Page images
PDF
EPUB

faussé les idées à ce sujet, est Dubois, dans son histoire de l'Eglise de Paris, 1710; il attribue au douzième siècle toutes les extravagances qui précédèrent immédiatement la réforme aux >quatorzième et quinzième siècles, et emprunte ses assertions à la lettre circulaire de 1444. Ce syncrétisme chronologique a » abusé tous les écrivains du dix-huitième siècle 1. »

FESTUM DIVISIONIS ou DISPERSIO APOSTOLORUM, en mémoire de leur séparation et de leur départ pour aller prêcher l'Evangile. On trouve cette fête marquée dans plusieurs martyrologes au 15 juillet et au 14 du même mois dans un manuscrit du couvent de Saint-Victor de Paris.

FESTUM OLIVARUM, c'est le dimanche des Rameaux. FESTUM PETRI EPULARUM, la fête de la chaire de SaintPierre à Antioche; elle tire son surnom epularum d'une fête des païens pendant laquelle ils faisaient de grands repas aux tombeaux de leurs parens, et à laquelle on a substitué celle de Saint-Pierre, laquelle se nomme aussi cara cognatio, Caristia 1.

FESTUM SEPTUAGINTA DUORUM CHRISTI DISCIPULORUM, fête des 72 disciples de Notre-Seigneur, qui, dans le moyen-âge, se célébrait le 15 juillet, suivant d'autres le 4 janvier, comme le font les Grecs.

FESTUM STELLÆ, la fête de l'Etoile ou des Mages. Voir Epiphania.

FESTUM TRANSLATIONIS ou de TRANSFIGURATION. Voir Transfiguration, translation.

FÊTE (Petite). C'est ordinairement une octave comme la petite Fête-Dieu, ainsi appelée, parce qu'elle n'est pas fêtée tout le jour.

FÊTE DE L'O, ou FÊTE DE L'ATTENTE DES COUCHES DE LA SAINTE VIERGE. Cette fête, établie en Espagne, au 10° concile de Tolède, l'an 656, n'est célébrée ni dans l'église de Rome ni dans celle de France: mais depuis le 17 décembre jusqu'au 23 exclusivement, on y chante toujours après vêpres,

* Jean Beleth, explic. divin. officior. cap, 85.

au son des cloches, une des sept grandes antiennes qui commencent par l'O, exclamation de désir et de joie, et qu'on nomme antiphone majores.

FLORIES (les), ou Pâques-Fleuri, c'est l'ancien nom du Dimanche des Rameaux 1.

FLORILEGIUM, ou le Recueil des Fleurs. Nom donné à un livre renfermant les principales fêtes de l'Eglise grecque. Léon Allatius, dans sa première dissertation sur les livres ecclésiastiques des Grecs, parle de ce livre avec sévérité, et est loin de lui donner son approbation. Les ménées grecques ont principalement fourni les nouveautés que renferme ce livret, qui est comme le manuel des moines grecs.

Il existe aussi sous le titre de Florilegium, un ouvrage publié en 1598 à Rome par Antoine Arcadius également à l'usage du clergé grec, et qu'Allatius ne traite pas mieux que le précédent; il accuse son auteur d'infidélités et d'altérations graves *.

G

GLORIA PATRI. Ce verset, qui est une espèce de profession de foi, et par lequel on glorifie la Sainte-Trinité, se dit à la fin de chaque psaume depuis l'an 368. C'est le pape Damase qui en a introduit l'usage. Baronius croit que l'on chantait le Gloria Patri du tems des Apôtres, mais qu'on le récitait moins souvent qu'aujourd'hui avant la naissance de l'Arianisme. Le cinquième canon du concile de Vaison, de l'an 337, porte: On récitera dans nos églises le nom du Pape, et après Gloria Patri, on ajoutera sicut erat in principio, comme on fait à Rome, en Afrique et en Italie, à cause des hérétiques (les Ariens) qui disent que le Fils de Dieu a commencé dans ce tems.

-

GONYCLISIE (de yovvxhoía l'action de fléchir le genou), prière accompagnée de génuflexions, et qui était dite chez les Grecs le soir du dimanche de la Pentecôte ou le matin du lendemain

1 Occurrunt turbæ cum floribus et palmis.... Cum floribus virtutum et palmis victoriarum. Oderic Vital. Histor. Hierosolom. ann. 1118.

› Voir Allatius, loco citato, et le père Richard Simon, supplément aux cérémonies des Juifs.

1

de cette fête; elle est citée dans S. Epiphane et dans le Ty

picon.

GRADUEL. C'est le nom du verset qui se dit après l'Epitre, et que l'on chantait autrefois au Jubé. On appelle aussi graduels les quinze psaumes que les Hébreux récitaient sur les degrés du temple.

H

HAMAXARII (de äpaža, char), nom donné aux chrétiens dans les anciens actes de leur martyre; il est cité par Tertullien '. HEBDOMADA AUTHENTICA, la semaine sainte.

HEBDOMADA INDULGENTIÆ ou MAJOR, la semaine des Indulgences ou la grande semaine ou la semaine sainte.

HEBDOMADA MUTA, la semaine muette, ou celle où l'on n'entend pas de eloches, c'est-à-dire les trois derniers jours de la semaine sainte.

