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CLAUDE DROUAS,

QUATRE-VINGT-DIXIÈME ÉVÊQUE.

(1754.) Originaire de Bourgogne et fils d'un capitaine fort riche, au service de France, Claude Drouas était chanoine de Sens, lorsque le Roi le promut au siége de Toul, le 7 février 1754. L'épiscopat de M. Bégon avait été empreint d'un tel caractère de véritable grandeur, qu'il était à craindre

que son successeur ne pût marcher dignement sur ses traces. Cependant M. Drouas ne se montra pas inférieur à son illustre prédécesseur, bien qu'il rencontrât sur sa route beaucoup plus d'obstacles à vaincre, et qu'il ne fût pas secondé par des hommes d'une aussi haute sagesse et d'un dévouement aussi complet. M. Drouas réunissait toutes les vertus qui font le grand évêque, piété profonde, science, éloquence, aménité dans les manières, et zèle éclairé; toutefois, les dix-neuf années de son épiscopat ne furent pour lui qu'une longue suite d'agitations. Des tracasseries de toutes les sortes lui furent suscitées, tantôt de la part des ecclésiastiques eux-mêmes, tantôt de celle de la cour souveraine de Nancy, quoique ses actes res

pirassent toujours la charité la plus ardente pour

tous.

La bienfaisance de M. Drouas était inépuisable. Le revenu de son évêché s'élevait de son tems, à soixante mille francs; il sut mettre une telle économie dans sa maison, qu'il n'en dépensait que douze, et qu'il employait le surplus en bonnes œuvres. Dans une mauvaise année où le blé se vendit jusqu'à cinquante francs le resal, il en fit acheter au loin autant qu'il en fallut pour nourrir les habitans pauvres de Toul et du pays toulois, jusqu'à l'année suivante. Ces actes de bienfaisance se continuèrent pendant tout son épiscopat. Il avait, dans les principales villes de son diocèse, des ecclésiastiques chargés de lui faire connaître les familles pauvres qui les habitaient, et il leur faisait distribuer des secours. Une foule de fondations précieuses, soit de charité, soit d'instruction lui durent naissance. Il établit une sœur d'école dans chacune des paroisses du domaine de l'Évêché, et dépensa pour cet établissement soixante mille francs. Le célèbre collège Saint-Claude qu'il fonda, et dont nous parlerons plus loin, lui coûta plus de quatre cent mille francs; et vers le même tems il fit présent à la Cathédrale d'un magnifique ornement complet en drap d'or et d'un superbe ostensoir enrichi de pierreries. Après avoir mis la dernière main au palais épiscopal que son prédécesseur n'avait pu terminer, M. Drouas bâtit à Chaude

ney, en 1760, une maison de plaisance à laquelle il donna le nom de Moselli, à cause du voisinage de la Moselle. Pendant qu'il s'occupait de cette construction, une grèle des plus terribles ayant ravagé le pays toulois, les pauvres de la ville et les habitans des campagnes vinrent en foule solliciter la charité de leur évêque. Celui-ci', tout en se laissant aller au penchant de son cœur, voulut rendre profitables les fruits de sa bienfaisance. Il fit annoncer qu'il nourrirait et paierait tous ceux qui viendraient travailler à Moselli, même les enfans. On y accourut de toutes parts, et en peu de tems fut nivelé et planté le vaste jardin qui précède le château.

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En 1764, Stanislas qui avait pour M. Drouas la plus haute estime, l'invita à venir résider de tems en tems à Nancy. Cette ville importante, lui dit ce prince, vous connaîtra mieux; beaucoup d'affaires y exigent souvent votre présence, et vous avez besoin de ménager mon parlement. Le Prélat suivit cet avis et acheta un hôtel à Nancy. La première fois qu'il arriva pour y séjourner, la ville lui fit une magnifique réception; les officiers municipaux vinrent le complimenter, et lui offrirent les vins d'honneur; les magistrats de la Cour souveraine le visitèrent, et depuis ce tems il trouva près d'eux plus d'appui dans les affaires ecclésiastiques.

Pour bien comprendre le sens de ces dernières

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