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Statistique Maritime.

MARINE ET COLONIES.

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HISTOIRE.

ÉPOQUE CONTEMPORAINE. Nous ne pouvons songer, faute d'espace, à présenter un aperçu même abrégé de l'histoire de la marine militaire française, dont l'époque la plus glorieuse a été le xvu siècle. Pour faire connaitre succinctement ce qu'elle est aujourd'hui, il nous suffira de citer ce fragment d'un écrit récemment publié par le contre-amiral Grivel.

La restauration trouva la France réduite, sous le rapport matériel, à des atomes de colonies (suivant M. de Pradt), à un commerce à peu près nul et à 71 vaisseaux de tout rang, dont 52 à flot et 19 sur le chantier - Quant au personnel nécessaire pour cette flotte, il surabondait dans toutes les parties; seulement, comme on n'avait pas eu l'occasion d'aller souvent en mer, ́son expérience n'était pas aussi constatée que son zèle et ses connaissances théoriques. Tel fut le point de départ de la marine en 1815. Mais peu à peu le cominerce s'accrut, les ports marchands reprirent de la vie; on chercha à renouer les vieilles relations avec le Levant et les Antilles. Le pavillon français se montra dans l'Inde, au Brésil et dans l'Amérique espagnole émancipée; la flotte fournit des stations de guerre sur plusieurs points: enfin une sorte d'activité fut déployée dans les arsenaux, où les ingénieurs habiles ne manquaient pas, et où arrivèrent facilement les approvisionnements de toute espèce. Cependant le personnel des officiers de vaisseau, privé d'une foule d'excellents sujets éliminés par l'effet des oscillations politiques, avait peine à suffire à tous les besoins On s'était efforcé de remplacer les officiers renvoyés par de vieux serviteurs, absents de la mer depuis vingt-cinq ans; mais, en dépit de ses sympathies, le pouvoir dut, après quelques es sais malencontreux, faire, dans son intérêt même, justice des nouveaux venus, et il n'en resta sur la flotte qu'un très petit nombre qui avaient su se concilier l'estime générale. Malgré ces mutations si fatales au personnel des officiers de vaisseau, le corps se soutenait à force de constance; les élèves et les jeunes of ficiers acquéraient de l'âge et de l'expérience; mais aussi les exigences du service augmentaient journellement; la navigation devenait de plus en plus active. Ceux des jeunes officiers qui n'étaient pas fortement organisés succombèrent à des fatigues auxquelles on ne pouvait accorder aucune trève! A la fin de la guerre d'Espagne, le personnel fut fondé; il persévéra dans son activité. En 1830, la plupart des officiers de la flotte avaient été sans cesse en mer depuis 1818 (douze années consécutives), ce qui ne s'était jamais vu à aucune période de paix.-Il est résulté de cette louable

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opiniâtreté que la marine est largement pourvue de bons serviteurs dans tous les grades, et d'habiles capitaines, que la multiplicité des commandements a permis de former. - On peut dire que jamais le corps des officiers de vaisseau ne s'est présenté au pays sous un aspect plus satisfaisant.»

Aussi, durant ces dernières années, la marine a-t-elle eu ses jours de gloire; elle peut citer le combat de Navarin, où le contre - amiral de Rigny commandait l'escadre française; l'attaque d'Alger par le vice-amiral Duperré; la prise de la flotte portugaise dans le Tage par le contre-amiral Roussin. Un nom héroïque, celui de Bisson, a été ajouté aux noms illustres dont le pays s'honore.

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Ce ne sont pas toutefois ses seuls titres à la reconnaissance du pays. Quoiqu'il ne reste plus à découyrir de continents, ni même de vastes iles, les voyages autour du monde offrent encore aux observateurs éclairés d'immenses conquêtes à faire pour les sciences et pour les arts. De 1818 à 1830, quatre grands voyages de circum-navigation ont été exécutés par des officiers de la marine royale, MM. de Freycinet, Duperrey, Dumont - d'Urville et de Laplace. Čes voyages ont doté l'agriculture française et coloniale de végétaux utiles, ont fourni au commerce des notions exactes sur les produits, sur les goûts, les besoins de pays lointains, encore peu connus, et ont enrichi lés sciences mathématiques et naturelles & plus, dit M, Dupin, que tous les autres moyens qui sont à la disposition d'un riche et puissant royaume. Les officiers attachés à ces expéditions ont fait usage, pour les observations, les calculs et les dessins d'astronomie, d'hydrographie et de navigation, d'instruments et de méthodes perfectionnées par nos plus célèbres artistes ou par les savants compagnons de d'Entrecasteaux. Leurs travaux ont reçu l'approbation complète de l'A< cadémie des sciences. - Quelques-uns, officiers de vaisseau, et surtout les officiers de santé de la marine, MM. Quoy, Gaimard, etc., se sont livrés à des recherches multipliées et pénibles sur tout ce qui se rattache à l'histoire naturelle. Les richesses de ce genre, recueillies par leurs soins, sont considérables, et ils ont en outre acquis de leurs deniers un grand nombre. d'objets précieux, qu'ils ont généreusement ajouté aux collections générales, réunies pour en faire hommage à la France. On appréciera la grandeur de ces collections gratuitement données au Jardin du Roi par la marine royale par ce passage d'un rapport de l'illustre Cuvier: Rien ne prouve mieux l'activité des naturalistes de la marine que l'embarras où se trouve l'administration du Jardin du Roi pour placer tout ce que lui ont valu les dernières expéditions. Il a fallu descendre au rez-de-chaussée, presque dans les souterrains, et les magasins même sont aujourd'hui tellement encombrés, que l'on est obligé de les diviser par des cloisons pour y multiplier les places. A ces colleetions d'objets conservés avec un art infini, il faut ajouter la représentation d'un grand nombre d'autres objets non moins précieux, mais si fugitifs dans leurs formes et leurs couleurs que le dessin le plus rapide pouvait seul conserver la splendeur et la variété de leurs nuances. « L'examen de ces riches recueils de dessins, fruits d'un travail vraiment prodigieux, dit M. Cuvier, est fait à la fois pour effrayer l'imagination sur les immenses richesses de la nature et pour rendre modestes les naturalistes les plus habiles, en

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