HEBDOMADA POENALIS ou POENOSA, la semaine peneuse. Voir Peneuse.

HÉORTASTIQUES (lettres), de sopra, fête; elles servaient à annoncer le jour où la fête de Pâque devait se célébrer. C'est ce que l'on nomme maintenant lettres pastorales. Il reste de beaux vestiges de ces circulaires dans l'histoire de l'Eglise d'Alexandrie; elles étaient ordinairement adressées à des particuliers recommandables par leur science et leur piété. Une de ces précieuses lettres venant de S. Denys, évêque d'Alexandrie, fut retrouvée en 1580, et publiée dans le 16° siècle. A partir du concile de Nicée, les lettres heortastiques devinrent circulaires et annuelles. S. Athanase passe pour le premier qui en ait envoyé à toutes les églises connues 3. Depuis, ce sont les papes qui se chargerent de cette annonce. Ceux qui portaient ces lettres étaient bien reçus dans les villes; on les défrayait du voyage.. Les voitures et les chevaux étaient à leur disposition.

1 Expositio fidei, cap. 22.

2. Apol.

3. Valesius, not. ad. Euseb. col. 1, p. 154..

HÉRÉNAQUES. C'étaient des clercs à simple tonsure qui étaient chargés de ramasser en Hybernie les revenus ecclésiastiques, dont une partie était distribuée à l'évêque, une autre aux pauvres, et la troisième consacrée à l'entretien des églises et aux dépenses qui se faisaient dans les temples.

HEURES. On appelle ainsi les prières que l'on fait à l'Eglise dans des tems réglés, comme Matines, Laudes, Vêpres, etc. Les petites Heures sont : Prime, Tierce, Sexte et None; et on leur a donné ce nom, parce qu'elles doivent être récitées à certaines heures, suivant les canons, en l'honneur des mystères qui ont été accomplis à ces heures-là. Ces heures, autrefois nommées le cours (cursus), sont l'objet d'une dissertation du père Mabillon.

Il n'y a point de plus ancienne constitution concernant l'obligation des heures, que le vingt-quatrième article du capitulaire qu'Heiton, ou Aiton, évêque de Basle, fit pour ses curés, au commencement du ge siècle. Il enjoint aux prêtres de se trouver à toutes les heures canoniales du jour et de la nuit. Ces heures n'ont été réduites à la forme qu'elles ont dans nos bréviaires que vers l'an 1210.

HOSANNA, de l'hébreu yn hosanna, qui signifie sauvez, je vous prie. C'est une formule de bénédictions ou d'heureux souhaits. Ainsi, quand on cria à l'entrée de Jésus-Christ dans. Jérusalem, Hosanna filio David; cela ne signifiait autre chose, sinon : Seigneur, conservez ce fils de David; comblez-le de faveurs et de prospérités. L'Eglise l'a conservé et le chante tous les jours au canon de la messe.

HYEMANTES, nom donné à de certains pénitens, dans un synode d'Ancyre, cap. 17, et qui s'appliquait surtout à ceux qui étaient affectés de lèpre, et qui étaient coupables des péchés contre nature. On les trouve cités aussi dans S. Maxime. Zonare pense qu'on les nommait ainsi parce qu'ils restaient hors de l'église et sans aucun abri, exposés aux intempéries des saisons. Tertullien confirme cette interprétation dans son liv. de Pudicitiâ. Voir aussi Pamelius, dans ses notes, no 3o.

Η ΡΑΡΑΝΤΕ ou HYPANTE, du grec ὑπαπαντὴ εἰ ὑπαντή, en latin occursus, ou rencontre; c'est la fête où la Sainte-Vierge et In scholiis ad cap. vi, eccles. hierosol zonare.

l'enfant Jésus sont rencontrés par le vieillard Siméon et Anne la prophétesse : c'est-à-dire la fête de la Purification 1.

HYPERTHÉSE. Ce nom grec (népreais), qui répond à celui de superposition, désignait ùn jeûne extraordinaire ajouté à ceux que l'on s'imposait pendant la semaine sainte, consistant à ne rien prendre jusqu'au chant du coq ou jusqu'au point du jour suivant; ce qui comprenait un jour et deux nuits passés dans la récitation des offices '.

HYPODIACONORUM (festum) ou subdiaconorum, la fête des sous-diacres, qui avait lieu autrefois le premier jour de l'an ou le dernier jour de l'année; c'est une des fêtes des fous dont nous nous avons parlé plus haut.

L. J. GUÉNEBAULT.

1 Le cardinal Baronius, dans ses notes sur le Martyrologe romain, dit que ce fut sous le règne de Justinien, que cette fête commença à se célébrer; Nicéphore Calixte est de cet avis, et il ajoute que Justinien voulut que cette fête fût chômée Toto orbe terrarum. Sigebert, dans sa chronique, dit qu'en 542, la ville de Constantinople étant ravagée par la peste, cette fête y fut célébrée. Voici un passage de l'historien Théoohaue qui en fait mention: Anno Justiniani 15, Christi 541. Mense oct. facta Byzantii mortalitas hypapanti sumpsit initium, etc.

› Baronius. Ann. 34, no 166. — Epiphan. Expos. fid. — Valesius, not.. ad Euseb.

« PreviousContinue »