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⚫ en grace à notre digne commandant supérieur (le colonel Fruchard); son zèle infatigable, sa fermeté et sa prudence ont écarté de nous les

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dangers qu'il bravait pour lui-même : il ne ces» sera de veiller pour nous. La ville reste en état ⚫ de siége jusqu'à nouvel ordre.

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Témoignons aussi notre reconnaissance aux officiers de son état-major, et à la brave garnison, qui l'ont si courageusement secondé dans la défense de la Place.

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Payons aussi un juste tribut d'éloges à notre > Sous-Préfet (M. Teissier); le tems de son admi› nistration n'a été marqué que par des actes de › sagesse ; c'est à lui que nous devons l'excellente ⚫ formation de la garde nationale, qui a si efficacement contribué au maintien de notre tranquillité intérieure.

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Quant à moi, placé à la tête de l'administra, tion municipale, dans des tems difficiles, la mo⚫ dération et la justice ont dû être la règle de ma ⚫ conduite; si quelqu'un pense que je m'en suis écarté, qu'il m'accuse hautement; je suis cer⚫tain qu'après une courte explication, il trouvera » ma justification dans son cœur. Avec les faibles ⚫ moyens mis à ma disposition, j'ai fait tout le bien ⚫ que j'ai pu; toutes les dépenses que j'ai ordon⚫nées ont eu des résultats utiles, et je suis prêt › à rendre compte de ma gestion jusqu'à un cen⚫ time.

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› L'année dernière, on n'a pu m'imputer d'autre » faute que celle d'avoir gémi sur les maux qui >> accablaient notre malheureuse patrie; si c'est un

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crime, j'en suis encore coupable, car c'est le cœur » gros de soupirs, et les yeux baignés de larmes, » que je signe cette proclamation, en formant des › vœux pour voir bientôt et pour jamais, la fin des » révolutions qui ont trop long-tems ensanglanté » la France et l'Europe, et ont fait le malheur de » l'humanité, en révélant des principes qui, mieux appréciés, ne tendaient pourtant qu'à rendre les > hommes et meilleurs et plus heureux.

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Cette proclamation eut pour effet de rendre le calme aux esprits, et d'assurer la tranquillité de la ville. Celle-ci, reconnaissante envers les autorités militaires et civiles auxquelles elle devait le repos dont elle jouissait, vota une épée d'honneur à M. Fruchard, son gouverneur, et une médaille d'or à M. Balland, son maire.

Si les alliés n'occupèrent pas la ville de Toul pendant la seconde invasion, d'un autre côté, elle fut privée de garnison française jusqu'en 1818. C'est à cette époque seulement, qu'un régiment de cavalerie légère y vint tenir garnison, et qu'elle dut peu de tems après, à l'un des siens, à Gouvion-StCyr, de nouveau ministre de la guerre, l'envoi de

la légion de l'Yonne, composée de deux bataillons. Cette année 1818 fut glorieuse pour la ville de Toul, car elle fournit à la France trois ministres à portefeuille dans le même cabinet, dont deux étaient nés dans son sein et le troisième dans un village de son arrondissement. Ces ministres étaient MM. le baron Louis, ministre des finances, Gouvion-St-Cyr, ministre de la guerre, et de Serres, garde-des-sceaux.

Le baron Louis, né à Toul en 1756, entra jeune dans l'état ecclésiastique, et fut nommé, en 1780, conseiller clerc au parlement de Paris. Dès-lors il s'appliqua principalement à l'étude de l'économie politique, se distingua par son aptitude dans cette science, et reçut, pour cette raison, de Louis XVI, plusieurs missions de confiance. Envoyé, dans les premières années de la révolution, en qualité de ministre plénipotentiaire en Danemark, il fut révoqué par Dumouriez, et se retira en Angleterre, puis à Hambourg. Rentré en France après le 18 brumaire, il fut chargé d'abord du bureau central de la liquidation de la guerre, et ensuite de l'organisation de la comptabilité de la légion-d'honneur. En 1806, Napoléon, qui appréciait les talens et la sévérité financière du baron Louis, le nomma administrateur du trésor public et maître des requêtes au Conseil d'État ; peu après, il lui confia la liquidation de la dette de la Hollande, et le nomma titulaire au même Conseil. En 1814, Louis XVIII

lui ayant donné le portefeuille des finances, il déploya dans ce poste si difficile après une époque de désastres, la plus haute sagacité. Il rétablit l'ordre dans les finances; il fit reconnaître l'intégralité de la dette de l'ancien gouvernement, et devint le véritable fondateur du crédit public en France. En 1815, nommé ministre plénipotentiaire pour négocier avec les alliés, il refusa de souscrire le honteux traité du 20 novembre. Successivement ministre d'État, grand-croix de la Légiond'honneur, député des départemens de la Seine et de la Meurthe, le baron Louis se montra constamment ami zélé des libertés constitutionnelles. De nouveau ministre des finances en 1818 et 1819, il se démit de son portefeuille, lors de la présentation de la loi du double vote, qu'il ne voulut pas soutenir. Deux ans plus tard, il fut rayé de la liste des ministres d'État, pour s'être prononcé avec énergie contre les envahissemens du bureau du collége électoral de la Seine sur les droits des électeurs. Enfin, en 1830, Louis-Philippe le choisit pour son ministre des finances, et dans cette fonction éminente qu'il remplissait pour la troisième fois, il donna de nouveaux gages à son pays de son habileté financière, et d'un patriotisme qui ne se démentit jamais.

A côté de ce Toulois illustre brille cet autre beau nom que nous avons déjà cité plusieurs fois, et que notre ville considère avec justice comme un

immortel titre de gloire. C'est ce maréchal de France, ce Gouvion-Saint-Cyr, qui fut à la fois guerrier du premier ordre, diplomate profond et surtout grand citoyen. Né à Toul le 13 avril 1764, d'une famille bourgeoise, le jeune Gouvion montra de bonne heure les plus heureuses dispositions pour l'étude. L'indépendance de son caractère et son goût pour le dessin et la peinture lui inspirèrent le désir de parcourir une carrière d'artiste. A l'âge de dix-huit ans, il quitta sa ville natale, et alla droit à Rome pour se former sur les grands modèles. Après avoir séjourné deux années dans cette capitale, il parcourut toute l'Italie et la Sicile, étudiant en philosophe, non seulement l'art de la peinture, mais l'archéologie, les mœurs, l'histoire, l'architecture antique et moderne, et les langues savantes. Gouvion rapporta en France des trésors de connaissances dont son esprit élevé sut tirer le plus heureux parti, quand il fut appelé par le sort à jouer un rôle sur le grand théâtre de la guerre et de la politique. Il habitait Paris, et y suivait avec ardeur son goût pour les arts, lorsque la révolution éclata. En 1792, il répondit un des premiers à l'appel fait aux jeunes Français de marcher à la défense de nos frontières. Élu capitaine dans un des bataillons de Paris, il faisait partie, au mois de novembre, de l'armée du Rhin. La bravoure et les talens déployés par Gouvion le firent bientôt distinguer par les officiers-généraux,

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