qui ne pense point à recevoir les Saints Ordres. Ces Meffieurs voudront bien me permettre d'observer ici qu'il y a divers degrez de Perfécu-. tion; & que l'on peut être perfécuté, fans avoir des Dragons chez foi, ou fans être condamné aux Galléres. Dire que je fuis animé contre les Réformez, quoique je les regarde comme mes Freres en Jefus-Chrift, pourvû qu'ils n'approuvent pas les violences en matiére de Religion; quoi* 6 que que je les aye toûjours traitez avec beaucoup de civilité, & que j'aye même évité foigneuTement de les appeller Calviniftes: dire que mon Journal mérite d'être fupprimé, quoi que ce foit un des plus innocents Ouvrages, qui ait jamais paru; un Ouvrage, qui ne refpire que la Modération : tâcher de dégouter mon Libraire de l'impreffion de ce Journal: m'attribuer une Explication hétérodoxe d'un Paffage de l'Ecriture Sainte, quoique j'aye déclaré qu'elle m'avoit été envoyée: infinuer que je fuis Hé rétique dire que je favorife l'Eglife Romaine, parce que je me contente d'attaquer fon. Intolerance: me traiter de Papifte, parce que j'ai publié Hiftoire de Michel Servet, quoique je l'aye imprimée fans aucun mauvais deffein, & fans |