Population.-Son mouvement. - Sa division. sances, morts et mariages de. 25,065,883 population a été fait en 1831. — D'après une ordonnance royale En 1790, d'après le Comité de l'Assemblée na- tionale chargé de proposer l'organisa- Il a été de: Masculins. Féminins. s'élève, 246,438 Total 986,709 84,996 396,859 Total 802,761 Dans le nombre des décès, on comptait 164 centenaires. MOUVEMENT MOYEN ANNUEL.-La comparaison des mouvements annuels de la population pendant quinze années, de 1817 à 1831, a donné les résultats suivants pour terme du mouvement moyen annuel : Mariages. Naissances. Masculins. Enfants légitimes 464,500 237,656 naturels. 34,895 Féminins. Total 968,809 Il nous semble qu'on peut adopter le chiffre de 26,363,000 habitants comme établi sur des bases aussi certaines qu'il était possible de s'en procurer alors; or, nous trouvons dans le rapport de M. Depère, sur le mode de représentation nationale, qu'en l'an vII (1798), la population des départements qui composent la France actuelle, qu'on appelait alors l'ancienne France, était de 28,810,694 habitants. Ainsi, malgré l'émigration, la famine, la guerre européenne, les massacres révolutionnaires, etc., la population aurait augmentée en 9 ans de 2,447,694, angmentation considérable et qu'on ne peut expliquer que par l'addition à la France d'un département (Vaucluse), dont la population pouvait être évaluée a 240,000 habit., par la multiplicité des mariages causée par la division extrême et subite des propriétés, ainsi que par l'abolition des ordres monastiques, l'affluence des étrangers, attirés par le désir de jouir des institutions libres promises au peuple français, etc. RAPPORT DES AGES A LA POPULATION. On a calculé que la population totale se composait à peu près comme il suit : 8,380,000 individus de 1 à 10 ans. Total... 499,395 469,414 CHANCES DE MORTALITÉ. - Il meurt 23 enfants sur 100 dans la première année; mais cette époque dangereuse passée, les chances d'existence, d'après les lois ordinaires de la longévité, croissent rapidement; néanmoins, l'âge où l'homme a la chance d'une plus longue existence est de 5 à 10 ans. En naissant, la chance naturelle est de 28 ans 9 mois; EMPLOI DE LA VIE. — Un des faiseurs de recherches statistiques sur la vie humaine, sa durée et son emploi, a établi par de longs calculs, qu'un homme âgé de 50 ans, doué d'une santé ordinaire, remplissant bien ses fonctions, menant une conduite régulière, SEXES. Il nait moins de filles que de garçons. La différence est d'un 17. Il naît 16 filles pour 17 garçons. C'est du moins le résultat que présentent les calculs faits sur la totalité des naissances; car parmi les enfants naturels, la proportion n'est plus la même, on trouve 22 filles pour 23 garçons. On s'est assuré que la différence des climats et des latitudes n'influe en rien sur le nombre des naissances masculines ou féminines. - On a aussi remarqué que dans les quinze années (1817 à 1831) sonmises à l'examen, la loi générale sur la production des deux sexes a présenté 22 fois des exceptions, c'est-à-dire que les naissances annnelles des filles ont excédé celles des garçons dans quelques départements, savoir: 4 fois en Corse; 2 fois dans le Cher, dans l'Hérault, daus la Marne, dans la Haute-Saône et dans l'Yonne ; 1 fois dans les Hautes-Alpes, dans les Ardennes, dans les Bouches-du-Rhône, dans la Dordogne, dans l'Isère, dans la Manche, dans les Pyrénées-et jouissant d'une honnête aisance fruit d'une industrie exploitée Orientales et dans le Rhône. Les naissances masculines contribuent pour un 391o à l'accroissement de la population, et les naiss. féminines pour un 386o.