Page images
PDF
EPUB
[ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

Bombes de différens calibres. 160,000

Obus de différens calibres.

[ocr errors]
[ocr errors]

52,000

Boulets de différens calibres... 600,000

Etat des pièces de canon qui étaient parquées sur la rive gauche.

80 pièces de canon.

200 caissons de différens calibres.

Les pièces et caissons chargés, approvisionnés et

prêts à partir.

ÉT A T-M A JOR GÉNÉRA L.

Au quartier-général impérial à Vienne,
le 23 brumaire an 14 (14 novembre).

Ordre du jour.

L'EMPEREUR témoigne sa satisfaction au 4 régiment d'infanterie légère, au 100 de ligne, au 9e d'infanterie légère, au 32 de ligne, pour l'intrépidité qu'ils ont montrée au combat de Diernstein, où leur fermeté à conserver la position qu'ils occupaient, a forcé l'ennemi à quitter celle qu'il avait sur le Danube.

S. M. témoigne sa satisfaction au 17 régiment de ligne et au 30°, qui, au combat de Lambach ont tenu tête à l'arrière-garde russe, l'ont entamée et lui ont fait 400 prisonniers.

L'Empereur témoigne également sa satisfaction aux grenadiers d'Oudinot, qui, au combat d'Amstetten, ont repoussé de ses belles et formidables positions, les corps russes et autrichiens, et ont fait 1500 prisonniers, dont 600 russes.

S. M. est satisfaite des 1er, 16e et 22e régimens de chasseurs, 9 et 10° régimens de hussards, pour leur bonne conduite dans toutes les charges qui ont eu lieu depuis l'Inn jusqu'aux portes de Vienne, pour les 800 prisonniers russes faits à Stein.

et

Le prince Murat, le maréchal Lannes, la réserve de cavalerie avec leurs corps d'armée, sont entrés à Vienne le 22, se sont emparés, le même jour, du pont sur le Danube, ont empêché qu'il ne fût brûlé, l'ont passé sur-le-champ, et se sont mis à la poursuite de l'armée russe.

Nous avons trouvé dans Vienne plus de deux mille pièces de canon; une salle d'armes garnie de cent mille fusils; des munitions de toutes espèces ; enfin, de quoi former l'équipage de campagne de trois ou quatre armées.

Le peuple de Vienne a paru voir l'armée avec amitié.

L'Empereur ordonne que l'on porte le plus grand respect aux propriétés, et que l'on ait les plus grands égards pour le peuple de cette capitale, qui a vu avec peine la guerre injuste qu'on a faite, et qui nous témoigne, par sa conduite, autant d'amitié qu'il montre de haine contre les Russes, peuple qui, par ses habitudes et ses mœurs barbares, doit inspirer le même sentiment à toutes les nations policées.

Le major-général,

Maréchal BERTHIER,

XXIVe BULLETIN.

Au palais de Schoenbrunn, le 24 brumaire an 14 (15 novembre).

Au combat de Diernstein, le général-major autrichien Smith, qui dirigeait les mouvemens des Russes, a été tué, ainsi que deux généraux russes. Il paraît que le colonel Wattier n'est pas mort, mais que son cheval ayant été blessé dans une charge, il a été fait prisonnier. Cette nouvelle a causé la plus grande satisfaction à l'Empereur, qui fait un cas particulier de cet officier.

Une colonne de 4 mille hommes d'infanterie autrichienne et un régiment de cuirassiers ont traversé nos postes, qui les ont laissé passer, sur un faux bruit de suspension d'armes qui avait été répandu dans notre armée. On reconnaît à cette extrême facilité le caractère du Français, qui, brave dans la mêlée, est d'une générosité souvent irréfléchie hors de l'action.

Le général Milhaud, commandant l'avant-garde du corps du maréchal Davoust, a pris cent quatrevingt-onze pièces de canon avec tous les caissons d'approvisionnemens et 400 hommes. Ainsi la presque totalité de l'artillerie de la monarchie autrichienne est en notre pouvoir.

