Mémoires, lettres et pièces authentiques touchant la vie et la mort de S.A.R. Monseigneur Charles-Ferdinand d'Artois, fils de France, duc de Berry

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Le Normant, 1820 - 302 pages

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Page 293 - tu me dis , je me le suis déjà dit à moi-même : je n'ai ja«mais partagé ta confiance dans le succès de notre expédi«tion;je crois fermement que nous marchons à la mort, et '«.c'est ce qui fait que je ne veux pas m'arrêter. Tu sais trop, «mon cher Auguste , les absurdités qui ont été débitées sur «notre compte; tu sais combien on nous reproche de n'a«voir pas combattu avec la Vendée, de n'avoir pas mêlé «notre sang à celui des royalistes : il faut faire taire la ca«lomnie,...
Page 108 - J'ignore quels sont les desseins de Dieu sur ma race et sur moi ; mais je connais les obligations qu'il m'a imposées par le rang où il lui a plu de me faire naître. Chrétien, je remplirai ces obligations jusqu'à mon dernier soupir...
Page 220 - Vous ne me connaissez pas maintenant, vous autres; mais je mourrai un de ces jours; et quand vous m'aurez perdu vous connoltrez lors ce que je valois, et la différence qu'il ya de moi aux autres hommes.
Page 108 - Bonaparte avec ceux qui l'ont précédé; j'estime sa valeur, ses talents militaires; je lui sais gré de plusieurs actes d'administration, car le bien qu'on fera à mon peuple me sera toujours cher. Mais il se trompe s'il croit m'engager à transiger sur mes droits : loin de là, il les établirait lui-même, s'ils pouvaient être litigieux, par la démarche qu'il fait en ce moment. J'ignore quels sont les desseins de Dieu sur ma race et sur moi...
Page 90 - Où les devait guider le bâton qu'on leur permettait à peine de couper dans les bois de l'Allemagne, après avoir déposé le mousquet qu'ils avaient pris pour la défense de leur roi? Les chasser de leur camp, c'était les condamner à un second exil.
Page 286 - Il s'élève derrière nous une génération impatiente 'de tous les. jougs, ennemie de tous les Rois ; elle rêve la république , et est incapable , par ses mœurs , des vertus républicaines. Elle s'avance ; elle nous presse; elle nous pousse : bientôt elle va prendre notre place.
Page 240 - Un moment de calme suivit l'élargissement de la plaie : les mourants près d'expirer éprouvent presque toujours un soulagement qui leur laisse le temps de jeter un dernier regard sur la vie; c'est le voyageur qui s'assied un instant pour contempler le pays qu'il a parcouru, avant de descendre le revers de la montagne. Le prince tenoit la main de M.
Page 91 - Quel prix tant de braves gentilshommes rece» voient-ils de leur loyauté ? Leur sang versé pour » une cause sacrée , tous les genres de sacrifices faits » à leur devoir : rien n'étoit compté ; le résultat de » leur vertu étoit l'abandon et la misère. On leur » disputoit jusqu'au chétif secours qu'une certaine » pudeur ne permettoit pas de leur refuser ; on les » obligeoit de montrer leurs blessures à des commis...
Page 250 - D'un côté, on entendait les sons de la musique, de l'autre les soupirs du prince expirant ; un rideau séparait les folies du monde de la destruction d'un empire. Le prêtre qui apporta les saintes huiles traversa une troupe de masques. Soldat du Christ, armé pour ainsi dire de Dieu, il emporta d'assaut l'asile dont l'Eglise lui interdisait l'entrée, et vint, le crucifix à la main, délivrer un captif dans la prison de l'ennemi.
Page 105 - Adieu, plaisant pays de France, O ma patrie La plus chérie, Qui as nourri ma jeune enfance ! Adieu, France, adieu, mes beaux jours ! La nef qui disjoint nos amours N'a ci de moi que la moitié : Une part te reste, elle est tienne, Je la fie à ton amitié Pour que de l'autre il te souvienne.

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