- Il meurt moins de femmes que d'hommes: on compte 54 décès féminins pour 55 décès masculins. ACCROISSEMENT DE LA POPULATION. L'accroissement annuel est d'un 169 de la population générale; si cet accroissement se maintenait toujours le même, la population augmenterait d'un dixième en 16 ans, de moitié en 69 ans, et doublerait en 117 ans; ce qui porterait la population en 1948 à 65,121,868 habitants. Cette augmentation n'est pas improbable si l'on admet que le territoire français, mieux cultivé, pourrait nourrir le double d'habitants, et si l'on considère que la population était, En 1772, d'après l'abbé Expilly, de. Quant à sa nourriture, il aura consommé à peu près : en pain, 27,080 livres; en viande, 6,080; en légumes, œufs et fruits, 4,675; en liquide, vin, liqueurs et eau, 31,189 litres. Ces calculs sembleront peut-être puérils, et en les reproduisant, nous avons voulu montrer combien, dans une vie humaine, même bien distribuée en apparence, il y a de temps perdu ou mal employé. Les deux tiers de la vie consacrés au sommeil, aux plaisirs ou à l'oisiveté, expliquent comment l'homme, avec tant de vastes pensées, a peine à mener à fin les plus petites entreprises. POPULATION PAR DÉPARTEMENTS. Les savantes recherches de M. de Prony, membre de l'Institut et ancien directeur général du cadastre, ont établi que la superficie de la France est de 540,085 kilomètres carrés et 60 hectares. -Que la population s'y trouve répartie, en prenant une moyenne, à raison de 60 hab. 174 par kilom, carré (plus exactement 60,288.) Mais cette évaluation moyenne, si elle était admise pour tous les départements, donnerait une idée très fausse de la densité relative de la population, c'est-à-dire de la façon dont cette popula tion est agglomérée dans chaque département, Allier... En effet, sur 86 départements, 38 seulement dépassent le chiffre | Départements. indiqué pour la population moyenne, et 48 n'y atteignent pas. Nous allons, en faisant usage du beau travail de M. de Prony, faire connaître la population de tous les départements relativement à leur superficie, et le rapport que présente cette population comparée à la population moyenne de la France. Dans le tableau qui suit, cette moyenne de 60,28 se trouvé représentée par 100. Départements. Populat. Superf. en Nomb. d'hab. Rapport à kil.carrés. parkil.carr. la pop. moy. Marne (Haute). Indre. Landes. Lozère. Alpes (Basses).. Aude. 270,125 6,300 60 Corse. 195,407 9,805 10 84 0,57. 0,51. 28 0,45. 23 0,38. 0,34. 0,34. 20 0,33. L'énorme disproportion qui existe entre le département de la Superf. en Nomb.d'hab. Rapport à 34 50 22,445 450 35 Paris. LANGAGE. · RELIGION. ETHNOGRAPHIE. La langue française est depuis le milieu du XVIe siècle la langue de l'Europe pour les affaires, pour la politique et pour la diplomatie. Elle ne doit donc pas sa prépondérance, comme on le croit vulgairement, aux victoires de Louis XIV ou aux grands écrivains du xvir siècle. Il faut même convenir que ces auteurs illustres sont encore peu connus, peu lus et surtout peu appréciés dans les pays étrangers. - Notre langue possède, sur toutes les autres langues modernes, une domination incontestée; mais elle doit cet avantage à ses qualités naturelles et particulières; de toutes les langues vivantes, c'est la plus claire à cause de la simplicité de ses formes grammaticales, et au besoin la plus énergique à cause de la pauvreté relative de son vocabulaire. Si l'on adoptait la classification ethnographique (ou par langues) que le géographe Balbi propose, comme étant basée sur le seul trait caractéristique qui distingue véritablement un peuple d'un autre, la nation française (d'après ce savant) se composerait de peuples appartenant à cinq familles principales, dont quatre européennes, la Gréco-Latine, la Germanique, la Celtique et la basque, et une asiatique, la Semitique, La famille Greco-Latine embrasse les Français qui vivent au nord de la Loire ou immédiatement sur la rive droite de ce fleuve; les Romans qui habitent au sud des pays occupés par les Français, et les Italiens, qui peuplent la Corse. La famille Germanique comprend les Allemands de l'Alsace et de la Lorraine, et les Flar ands du département du Nord. La famille Celtique est composée