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II PART. complots du crime. Depuis trente ans, ce

LIV. II.

gouvernement secret a marché auprès de tous les gouvernemens publics qui se sont succédé dans notre malheureuse patrie. Placé au dessus de nous dans des régions inaccessibles, nos passions peuvent s'en plaindre, mais elles ne le peuvent renverser. Cette puissance occulte, c'est l'éternelle raison des choses; c'est cette justice du ciel qui rentre dans les affaires humaines à mesure qu'on s'efforce de l'en bannir; c'est, en un mot, la Providence, qui n'auroit besoin que de se retirer un moment pour détruire l'ordre de l'univers, et replonger le Monde dans le chaos.

Si la mort de Ms le duc de Berry devoit nous laisser tels que nous sommes ; si elle ne nous enseignoit rien sur l'excellence du sang de nos Rois, sur le danger des doctrines qui ont produit le crime de Louvel, alors que l'on confie à notre piété les

cendres de notre illustre Prince. Nous irons II PART. déposer sur quelques rives lointaines, ce Liv. II. germe de la légitimité : la vertu attachée à ces cendres, formera bientôt une société des Français qui les auront suivies, et ils échapperont à l'arrêt que le Ciel prononce enfin contre les peuples sans jugement, et rebelles à l'expérience.

FIN.

ADDITION.

La lettre suivante nous est arrivée trop tard pour être insérée dans le corps de l'ouvrage. Elle est si belle que nous ne balançons pas à la donner ici par supplément. Elle se rapporte aux expéditions projetées, dont il est question dans le chapitre V du livre III de la première partie des Mémoires.

Lettre de S. A. R. Monseigneur le duc de Berry au comte de la Ferronnays.

Hartwell, 1809.

« J'ai reçu hier matin ta lettre d'avant-hier, mon » cher Auguste. Je te remercie de tes bons conseils ; » je trouve dans tout ce que tu me dis assez de sagesse » et de raison, et ce que j'aime encore mieux, j'y » trouve une preuve de plus de ton attachement pour » moi; mais, mon ami, tes réflexions sont trop tar» dives et sont inutiles. Tout ce que tu me dis je me le

»suis déjà dit à moi-même je n'ai jamais partagé ta >> confiance dans le succès de notre expédition, je >> crois fermement que nous marchons à la mort, et >> c'est ce qui fait que je ne veux pas m'arrêter. Tu » sais trop, mon cher Auguste, les absurdités qui ont » été débitées sur notre compte; tu sais combien on » nous reproche de n'avoir pas combattu avec la » Vendée, de n'avoir pas mêlé notre sang à celui des » royalistes il faut faire taire la calomnie, et tu es » trop mon ami pour me conseiller le contraire. Tu >> connois mes opinions sur les guerres civiles et ceux >> qui les fomentent; je me croirois traître au Roi, » traître à la France, et le plus coupable des hommes, » si pour ma propre gloire, ou pour mon intérêt per»sonnel, je cherchois à la rallumer et à ramener sur » cette fidèle Vendée les malheurs qui déjà furent le >> prix de son dévouement à notre cause. Mais puisque » l'on nous assure que, lassés d'être opprimés, les roya>> listes se décident d'eux-mêmes à reprendre les ar» mes, puisqu'ils nous le font dire et qu'ils demandent » un prince, rien ne m'empêchera d'aller les rejoindre. » Je combattrai à leur tête, je mourrai au milieu d'eux, » et mon sang versé au champ d'honneur, abreuvant » le sol de la patrie, rappellera du moins à la France qu'il existe des Bourbons, et qu'ils sont encore dignes » d'elle. Mon vieux Nantouillet et toi, mon ami, vous » partagerez mon sort. Je ne vous plains pas, tu seras >> enterré à mes côtés. C'est un moyen très-bon pour >>couvrir ce que tu appelles ta responsabilité. Quant » à ta proposition d'aller avant moi sonder le terrain » et vérifier les faits, elle n'a pas le sens commun, >> tu me connois assez pour être bien sûr que je ne >> consentirai jamais à ce que mon ami s'expose pour » moi à un danger que je ne partagerois pas avec lui. >> Adieu, je serai à Londres après-demain à 5 heures. >> J'irai passer la soirée chez ta belle-mère; nous cau» serons de tout cela. Embrasse ta femme et tes deux enfans; je te quitte pour aller à la chasse. »

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et

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CHAP. XI. Ms le duc de Berry à l'armée de
Condé..

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CHAP. XII. Suite du précédent. Bravoure du

Prince. Sa réparation envers un officier. CHAP. XIII, Louis XVIII est proclamé à l'armée

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de Condé. CHAP. XIV. Arrivée du Roi à l'armée de Condé. Le Roi est blessé; son sang-froid. Service militaire pour Charette.

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CHAP. XV. Repos momentané des émigrés, et

de Ms le duc de Berry. Les observations de ce Prince sur l'Allemagne.

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CHAP. XVI. Lettre de Ms le duc de Berry à Ms le prince de Condé. L'armée de Condé se retire en Pologne. Adieux du Prince à cette armée.

LIVRE II. Vie militaire du Prince jusqu'au licenciement de l'armée de Condé.

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CHAPITRE IT. ME le duc de Berry rejoint l'armée de Volhinie. Hospitalité des Polonais. Le Prince organise le régiment noble à cheval.. ibid.

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