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les deux routes de Kempten et de Bregenz pour le Tyrol.

Fait double, à Elchingen, le 19 octobre 1805 (27 vendémiaire an 14).

Signé, le maréchal BERTHIER.

Le lieutenant-général MACK.

VIIIe. BULLETIN.

Elchingen, 28 vendém. an 14 (20 octobre).

Voici les deux capitulations annoncées dans le bulletin d'hier, conclues par ordre du prince Murat, l'une signée par le chef d'état-major du prince Murat, l'autre par le général Fauconnet.

L'Empereur a passé aujourd'hui 28, depuis deux heures après midi jusqu'à sept heures du soir, sur la hauteur d'Ulm où l'armée autrichienne a défilé devant lui. Trente mille homme, dont 2000 de cavalerie, 60 pièces de canon et 40 drapeaux, ont été remis aux vainqueurs. L'armée française occupait les hauteurs. L'Empereur, entouré de sa garde, a fait appeler les généraux autrichiens ; il les a tenus aupres de lui jusqu'à ce que les troupes eussent défilé. Il les a traités avec les plus grands égards. Il y avait 7 lieutenans-généraux, 8 généraux et le général en chef Mack. On donnera, dans le bulletin suivant, le nom des généraux et des régimens.

On peut donc évaluer le nombre des prisonniers faits depuis le commencement de la guerre, à 60 mille; le nombre des drapeaux à 80, indépendamment de l'artillerie, des bagages, etc. Jamais victoires ne furent plus complètes et ne coûtèrent moins. On croit que l'Empereur partira dans la nuit pour Augsbourg et Munich, après avoir expédié ses

courriers,

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Capitulation du général Werneck.

Il a été convenu entre M. le général de division Belliard, chef de l'état-major-général de S. A, S. le prince Murat, maréchal d'Empire, lieutenant de S. M. l'Empereur des Français et Roi d'Italie,

Et M. le lieutenant-général Werneck, commandeur et chambellan de S. M. l'Empereur d'Allemagne, et commandant un corps d'armée ;

1o. Que le corps d'armée aux OBSERVATIONS ordres de M. le lieutenant-général du général Werneck. Wernek, déposera les armes, sera

prisonnier de guerre et envoyé ên France.

2o. Que MM. les officiers-généranx et les officiers particuliers seront prisonniers de guerre sur parole et renvoyés en Autriche: ils ne pourront servir contre les armées françaises ou contre celles des alliés de S. M. l'Empereur et Roi Napoléon, qu'après avoir été échangés.

30. Que les chevaux de la cavalerie, les canons avec leurs attelages, ainsi que les caissons et munitions, seront remis à l'armée française.

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40. Tous les régimens, batail- J'entends ce qui lons, escadrons ou détachemens fait partie de mon qui se trouvent séparés du corps corps. d'armée de M. le lieutenant-général Werneck, déposeront aussi les armes, seront prisonniers de guerre, et les articles 2, 3 et 5, Teur seront applicables.

5o. Tous les chevaux et les équi pages appartenans à MM. les offi

ciers-généraux et officiers particuliers, leur seront laissés.

60. Tous les prisonniers de guerre français qui sont à Trotelfingen, ou dans les autres endroits occupés par des troupes du corps d'armée de M. le lieutenant-général Werneck, seront rendus sur-lechamp.

Trotelfingen, le 27 vendémiaire an 1419 octobre 1805).

Signé le général de division, chef d'état-major-général, BELLIARD.

Signé WERNECK, lieutenant-général, et commandant d'un corps d'armée.

Capitulation du commandant de l'escorte des grands bagages de l'armée autrichienne.

Cejourd'hui 26 vendémiaire an 14, M. le général de brigade Fauconnet, l'un des commandans de la légion d'honneur, et commandant les chasseurs du 13e et du 14e régiment du 5e corps de la grande armée française; et M. Locatelli, major du régiment de Hohenlohe dragons, ont conclu la capitulation ci-dessous, d'après la sommation faite par M. le général Fauconnet, audit M. Locatelli, de mettre bas les armes avec le de cavalerie qu'il commandait pour l'escorte des grands bagages de l'armée autrichienne.

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livreront leurs chevaux aux régimens sous les ordres de M. le général Fauconnet.

2. MM. les officiers conserveront le cheval qu'ils montaient au moment où le corps a été pris ; ils auront le droit de conserver un valet à leur service et il ne sera pas touché à leur équipage. Les soldats conserveront leurs effets.

3. Tous les petits corps d'infanterie et d'artillerie, également tournés par les troupes françaises et joints de plus près par la cavalerie de M. le général Fauconnet, seront prisonniers de guerre, livreront les canons, fourgons, caissons et armes ; et MM. les officiers jouiront des mêmes avantages que ceux accordés aux officiers de cavalerie.

4. MM. les officiers de cavalerie, artillerie et infanterie, faits prisonniers et compris dans la présente capitulation, pourront se retirer dans leurs foyers, en donnant leur parole d'honneur par écrit, de ne point servir contre l'armée de S. M. I. et R. et ses alliés, jusqu'à ce qu'ils soient échangés, ou jusqu'à la paix, si l'échange ne pouvait avoir lieu.

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Accordé un valet pour le major et MM. les capitaines, et un pour 2 lieutenans ou

sous-lieutenans.

Accordé.

S.A.S.Mgr.le prince Murat est supplié d'accorder cette condition, qui est soumise à son approbation.

Fait au quartier - général à Bottfingen, le 18 octobre 1805 (25 vendémiaire an 14).

Signé LOCATELLI, major.

Le général de brigade, signé FAUCONNET.
Pour copie conforme,

Le général de division, chef de l'état-major de S.
A. S. le prince Murat, signé BELLIARD.

IXe. BULLETIN.

Elchingen, 29 vendém, an 14 (21 octobre).

L'EMPEREUR vient de faire la proclamation et de rendre les décrets ci-joints.

A midi, Sa Majesté est partie pour Augsbourg. On a enfin le compte exact de l'armée renfermée dans Ulm; elle se monte à 33 mille hommes, ce qui, avec 3000 blessés, porte la garnison prisonnière à 36 mille hommes. Il y avait aussi dans la place 60 pièces de canon avec leur approvisionnement, et 50 drapeaux.

Rien ne fait un contraste plus frappant que l'esprit de l'armée française et celui de l'armée antrichienne. Dans l'armée française l'héroïsme est porté au dernier point; dans l'armée autrichienne le découragement est à son comble. Le soldat est payé avec des cartes ; il ne peut rien envoyer chez luí, et il est très-maltraité. Le Français ne songe qu'à la gloire. On pourrait citer un millier de traits comme le suivant: Brard, soldat du 76e, allait avoir la cuisse amputée; il avait la mort dans l'ame: au moment où le chirurgien se préparait à faire l'opération, il l'arrête : « Je sais que je n'y survivrai pas; mais n'importe un homme de moins n'empêchera pas la 76e de marcher, la baïonnette en avant et sur trois rangs, à l'ennemi. »

L'Empereur n'a à se plaindre que de la trop grande impétuosité des soldats. Ainsi le 17e d'infanterie légère arrivé devant Ulm, se précipita danṣ la place; ainsi pendant la capitulation, toute l'armée voulait monter à l'assaut, et l'Empereur fut obligé de déclarer fermement qu'il ne voulait pas d'assaut.

La première colonne des prisonniers faits dans Ulm ? part dans ce moment pour la France. Voici le compte de nos prisonniers, du moins de

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