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« voyer à V. M. I. et R., en la priant, après « l'avoir lue, de daigner la présenter à S. M. C. « Une médiation aussi respectable nous assure

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qu'elle sera reçue avec la cordialité que nous <«< lui souhaitons (1).

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Mais comme si tout cela n'eût pas suffi, il engagea les sus-dénommés, San-Carlos, Ayerbe, Feria, Correa, Escoiquiz et Macanaz, d'écrire au roi en lui envoyant leur serment. Ils disent ent'autres choses: « La générosité de V. M. C., « sa bonté, son humanité, leur font espérer « que, vu le besoin où sont les princes de la << continuation de leurs services, dans la situa«<tion où ils se trouvent, elle daignera confir« mer la permission qu'ils ont eue jusqu'ici, « pour cet effet, de la magnanimité de S. M. « I. et R., et que V. M. C., avec une égale magnanimité, daignera aussi leur conserver «<leurs biens et leurs emplois en Espagne,

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grâces qu'ils ont déjà obtenues de S. M. l'empereur son auguste frère, sur leur de« mande, et qui sont exprimées dans la note «< ci-jointe, qu'ils ont l'honneur de présenter << aux pieds de V. M. C., accompagnée de «<leurs humbles prières. »

« Assurés par ce moyen d'être conservés

(1) Pièces justificatives.

<< dans les emplois qu'ils occupent auprès de « LL. AA. RR. et d'être regardés comme de

fidèles sujets de V. M. C. et de vrais Espagnols, prêts en même temps à obéir aveuglement aux moindres volontés de V. M. C.; si elle veut les employer ailleurs, ils par« tagent entièrement la satisfaction qu'éprou<< vent tous leurs compatriotes, de savoir qu'un « monarque si juste, și humain, si grand sous << tous les rapports, ne peut que les rendre à

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jamais heureux (1). » Il n'est pas inutile de faire observer que MM. San-Carlos et Macanaz sont aujourd'hui ministres de Ferdinand, et Escoiquiz conseiller d'état.

Le même emploi est exercé par M. Cevallos qui, comme ministre des relations extérieures, avait communiqué à tous les ambassadeurs et plénipotentiaires, à tous les secrétaires d'ambassade, à leurs adjoints, collaborateurs et commis, à tous les consuls et vice-consuls, les ordres positifs, les uns datés de Bayonne, d'autres de Madrid, de prêter le serment de fidélité à Joseph et à la constitution, et de faire ensorte que les souverains reconnussent Joseph comme roi d'Espagne.

Tous les souverains reconnurent en effet

(1) Pièces justificatives.

Joseph comme roi, hormis le roi d'Anglete terre, qui, tranquille et sans crainte dans son île, faisait la guerre à la France.

La division espagnole de l'armée impériale, commandée par le marquis de La Romana, en Fionie de Danemark, prêta aussi son serment, et promit à l'unanimité, depuis le chef jusqu'au dernier soldat, de répandre tout son sang pour la défense du roi Joseph. Le marquis l'annonça au prince de Ponte-Corvo le 17 et 24 juin, et au roi même le 24, en assurant qu'il avait beaucoup applaudi à l'élection du roi de Naples, parce qu'il était bien informé des vertus de ce souverain, et parce que celuici était parent du prince de Ponte-Corvo. Les trois lettres sont très-dignes de l'histoire, à cause de la conduite postérieure du marquis, et d'une grande partie de la division qu'il commandait elles seront placées entre les pièces justificatives de ces Mémoires, ainsi que plusieurs autres qui n'ont point encore paru.

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Après le rédaction de ces Mémoires, j'ai lu l'ouvrage publié à Madrid par M. Escoiquiz, sous ce titre : Idée simple des raisons que le roi Ferdinand eut pour faire son voyage à Bayonne. L'auteur a parlé sur sa lettre écrite à Valençay le 22 juin 1808. Comme dans ce même chapitre je l'avais copiée presqu'entière

ment, je n'ai rien à dire, sinon que tous ceux qui liront les deux ouvrages, pourront juger sur la sincérité de M. Escoiquiz; ce que je répète aussi à l'égard de ce qu'on observera sur la proclamation faite à Bordeaux le 12 mai 1808, dont on a parlé dans le Chapitre IV.

CHAPITRE VI.

Voyage du roi Joseph à Madrid, et sa proclamation comme souverain.

Le roi Joseph partit de Bayonne le samedi 3 juillet pour se rendre à Madrid, accompagné des membres de l'assemblée qui composèrent une partie de sa suite. Aussitôt que sa majesté arriva à Irun, les députés du royaume de Navarre lui rendirent leurs hommages dans un discours qu'ils lui adressèrent, et prêtèrent le serment de fidélité avec toutes les apparences d'une véritable sincérité.

A l'arrivée de sa majesté dans la ville de Saint-Sébastien, la municipalité imita l'exemple des habitans du royaume de Navarre. Le jour suivant, le roi Joseph assista à la messe dans l'église de la principale paroisse, et continua sa route vers Tolosa, où les représentans de la province de Guipuscoa lui prêtèrent également serment.

Le 11, il arriva à Vergara, où il reçut les hommages des membres de la municipalité, du directeur et des professeurs du lycée. Des députés de la ville de Santander se présentèrent

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