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Français sont battus; voici les Russes ! » L'alarme a été générale; la crainte et la stupeur ont été dans Vienne. Voilà cependant le résultat des funestes conseils de Cobentzel, de Colloredo et de Lamberti. Aussi ces hommes sont-ils en horreur à la nation; et l'Empereur d'Autriche ne pourra reconquérir la confiance et l'amour de ses sujets, qu'en les sacrifiant à la haine publique; et un jour plus tôt, un jour plus tard, il faudra bien qu'il le fasse.

Capitulation conclue entre la brigade franco- bavaroise commandée par le général-major comte de Mezzanelly, et la garnison de la forteresse de Kuffstein.

ARTICLE PREMIER.

Demain, à dix heures du matin, le château de Kuffstein sera remis à la brigade franco - bavaroise: les postes extérieurs et l'entrée du château seront occupés à sept heures. par ladite brigade.

II. La garnison de Kuffstein sortira avec tous les honneurs de la guerre et toute son artillerie de campagne, sans néanmoins emporter aucunes munitions.

RÉPONSES.

Accordé ; mais pour ga rantie réciproque, un capitaine des troupes bavaroises sera envoyé au château, et un capitaine de la garnison se rendra dans la ville.

La garnison de la place sortira avec tous les honneurs de la elle conguerre; servera les armes à feu et les armes blanches, mais la baïonnette sera mise au côté, et les pierres à feu ne seront point à la batterie. La garnison sortira avec deux pièces de trois et deux fourgons sans munitions.

Accordé pour propriétés appartenant à la garnison. L'on se réserve particuliè

III. Les propriétés par ticulières seront respectées, et l'on s'engage à les transporter en toute sûrement tous les plans et

reté jusqu'à l'armée autri

chienne.

IV. La ratification des articles de la capitulation aura lieu aujourd'hui, d'après les lois et ordonnances militaires.

cartes des forts et des environs, qui ne seront point enlevés de la place. Accordé.

Kuffstein, le 10 novembre 1805.

Signés, le chef d'escadron Caloppin; le colonel du régiment Preysing, Bierenger; le majorgénéral et brigadier le comte de Mezzanelly; le commandant d'artillerie, J. Witzigmann. Signés, le major baron de Donnerberg; le major du 4o bataillon du régiment de Klebach infanterie, Antoine, comte de Kinski.

Nous garantissons le contenu de la capitulation ci-dessus sur notre honneur, et avons signé:

Kaiser, capitaine; Antoine, comte Kinski, major du 4 bataillon; J. Dunkel, lieutenant d'artillerie; Ujhazzi, major du génie, et capitaine.

Les pièces ci-jointes ont été présentées à S. M. à Schoenbrunn, le vendredi 24 brumaire (9 novemb.), dans l'audience accordée au général Bruce envoyé du Grand-Pensionnaire de Hollande.

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Discours que le général Bruce a prononcé en remettant à S. M. l'Empereur et Roi, la lettre du GrandPensionnaire.

SIRE,

En remettant à V. M. la lettre dont le GrandPensionnaire, mon beau-frère, m'a fait l'honneur de me charger, je m'estime heureux d'être auprès de V. M. l'interprète des sentimens qu'ont excités

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en lui les étonnans succès que viennent d'obtenir les armes de V. M. Le Grand-Pensionnaire m'a particulièrement chargé, Sire, de vous exposer, qu'ayant été à même de voir sous ses yeux la politique astucieuse et perfide de l'Angleterre, il a été moins surpris peut-être que personne, de voir que ce gouvernement ne se reposerait pas sans avoir encore une fois soulevé une partie de l'Europe contre V. M. et ses alliés. Avant son départ de Londres, il savait qu'en rompant le traité d'Amiens, guerre continentale entrait pour beaucoup dans le calcul du ministère britannique. L'expérience a prouvé, Sire, que Sire, que le Grand-Pensionnaire ne s'était point trompé dans son attente; mais il s'est moins trompé encore dans sa conviction que le génie de V. M. saurait se débarrasser des trames ourdies par une tortueuse politique. Le résultat de vos nouveaux exploits, non seulement justifie, mais surpasse même cette conviction; et V. M. vient encore de donner à l'Europe une preuve éclatante qu'elle sait toujours tromper l'espoir et les projets de ses ennemis, et qu'elle réalise toujours l'espérance de ses

alliés.