Le palais de Schoenbrunn, dans lequel l'Empereur est logé, a été bâti par Marie-Thérese, dont le portrait se trouve dans presque tous les appartemens.

a

Dans le cabinet où travaille l'Empereur, est une statue de marbre qui représente cette souveraine. L'Empereur, en la voyant, a dit que si cette grande reine vivait encore, elle ne se laisserait pas conduire par les intrigues d'une femme telle que madame de Collorédo. Constamment environnée,

[ocr errors]

comme elle le fut toujours, des grands de son pays, elle aurait connu la volonté de son peuple; elle n'aurait pas fait ravager ses provinces par les Cosaques et les Moscovites; elle n'aurait pas consulté, pour se résoudre à faire la guerre à la France, un courtisan comme ce Cobentzel, qui, trop éclairé sur les intrigues de la cour, craint de désobéir à urre femme étrangère, investie du funeste crédit dont elle abuse ; un scribe comme ce Collembach; un homme enfin aussi universellement haï que Lamberty. Elle n'aurait pas donné le commandement de son armée à des hommes tels que Mack, désignés, non par la volonté du souverain, non par la confiance de la nation, mais par l'Angleterre et la Russie. C'est en effet une chose remarquable que cette unanimité d'opinion dans une nation toute entière contre les déterminations de la cour; les citoyens de toutes les classes, tous les hommes éclairés, tous les princes même, se sont opposés à la guerre. On dit que le prince Charles, au moment de partir pour l'armée d'Italie, écrivit encore à l'Empereur pour lui représenter l'imprudence de sa résolution et lui prédire la destruction de la monarchie. L'électeur de Saltzbourg, les archiducs, les grands, tinrent le même langage. Tout le Continent doit s'affliger de ce que l'empereur d'Allemagne, qui veut le bien, qui voit mieux que ses ministres, et qui, sous beaucoup de rapports, serait un grand prince, ait une telle défiance de lui-même, et vive si constamment isolé. Il apprendrait des grands de l'empire, qui l'estiment, à s'apprécier lui-même; mais aucun d'eux, mais aucun des hommes considérables qui jugent et chérissent les intérêts de la patrie, n'approchent jamais de son intérieur. Cet isolement dont on accuse l'influence de l'impératrice, est la cause de la haine que la nation a conçue contre cette princesse. Tant que cet ordre de choses subsistera, l'Empereur ne connaîtra jamais le vœu de son peuple, et sera toujours le jouet des

subalternes que l'Angleterre corrompt, et qui le circonviennent de peur qu'il ne soit éclairé. Îl n'y a qu'une voix à Vienne comme à Paris les malheurs du Continent sont le funeste ouvrage des Anglais.

:

Toutes les colonnes de l'armée sont en grande marche, et se trouvent déjà en Moravie et à plusieurs journées au-delà du Danube. Une patrouille de cavalerie est déjà parvenue jusqu'aux portes de Presbourg, capitale de la Haute-Hongrie. Elle a intercepté le courrier de Venise au moment où il cherchait à entrer dans cette ville. Les dépêches de ce courrier ont appris que l'armée du prince Charles se retire en grande hâte dans l'espoir d'arriver à temps pour secourir Vienne.

[ocr errors]

Le général Marmont mande que le corps qui s'était avancé jusqu'à Oedembourg par la vallée de la Muerh, a évacué cette contrée après avoir coupé tous les ponts, précaution qui l'a mis à l'abri d'une vive poursuite.

Le nombre des prisonniers que fait l'armée s'accroît à chaque instant.

S. M. a donné audience aujourd'hui à M. le général-major batave Bruce, beau-frère du grand-pensionnaire, venu pour féliciter l'Empereur de la part de LL. HH. PP. les Etats de Hollande.

L'Empereur n'a encore reçu aucune des autorités de Vienne, mais seulement une députation des différens corps de la ville qui, le jour de son arrivée, est venue à sa rencontre à Sigarts - Kirchen. Elle était composée du prince de Senzendorf, du prélat de Seidenstetten, du comte de Veterani, du baron de Kees, du bourgmestre de la ville, M. de Wohebben, et du général Bourgeois, du corps du génie.

S. M. les a accueillis avec beaucoup de bonté, et leur a dit qu'ils pouvaient assurer le peuple de Vienne de sa protection.

Le général de division Clarke est nommé gouverneur-général de la Haute et de la Basse- Autriche.

« PreviousContinue »