de Bas-Bretons qui vivent dans la Bretagne occidentale. La famille Basque ne comprend qu'un peuple péu nombreux en France où il habite les Basses-Pyrénées. Enfin la famille Semitique comprend tous les Juifs répandus dans les principales villes du royaume. (1) (1) Cette division de M. Balbi ne nous paraît pas complète. Il semble ne vouloir y comprendre que les peuples qui conservent l'usage babituel de la langue de leurs familles originaires, et néanmoins il classe, comme appartenant à la souche sémitique les Juifs chez lesquels l'hébreu n'est plus qu'une langue morte. Si l'on voulait faire abstraction des patois que certaines petites peuplades françaises qui ont oublié leur idiome originaire parlent aujourd'hui, il conviendrait d'ajouter : Comme appartenant à la famille celtique, les Colliberts ou Cagots de la Vendée, qui paraissent être les descendants des anciens Agesinates Cambolectri, premiers habitants du territoire où les Pictes et les Scythes theiphaliens se sont établis par la conquête. Comme appartenant à la famille sémitique, les Burrins de l'Ain, les Chizerots de Saône-et-Loire, les Agotacs ou Cascarotacs des Basses Pyrénées, et quelques peuplades du Var et des HautesAlpes, qui sont presque certainement d'origine sarrazine, Dans tous les cas, il y aurait lieu d'établir un famille nouvelle. La Famille hindoue, pour les Gitanos des Pyrénées-Orientales et de l'Hérault (connus sous le nom de Bohémiens, dans le reste de la France. Cette peuplade appartient à la tribu des Sudders, chassée de l'Inde, en 1408, par les armées de Tamerlan; elle conserve encore, dans son patois particulier, un grand nombre de mots sanskrits, bengalais et malabares. On sait que les Bohémiens parurent, pour la première fois, 357 372,28. 5,92. RELIGION. Sous le rapport religioux, la population française comprend environ: 30,460,000 catholiques, 2,100,000 calvinistes, luthériens, anabaptistes, quakers, juifs, etc. Les Calvinistes habitent principalement le midi de la France, les départements du Gard, de l'Ardèche, de la Drôme, de la Lozère, de Tarn-et-Garonne, de la Gironde, de la Charente Mais dans cette population d'environ treate millions d'individus indiqués comme employant habituellement la langue française, il n'y a que les habitants de 26 départements dont le centre est entre Tours et Blois, pays où les rois de France firent long-temps leur séjour principal, qui fassent usage du Français, purement on avec des modifications réelles sans doute, mais trop peu marquées pour donner naissance à de véritables patois. Ces départe-Inférieure, des Deux-Sèvres, du Tarn, de l'Aveyron, de l'Héments sont, sauf les exceptions que peuvent présenter quelques cantons, la Vendée, la Loire-Inférieure, Ille-et-Villaine, la Manche, le Calvados, l'Orne, la Mayenne, Maine-et-Loire, l'Indre, l'Indre-et-Loire, la Sarthe, l'Eure, la Seine Inférieure, P'Oise, Seine-et-Oise, la Seine, Eure-et-Lair, Loir-et-Cher, le Cher, l'Allier, le Loiret, Seine-et-Marne, l'Aisne, l'Yonne et la Nièvre. Les autres idiomes employés dans le reste de la France, en Europe, en 1417. Diverses bandes, dont le nombre total, tant hommes que femmes et enfants, montait à 14,000, se répandirent, en 1418, dans la Suisse. - Mais ce ne fut qu'en 1427 qu'une de ces bandes pénétra en France, Pasquier est le premier auteur qui en fasse mention. La bande qui entra à Paris était conduite par deux chefs qui se qualifiaient, l'un de duc et l'autre de comte; elle se composait de 132 personnes; on les logea à la Chapelle, où les Parisiens se portèrent en foule pour les voir, << Ils avaient aux oreilles des boucles d'argent et les cheveux noirs et crépus. Leurs femmes étaient laides, voleuses et disenses de bonne aventure. L'évêque de Paris les contraiguit de s'éloigner, et excommunia ceux qui les avaient consultées. Par la suite d'autres bandes plus nombreuses parcoururent les provinces. Leur conduite et leur vagabondage donnèrent lieu à