Page images
PDF
EPUB

sur celui de la nation en général, et comme les opinions politiques ont été la cause de ce grand nombre d'émigrations, il convient que leur motif soit parfaitement développé.

Il n'y a rien de plus raisonnable que de réunir sous un seul point de vue tous les faits qui ont eu lieu dans cette révolution; ils feront voir et rappelleront la vérité toute entière aux lecteurs qui pourraient en avoir perdu de vue les anciens évènemens, qui sont d'une date bien plus reculée que les derniers ceux-ci ont fait : éprouver une joie universelle; mais on doit cependant avouer qu'ils n'étaient pas entrés dans les plans, ni même dans l'imagination de ceux qui ont donné à l'Europe un spectacle si agréable.

Tel est l'objet de ces Mémoires. Les récits qu'ils contiennent sont si simples, ils sont écrits d'une manière si impartiale, qu'on ne pourra révoquer en doute aucuns des faits qui y sont exposés. Tout y est vrai, est vrai, non-seulement ce qui est appuyé par les pièces. justificatives contenues dans le second volume, mais encore ce qu'on doit à la bonne-foi de certaines personnes qui vivent encore, et qui en garantissent la vérité, et qui sont en outre, vu leurs qualités personnelles et la part qu'ils ont prise dans la révolution espagnole, dignes d'inspirer à cet égard toute la confiance nécessaire.

Ces Mémoires ne peuvent blesser personne, quel que soit le rôle qu'il ait joué dans cette révolution. Leur auteur regarde comme éloignés d'a

voir été criminels ceux-mêmes qui ont d'abord embrassé un parti, l'ont ensuite abandonné, et, de plus, en ont embrassé un contraire. Il pense qu'ils ont agi de bonne-foi, qu'ils se sont conduits avec probité lorsqu'ils ont cru que le chemin qu'ils suivaient, devait faire le bonheur de leur patrie. Il est moralement persuadé que tous les Espagnols n'avaient qu'un objet qu'ils désiraient atteindre, qui était celui de faire le bonheur de leur patrie; et que la différence qui a existé dans leurs sentimens, ne consistait que dans les moyens de parvenir à ce but.

L'auteur ne cherche pas à propager son opinion; il n'est que le simple narrateur des faits, des différentes opinions auxquelles ils ont donné naissance, et des motifs de chacune de ces

opinions: voilà pourquoi ces Mémoires ne contiennent aucune réflexion émanée de lui: celles qu'on y trouvera ont été faites par d'autres personnes qui cherchaient à soutenir leur opi

nion.

Ceux qui liront de sang-froid et avec un esprit impartial la relation que le premier volume contient, ainsi que les pièces justificatives du second, pourront résoudre librement le problême qui est proposé, et toutes les questions qui ont servi de motif, d'origine et de matière à ces Mémoires. Il dépendra aussi de l'écrivain français qui avait formé le projet d'écrire l'histoire de la révolution espagnole d'en faire de même; j'espère qu'il saura bien distinguer les questions et les époques, et qu'il n'oubliera pas que

dans l'année 1808, la maison de

Bourbon n'était pas sur le trône de France.

« PreviousContinue »