On a remarqué que, de quelque point de la France que l'on parte, le nombre des suicides s'accroît, pour ainsi dire, régulièrement à mesure que l'on avance vers Paris; ainsi il s'en commet plus dans les départements presque limitrophes, Seine-et-Oise, Oise et Seine-et-Marne, que dans les départements un peu plus éloignés, Seine-Inférieure, Aube et Loiret. La même remarque est applicable à la ville de Marseille, considérée comme métropole de quelques-uns des départements du sud-est. Plus ces départements se trouvent rapprochés de cette ville, plus les suicides y sont nombreux. La comparaison des crimes contre les personnes et des suicides, constatés dans les différentes régions du royaume, fournit la preuve que les départements où l'on attente le plus souvent à la vie des autres sont précisément ceux où l'on attente le plus rarement à la sienne propre et réciproquement. Il est assez difficile de déterminer quels sont les motifs réels les plus communs et les plus actifs des suicides, les renseignements statistiques sont encore trop peu nombreux. Nous donnons, dans le tome i de la France Pittoresque (page 123), des détails à ce sujet ainsi que sur les moyens employés pour se donner la mort. — L'ouvrage de M. Guerry (1) renferme une liste curieuse des sentiments exprimés dans les écrits laissés en mourant par les suicidés. Cette liste, trop longue pour que nous puissions la transcrire, fait connaître l'état moral de ceux qui se décident à commettre un acte que la religion et la philosophie considèrent également comme criminel. DIVISION DE LA POPULATION. A la même époque, le nombre des ayant-droit à des rentes Considérée sous le rapport de l'état civil, la population totale viagères sur l'état était de: de la France, en 1831, se divisait ainsi : 20,432 pour rentes sur une seule tête. 16,164 individus pour 8,082 rentes sur 2 têtes. 1,257 pour 419 rentes sur 3 têtes. pour 113 rentes sur 4 têtes. Le nombre des pensionnaires de l'Etat était de : 128 membres de la pairie ou du sénat. Hommes. 8,666,422 Femmes. 9.069,923 38,305 154,875 452 Le nombre des employés comptables du gouvernement, agents de change, avoués, officiers ministériels, débitants de tabacs, ayant fourni un cautionnement, était de. 104,325 Le nombre des individus de tout rang, salariés par l'Etat ou par les départements, peut être évalué (y compris l'armée) à environ. 627,850 Il y a donc en France 11,421,449 individus possédant soit une propriété, soit une rente, soit un emploi du gouvernement, etc.; savoir: 10,282,946 propriétaires fonciers. 213,168 propriétaires de rentes perpétuelles. 154,875 pensionnaires de l'Etat. 104,325 indiv. possédant un emploi qui exige un cautionnem. 627,830 individus salariés par l'Etat, etc. En évaluant avec quelques économistes à 6,400,000 le nombre des ouvriers manufacturiers en France, nous pensons qu'on peut évaluer à 24,241,120 celui des propriétaires, employés, etc., habitants adonnés à l'agriculture et à diverses professions, y compris les 11,421,449 dont le détail est ci-dessus, On trouve, en ajoutant à ces deux nombres 1,928,103 indigents et mendiants existant en France, 32,569,223 habitants, nombre égal à celui de la population totale. POPULATION PAUVRE. Il résulte du tableau suivant que la population pauvre qui existait en France en 1831, s'élevait à 1,928,103 individus, parmi lesquels on comptait : 1,852,984 indigents et 75,119 mendiants, nombre qui se rapproche beaucoup du nombre des élèves des écoles primaires (1.935,624). Le rapport de la population pauvre à la population générale est de 592 sur 10,000, ou environ un dix-septième. Le rapport des mendiants à la totalité des habitants de la France (32,569,223) est de 23 sur 10,000. Rapport avec la pop.gén. 3,7 2,896,688 64 21 12,2 14,448 4,9 A cette époque, le nombre des propriétés bâties imposables était de : 6,642,416 maisons d'habitation. 6,767,433 82,575 moulins à vent et à eau, 4,412 foyers et fourneaux. 38,030 fabriques, manufactures, etc. |