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aller jusqu'à cinq ans, et d'une amende pouvant atteindre 20.000 francs. Le tribunal pourra, en outre, prononcer la privation des droits civiques.

ART. 187. <«< Celui qui aura empêché un militaire de s'acquitter de son service ou qui l'aura intentionnellement troublé dans son service, sera puni d'un emprisonnement ou d'une amende d'un maximum de 5.000 francs.

ART. 181. - << Celui qui aura entraîné ou cherché à entraîner à une violation grave de ses devoirs de service une personne soumise à l'obligation militaire, sera puni de l'emprisonnement ou de l'amende jusqu'à 50.000 francs ».

Outre les imperfections ordinaires que nous avons déjà signalées à propos d'autres législations ou projets, la plus grave est, à mon avis, l'absence de distinction entre l'espionnage et la trahison; nous avons montré combien elle s'impose, c'est dire tous nos regrets de ne point la rencontrer ici.

CONCLUSION

J'ai terminé cette courte étude. Ai-je apporté complètement en la faisant cet esprit d'équité dont j'avais promis de faire preuve? A mon point de vue je le crois, puissé-je ne pas m'abuser!

Je ne puis mieux résumer ce travail qu'en rappelant ce principe auquel j'ai constamment songé punir très sévèrement l'espionnage et la trahison d'une part, et d'autre part pratiquer nous-mêmes l'espionnage et provoquer à la trahison. Nous avons cru être un illogisme, ce qui doit maintenant être pour nous un axiôme. Comment admettre. que l'on réprime des pratiques dont on use soi-même? J'ai montré que les nécessités nous y obligeaient et que l'illogisme n'existait pas puisque l'on peut émettre cette proposition sous une autre forme défendons-nous et attaquons.

En premier lieu, il faut que la France empêche les autres peuples de l'espionner et ses sujets de la trahir. Qu'à cet effet, elle augmente ses précautions, qu'elle édicte des peines tellement sévères, que l'on n'ose les enfreindre. Qu'elle distingue l'espionnage, fait d'un national - et la trahison faite d'un étranger. Pour l'espionnage, la dureté

du châtiment ne sera pas motivée comme pour la trahison par l'immoralité de l'acte, mais par le désir de terroriser. Modifions notre législation, supprimons le caractère de crimes politiques de l'espionnage et de la trahison, faisonsleur une application plus fréquente de la peine de mort; rétablissons pour ces infractions la surveillance de la haute police et ne les faisons relever qu'en temps de paix des juridictions civiles.

En second lieu, renseignons-nous sur les autres peuples par tous les moyens possibles. Surveillons-les comme ils nous. surveillent, provoquons chez eux des défections comme ils en provoquent chez nous écrasons, si nous ne voulons pas être écrasés. Remplaçons, par une manière de voir plus pratique, nos considérations pseudo-morales. Vivons en politique d'une vie exclusivement utilitaire, toutes les fois que cela n'est pas contraire à la droiture et à la loyauté: Souvenonsnous que cette manière d'agir à l'égard de nos voisins n'est nullement immorale je crois l'avoir démontré et qu'ils l'adoptent à notre égard point n'est besoin de le prouver.

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