de sévères ordonnances; une de ces ordonnances, rendue par les Etats d'Orléans, tenus en 1560, leur enjoignit de quitter le pays sous peine des galères. On évalue le nombre total des Bohémiens existant en Europe, à environ 700,000; sur ce nombre il ne paraît pas qu'il y en ait plus de 1,560 à 2,000 habitant la France. Les Gitanos ou Bohémiens français fréquentent principalement les départements voisins des Pyrénées et de la Méditerranée. Leurs bandes les plus nombreuses se trouvent, comme nous l'avons dit, dans les départements des Pyrénées-Orientales et de l'Hérault. Ceux du département de l'Hérault présentent même cette particularité remarquable, qu'ils ont, depuis une vingtaine d'années, un domicile fixe, une espèce de quartier général établi à Montpellier, dans quelques souterrains ou vieux bâtiments dépendant de la citadelle; c'est de là qu'ils partent pour leurs excursions lointaines; les hommes faisant, outre le commerce des bestiaux, le métier de vétérinaires, de tondeurs, de coupeurs d'ânes et de mulets, etc., les femmes demandant l'aumône, disant la bonne-aventure, et tirant les cartes, il y en a aussi qui chantent et qui dansent, d'autres font des métiers moins honnêtes. Le nombre des Bohêmiens fixés à Montpellier paraît être de 40 à 60; cependant, malgré la surveillance sévère exercée sur eux, on ne croit pas qu'il soit possible de l'évaluer très exactement; parce que leur établis sement n'est qu'un lieu de séjour et de repos, dont la population est incessamment renouvelée, et où viennent seulement se retirer ceux que l'âge, les infirmités ou les maladies temporaires mettent hors d'état de se livrer à leurs habitudes vagabondes. Quant aux Bohémiens des Pyrénées-Orientales, voici ce qu'en écrivait, il y a plusieurs années, le secrétaire général de la préfecture: « Les Gitanos venus anciennement d'Espagne, forment une peuplade distincte; quoique sans domicile fixe dans le département, elle parait y avoir établi depuis long-temps sa résidence; elle y circule, s'y multiplie et ne s'allie jamais avec les autres habitauts. Leur vie est vagabonde; ils parcourent les villages et les fermes écartées, volant les fruits, les volailles, les bestiaux même, enfin tout ce qu'ils peuvent emporter; ils restent presque toujours en plein air, épiant l'occasion d'exercer leurs brigandages. Leurs femmes ont une dextérité rare pour l'escroquerie ; elles excellent surtout à escamoter les pièces d'argent en échange de l'or qu'elles offrent eu paiement, et elles savent si bien cacher leurs vols, qu'on est souvent obligé de les faire déshabiller pour en obtenir la restitution. Les Gitanos affectent extérieurement un grand attachement pour la religion catholique; ils sont couverts de reliques, on les croirait très dévots; mais tout cela n'est qu'hypocrisie; rault, etc. - On en trouve aussi dans le département de la Seine. Les Luthériens sont moins nombreux, Ils vivent surtout dans les départements du Haut et Bas-Rhin, de la Seine et de l'Isère. - Les Juifs se trouvent à Paris, à Marseillé, à Bordeaux, Montpellier, à Nancy, à Metz, à Lille, à Strasbourg, etc., et dans l'Alsace. Les Anabaptistes et les Quakers, en très petit nombre, habitent le Doubs et les Vosges. А. Н. ils pratiquent en secret un culte particulier. Leurs femmes n'ont pas de scrupule de faire baptiser plusieurs fois, en des lieux différents, leurs enfants nouveau-nés, afin d'obtenir quelques libéralités des gens aisés qu'elles choisissent pour parrains -Tout annonce la dégradation morale chez cette caste misérablę, isolée, étrangère à la société qui l'accable de mépris. Les Gitanos sont d'une malpropreté dégoûtante, et presque tous couverts de haillons; ils n'ont ni tables, ni chaises, ni lits; ils mangent et s'asseoient par terre, ils couchent sur la paille pêle-mêle, entassés dans des taudis; on les accuse de se livrer à tous les désordres de la débauche, sans respect pour les liens du sang. — Ils ne