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Le Grand-Pensionnaire, Sire, me charge de vous prier d'agréer ses félicitations sur les résultats glorieux de la campagne la plus miraculeuse qui ait jamais signalé les fastes militaires anciens et modernes. Il vous prie d'agréer ses vœux pour qu'une paix prompte et solide, que V. M. donnera à l'Europe, soit le fruit de ses vastes conceptions, et que V. M., après avoir répandu dans le cœur de ses ennemis la terreur de ses armes, fasse connaître à l'Europe qu'elle sait aussi la maintenir en paix.

Il m'a enfin chargé, Sire, de vous exprimer combien la sollicitude paternelle qui anime V. M. envers sa patrie, le pénètre de la plus parfaite confiance, qu'à l'époque de cette paix desirée, V. M. réserve à la Batavie des destinées que le peuple le

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plus loyal et le plus fidèle peut attendre du plus puissant et du plus magnanime allié.

Le général-major et gouverneur de la Haye,

SIRE,

Signé, J. J. BRUCE.

Après tout ce que V. M. avait déjà fait dans la carrière glorieuse qu'elle a parcourue, il paraissait que rien ne devrait plus étonner. Cette idée, Sire, devait m'être particulièrement propre à moi, qui ai été à même de connaître et d'admirer de si près l'étendue de votre génie; mais ce que V. M. vient de faire dans la campagne qui, à peine ouverte, paraît être terminée, est encore un nouveau prodige par la conception la plus hardie, par la rapidité dans l'emploi des moyens, et par l'éclat du dénouement.

J'éprouve un besoin, Sire, de vous exprimer les sentimens de joie que vos grands exploits ont excités en moi, comme dans ma patrie; j'y vois de nouveaux garans que V. M. accomplira le rôle de régulateur des destinées des nations, et de bienfaiteur de l'humanité en général, et de ses alliés en particulier.

Mon beau-frère le général Bruce est chargé d'avoir l'honneur de remettre cette lettre à V. M.; il sera l'interprète des sentimens d'admiration, de la plus profonde vénération, et du plus sincère attachement à votre personne, et des voeux que je ne cesse de faire pour que V. M., après avoir forcé ses ennemis à accepter une paix à laquelle V. M. saura imprimer le caractère de la stabilité jouisse enfin, avec son auguste famille, du doux spectacle du rétablissement du droit des gens opéré par ses grands travaux, de la liberté de la mer des bénédictions de l'humanité, de l'amour constant

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de ses peuples, et de la reconnaissance de ses fidèles alliés.

Je prie V. M. d'agréer avec bonté l'hommage de mon profond respect.

Sire,

De V. M. le bien-humble serviteur

Le Grand-Pensionnaire de la République Batave, Signé, R. J. SCHIMMELPENNINK.

La Haye, ce 1er novembre.

XXVIIe BULLETIN.

Porlitz, 28 brumaire ( 19 novembre).

DEPUIS le combat de Zuntersdorff, l'ennemi a continué sa retraite avec la plus grande précipitation. Le général Sébastiani, avec sa brigade de dragons l'a poursuivi l'épée dans les reins. Les immenses plaines de la Moravie ont favorisé sa poursuite. Le 27, à la hauteur de Porlitz, il a coupé la retraite à plusieurs corps, et a fait dans la journée 2 mille Russes prisonniers de guerre.

Le prince Murat est entré le 17, à trois heures après midi, à Brünn, capitale de la Moravie, toujours suivant l'ennemi.

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L'ennemi a évacué la ville et la citadelle qui. est un très bon ouvrage, capable de soutenir un siége en règle.

L'Empereur a mis son quartier-général à Porlitz. Le maréchal Soult, avec son corps d'armée, est à Riemstschitz.

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Le maréchal Lannes est en avant de Porlitz. Les Moraves ont encore plus de haine pour Russes, et d'amitié pour nous, que les habitans de l'Autriche. Le pays est superbe et beaucoup plus

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