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leurs cœurs soient bien allemands, et firent un terrible feu contre eux. Ils furent chassés de leur position, et je les ralliai à un quart de lieue du champ de bataille. Mon général de division, dont la première brigade a été totalement détruite, est à présent avec moi.

Il me faut finir, parceque je viens de recevoir des ordres de marcher à Nivelles, à la poursuite de l'ennemi. Adieu, cher père: saluez ma mère, ma belle-sœur, mon frère, et tous mes amis; et soyez assurés que je ferai tout pour être digne de vous.

Le Colonel et Brigadier,

BERNARD DE SAXE WEIMAR.

No. 13.

Déclaration au Peuple Français.

Français,

(Publiée le 22 Juin, 1818.)

EN commençant la guerre pour soutenir l'indépendance nationale, je comptais sur la réunion de tous les efforts, de toutes les volontés, et le concours de toutes les autorités nationales: j'étais fondé à en espérer le succès, et j'avais bravé toutes les déclarations des puissances contre moi.

Les circonstances me paraissent changées. Je m'offre en sacrifice à la haine des ennemis de la France. Puissent-ils être sincères dans leurs déclarations, et n'en avoir réellement voulu qu'à ma personne! Ma vie politique est terminée, et je proclame mon fils sous le titre de Napoléon II. Empereur des Français.

Les ministres actuels formeront provisoirement le conseil du gouvernement. L'intérêt que je porte à mon fils m'engage à inviter les Chambres à organiser sans délai la régence par une loi.

Unissez-vous tous pour le salut public, et pour rester une nation indépendante.

Signé, NAPOLEON.

No. 14.

Malmaison, 25 Juin, 1815.

Napoléon aux braves Soldats de l'Armée devant Paris.

Soldats,

QUAND je cède à la nécessité qui me force de m'éloigner de la brave armée française, j'emporte avec moi l'heureuse certitude qu'elle justifiera, par les services éminens que la patrie attend d'elle, les éloges que nos ennemis eux-mêmes ne peuvent pas lui refuser.

Soldats, je suivrai tous vos pas, quoique absent. Je connais tous les corps, et aucun d'eux ne remportera un avantage signalé sur l'ennemi, que je ne rende justice au courage qu'il aura déployé. Vous et moi nous avons été calomniés. Des hommes absolument indignes d'apprécier vos travaux, ont vu dans les marques d'attachement que vous m'avez données, un zele dont j'étais le seul objet. Que vos succès futurs leur apprennent que c'était la patrie par-dessus que vous serviez en m'obéissant, et que si j'ai quelque part à votre affection,

je le dois à mon ardent amour pour la France, notre mère commune.

Soldats, encore quelques efforts, et la coalition est dissoute. Napoléon vous reconnaîtra aux coups que vous allez porter. Sauvez l'honneur, l'indépendance des Français. Soyez jusqu'à la fin tels que je vous ai connus depuis vingt ans, et vous serez invincibles.

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No. 15.

Convention Militaire.

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AUJOURD'HUI, 3 Juillet, les commissaires nommés par les commandans-en-chef des armées respectives, savoir, le Baron Bignon, ayant le porte-feuille des affaires étrangères; le Comte Guilleminot, chef de l'état-major-général de l'armée française; le Comte de Bondy, préfet du département de la Seine, munis des pleins pouvoirs du Maréchal Prince d'Ekmulh, commandant-en-chef de l'armée française, d'une part; et le Major-Général Baron Muffling, munis des pleins pouvoirs de S. A. le Feld-Maréchal Prince Blucher, commandant-en-chef de l'armée prussienne; le Colonel Harvey, muni des pleins pouvoirs de S. Exc. le Duc de Wellington, commandant-en-chef de l'armée anglaise, d'autre part, sont convenus des articles suivans:

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Art. 1. Il y aura une suspension d'armes entre les armées alliées commandées par S. A. le Prince Blucher, et Sa Grace le Duc de Wellington, et l'armée française sous les murs de Paris.

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