sont pas difficiles pour la nourriture, rien ne répugne à leur vorace appétit; volailles gâtées, poisson corrompu, chiens, chats, bestiaux morts de maladies, tout leur convient. Ils se contentent de laisser les viandes quelques minutes sur le feu, et de les saupoudrer de sel, de poivre et de piment. Ils parlent l'idiome catalan; mais il ont en outre une langue particulière, intelligible pour eux seuls. Leur teint est ou verdâtre, on basané, mais toujours d'une couleur uniforme; leur taille, au-dessus de la médiocre, est bien prise; ils sont lestes, robustes, aptes à supporter sans souffrir toutes les intempéries du climat; leurs traits, quoique irréguliers, annoncent de l'intelligence, de la finesse et de la ruse; leurs regards sont vifs et expressifs; ils ont la bouche fort grande, les lèvres grosses, et les pommettes des joues saillantes. Il n'est pas rare de rencontrer parmi eux des jeunes filles d'une beauté remarquable; mais cette beauté dure peu, elle est promptement flétrie par la débauche ou par une vie misérable.» Les Gitanos sont très nombreux en Espagne; ou évalue leur nombre à près de 20,000; leurs brigandages y désolaient autrefois les provinces; mais depuis Charles III, il leur a été ordonné d'élire un domicile et d'y résider, exerçant un métier sous la surveillance des autorités locales. Cet édit a eu un plein succès. Leur goût pour le vagabondage a disparu presque entièrement, et les habitants des villages commencent à prendre des habitudes sociales. Sous le rapport des mœurs et de l'intelligence, ils sont très supérieurs aux Gitanos français. Pendant la guerre d'Es pague, en 1812, l'auteur de la France Pittoresque a été logé, à Sau Felipe de Xativa, chez le roi ou chef de la trihu principale du royaume de Valence, et il a en occasion de les observer; les dé tails suivants complèteront le tableau de ces peuplades encore si peu connues. Les Gitanos espagnols forment, comme ceux de Îa France, un peuple distinct, se perpétuant sans alliance étran, gère à leurs tribus. Ils ont adopté quelques habitudes du pays où ils vivent; mais à leurs nouveaux usages, ils mêlent leurs anciennes coutumes nationales. Ils saveut parler la langue espagnole, et se servent cependant d'un idiome particulier. Aux pratiques extérieures de la religion catholique, ils joignent les cérémonies superstitienses d'un culte idolâtre. Leurs enfants portent un nom barbare et un nom chrétien, Dans leurs mariages, aux bénédie, tions de l'église, ils font succéder des prières païeunes. Ainsi, quand le curé vient de lier, pour toujours, par le mariage chréun couple gitano, les deux epoux vont trouver un vieillard de leur tribu; celui-ci jette à terre un vase d'argile qui se brise en tombant. Le nombre des morceaux indique le nombre des années que doit durer l'union des deux époux. Quand ces années sont écoulées, on casse un autre vase ou bien on se sépare en se partageant les enfants selon les sexes.» tien Statistique Politique et Administrative. FRANCE EN 1789 ET EN 1835. MONARCHIE FRANÇAISE AVANT 1789. Avant la Révolution, la monarchie française comptait près de quinze siècles de durée. 1483 Charles VIII. Réunion du Berri, de la Normandie, de la Forez, du Beaujolais, du Bourbonnais, de la Marche, du Rouergue, de l'Auvergne. Réunion de la Bretagne, du Comminge, de la Lorraine française, du Calaisis. Elle avait d'abord été élective.-Sous la première race, le cercle de l'élection resta circonscrit dans la famille royale; les grands du royaume choisissaient le Roi parmi les fils du monarque défunt. Cette élection même 1515 François Fer. - Réunion du Perche, de l'Angoumois, du n'avait pas toujours lieu: quelquefois les fils du Roi se partageaient le royaume; d'autres fois encore le fils aîné succédait sans difficulté à son père. L'hommage que lui 1547 Henri II. rendaient les grands à l'époque de son sacre remplaçait l'élection et validait son droit.-Mais, pendant la seconde race, les grands cessèrent de se considérer comme obligés à choisir un Roi parmi les princes du sang royal, 1589 Henri IV. — Réunion du Béarn, du Bigorre, de l'Armagnac, et élurent des étrangers; c'est ainsi que Raoul et Eudes montèrent sur le trône. Dès le commencement de la troisième race, la Royauté devint héréditaire de måle en måle et par ordre de primogéniture, en vertu d'une coutume traditionnelle qui excluait les femmes, et qu'on appela la Loi Salique; cette coutume, déjà connue sous les Rois de la première race, fut solennellement consacrée lors de la mort du petit roi Jean, fils de Louis-le-Hutin, qui ne vécut que huit jours et qui eut pour successeur son oncle Philippe-le-Long. La France avait eu, en 1789, une succession de 67 19 de la race Mérovingienne; Nous allons donner la liste chronologique des Rois de la troisième race, en indiquant les accroissements successifs de territoire qui signalèrent leurs différents règnes, lors de la réunion à la couronne des provinces jusqu'alors possédées par les grands vassaux. 987 Hugues Capet - Le duché de France, qui devint le domaine royal, était composé de la Picardie, de l'Ile-de-France, et de l'Orléanais. 996 Robert (le Pieux). 1031 Henri Ier. 1060 Philippe I°r. 1108 Louis VI (le Gros). 1137 Lonis Vil (le Jeune). 1559 Francois II. du Périgord, de la vicomté de Limoges, du comté de Foix, de la Basse-Navarre, du 1610 Louis XIII.-Réunion du Roussillon.- Colonisat. de la MarBugey, de la Bresse, du pays de Gex. tinique, de la Guadeloupe et de la Guyane. 1643 Louis XIV. - Réunion du Nivernais, de la Flandre, de l'Ar tois, de la Franche-Comté, de l'Alsace, du comté de Dunois, du Vendomois, de la vallée de Barcelonnette. Etablissement des Français à Madagascar, à Bourbon et dans l'Inde. 1715 Louis XV.- Réunion de la principauté de Dombes, de la NATURE DE LA MONARCHIE.-Les usurpations successives que, depuis le cardinal de Richelieu, tous les ministres de la Royauté avaient commis sur les libertés publiques, semblaient avoir complétement dénaturé la Constitution. De monarchie tempérée qu'elle était, la France était presque devenue un gouvernement absolu. La nécessité de mettre un obstacle à de nouveaux attentats du minis tère contre les priviléges et les droits nationaux, déterminèrent, en 1788, le parlement de Paris à faire connaitre, dans un arrêt, la nature réelle et légale de la Monarchie française. On voit, dans cet arrêt remarquable, rendu le 3 mai, «que la France est une monarchie gouvernée par le Roi, suivant les lois, et que de ces lois plusieurs, qui sont fondamentales, embrassent et consacrent: 1o le droit de la maison régnante au au trône, de måle en måle, par ordre de primogéniture; 2o le droit de la nation, d'accorder librement des subsides par l'organe des états généraux régulièrement convoqués et composés; - 3o les coutumes et les capitulations des provinces; 4° l'inamovibilité des magistrats; 5o le droit des cours de vérifier dans chaque province les volontés du Roi, et de n'en ordonner l'enregistrement qu'autant qu'elles sont conformes aux lois constitutives de la province, ainsi qu'aux lois fondamentales de l'Etat; 6o le droit de chaque 1322 Charles IV (le Bel). Réunion de la Champagne, du comté citoyen de n'être jamais traduit, en aucune manière, · 1180 Philippe II (Auguste). Réunion définitive à la France du Verman- 1285 Philippe IV (le Bel). 1314 Louis X (le Hutin). 1516 Jean [er. Philippe V (le Long). - de Chartres et du Lyonnais. 1338 Philippe VI (de Valois). 1380 Charles VI. 1422 Charles VII. ment. Il gouvernait par lui-même, à l'aide de conseils, | Suisses et Grisons, de l'infanterie française et étrangère, de la de ministres et d'intendants. Il était le chef de l'armée, la justice était rendue en son nom. Il était majeur à 14 ans. Les Français lui donnaient le titre de Sire et de Majesté. Il recevait des étrangers, celui de Roi très chrétien, et du Pape, celui de fils aîné de l'Eglise. Les titres qu'il prenait en promulguant des édits ou des arrêts étaient : cavalerie légère, des hussards, des dragons et de la marine. Noblesse. Il y avait en France des princes, des ducs, des comtes, des vicomtes, des marquis, des barons, etc.; - des chevaliers de l'ordre de Malte ou chevaliers hospitaliers de Saint-Jeande-Jérusalem; des chevaliers des Ordres de Saint-Lazare et de Esprit,-de l'Ordre de Saint-Louis;-un Ordre du Mérite-Militaire Notre-Dame-du-Mont-Carmel, de Saint-Michel, du Sainten faveur des officiers étrangers et protestants, qui ne pouvaient être admis aux autres ordres en France. Cet ordre avait été institué par Louis XV, en 1774. Il y avait en outre: 206 secrétaires du Roi; 46 secrétaires du Roi honoraires. (Ces brevets procuraient la noblesse par suite des temps.) On comptait en France plus noblesse, et un juge d'armes de la noblesse de France. de 60,000 fiefs, et 565,000 familles nobles, dont 4,120 d'ancienne nation furent fréquentes sous les rois de la première et ETATS-GÉNÉRAUX. Les assemblées générales de la de la seconde race. Mais le clergé et la noblesse y étaient Le titre de Roi de Navarre ne datait que de l'avène-assemblées générales; Placita, grands plaids; Sannes, seuls représentés. On appelait ces assemblées Conventus, ment de Henri IV à la couronne, bien que Philippe-le-champs de mars ou champs de mai; quelquefois même Bel et Louis-le-Hutin, eussent été tous les deux Rois de Navarre. N... la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre. par Ce titre de Roi de France n'avait pas toujours été en usage. Tous les Rois des deux premières races et les six premiers de la troisième se qualifiaient de Roi des Français (Rex Francorum).-S'il faut en croire Mabillon, Philippe-Auguste fut le premier qui prit le nom de Roi de France (Rex Francia). Il y avait des occasions où le Roi joignait à ses titres de Roi de France et de Navarre les qualités de Dauphin de Viennois, de comte de Valentinois et de Diois, de comte de Provence, de Forcalquier et terres adjacentes, et de Sire de Mouzon. C'était lorsqu'il rendait des édits concernant spécialement ces provinces et ces pays autrefois souverainetés indépendantes de la couronne de France. Le fils ainé du Roi avait, depuis le milieu du xive siècle, le titre de Dauphin. Il était d'usage de donner au fils ainé du Dauphin celui de Duc de Bourgogne. Le sent trois crapauds, plusieurs un beuf ou un taureau, Lors frère aîné du Roi avait le titre de Monsieur. même Charles V réduisit à trois. Voici, en style de blason, quelles étaient, en 1789, de France: les armes Deux écus accolés : le premier (celui de France) d'azur à trois fleurs de lis d'or; le second (celui de Navarre) de gueules, aux chaines d'or, passées en croix, en sautoir et en double orse, renfermant une émeraude en cœur. Ces deux écus étaient timbrés d'un casque royal d'or, tout-à-fait ouvert, assorti de ses lambrequins d'or, d'azur et de gueules, qui étaient les armes du Roi, surmonté d'une couronne fermée de huit demi-cercles, et d'autant de fleurs de lis d'or, qui était le cimier de France. Les deux écus entourés de deux colliers des ordres du Saint-Esprit et de Saint-Michel. Pour support, deux anges revêtus de dalmatiques, l'une de France, l'autre de Navarre, tenant chacun une bannière; le tout sous un pavillon semé de France, doublé d'hermine, frangé et houppé d'or, le comble rayonné d'or, sommé d'une couronne royale de France avec l'oriflamme ondoyante, semée de France, au bout d'une pique ferrée d'une double fleur de lis d'or. La devise était : Lilia neque laborant neque nent, Sur ces armes, il y a deux observations à faire l'une à l'occasion des supports, qui, pour les rois de France, n'ont pas toujours été des anges; Charles VI avait des cerfs ailés, Louis XII des porcs-épics et François Ier des salamandres. L'autre sur la devise, qui avait aussi varie; car celle de Louis XII était un porc-épic avec ces paroles: Cominus et eminus; celle de François Ier une salamandre au milieu des flammes, avec ces mots : Nutrisco et extinguo.Louis XIV eut pour devise jusqu'en 1671 une massue d'Hercule avec ces mots: Erit hæc quoque cognita monstris. Il la quitta pour prendre un soleil et ces mots : Nec pluribus impar.' L'ancien cri de guerre des rois de France était Montjoie et Saint-Denis. Grandes dignités du Royaume. le grand amiral, sceaux, Le chancelier, - le garde des les gouverneurs des provinces. Grands officiers du Royaume. Les maréchaux de France, grands officiers civils de la couronne, - les ·les colonels généraux des elles eurent le nom de Parlements, qu'elles perdirent lors de l'établissement des parlements sédentaires. Enfin, sous la troisième race, au commencement du XIVe siècle, me, le clergé, la noblesse, le peuple (ou tiers-état), eurent lieu des assemblées où les trois ordres du royauenvoyèrent des députés. Ces assemblées reçurent le nom d'Etats-Généraux. Parmi les droits reconnus des Etats-Généraux, étaient ceux :-d'élire le Roi en cas de vacance du trône; de nommer un régent en cas de de décider entre les prétendants au trone, quand la minorité, d'absence, de folie ou de prison du Roi; de permettre les aliénations du territoire national; question d'hérédité était contestée ; de défendre ou d'examiner et de modifier les coutumes qui formaient le droit civil des provinces; les impôts; de refuser ou d'accorder présenter au Roi leurs plaintes et leurs griefs; etc. de les établir ou de les répartir; Les Etats-Généraux délibéraient, suivant les circonstances, soit séparément par ordre, soient réunis en assemblée générale. Généraux fut convoquée à Paris, par Philippe-le-Bel, La première assemblée des Etatsimportance sont celles : en 1301; les autres assemblées qui ont eu la plus grande de 1328, qui par une application de la loi salique adjugea la couronne à Philippe Edouard III; de Tours, en 1468 et en 1483; - d'Orde Valois, malgré les prétentions du Roi d'Angleterre, léans, en 1560; de Blois, en 1588; - de Paris, en 1614 et 1615. Généraux fut, après deux siècles d'interruption, conLa dernière assemblée des Etatsvoquée à Versailles, par Louis XVI, en 1789. — Ce fut alors que les députés du tiers-état se constituèrent en assemblée nationale. Ces Etats-Généraux étaient composés de 1,214 membres, dont 308 députés du clergé, 285 de la noblesse, 621 du tiers-état. Etats des provinces. — Outre les Etats-généraux de la Nation, il France par des traités particuliers, avaient conservé leurs priviexistait des Etats-généraux dans les provinces qui réunies à la léges et s'administraient par elles-mêmes. Ces provinces favoBourgogne, — la Bretagne, risées, qu'on nommait Pays d'Etat, étaient: le Béarn, la le Dauphiné, le Languedoc,par exemple, étaient divisés en plusieurs provinces secondaires, et la Provence.-Quelques-uns de ces Pays d'Etat, le Languedoc, Etats-Généraux du pays. qui avaient leurs Etats particuliers et envoyaient des députés aux tables, convoquée en 1787 à Versailles, des Assemblées provinciales Assemblées provinciales.—Sur la demande de l'Assemblée des nofurent créées le 22 juin 1787. Ces administrations particulières, France une espèce de gouvernement fédératif placé sous l'autorité qui ont laissé d'honorables souvenirs, auraient ainsi formé en supérieure du Roi. Déjà, en 1779, cinq ans après son avéneRouergue et le Quercy, réunis sous le nom de Haute-Guyenne, et ment au trône, Louis XVI avait établi, par forme d'essai, dans le dans le Berri, des Assemblées provinciales. - Le succès qu'elles obtinrent et leur utilité pour la prospérité du pays, furent ce qui détermina les notables à demander qu'on étendit cette forme d'administration à toutes les provinces de France qui n'étaient pas Pays d'Etal. Les Assemblées provinciales créées en 1787 se composaient de députés des trois ordres, élus par les assemblées de district, formées dans le même sens, et avaient un président |