Page images
PDF
EPUB

Messieurs.

DISCOURS DE M. CHAMBEAU

Au nom des Officiers Forestiers des départements des Basses et HautesPyrénés, je viens dire un dernier adieu à M. le Conservateur Buisson, dire combien notre douleur est grande en face de cette tombe si subitement, si prématurément ouverte, parce que nous aimions notre chef, comme chef peutêtre ne fut jamais aimé, pour ses grandes qualités de cœur et d'esprit pour sa loyale honnêteté, pour sa bienveillante justice et son inaltérable sérénité. François Buisson, fils d'officier des Eaux et Forêts, voulut être forestier. Né au pied des Pyrénés, à Saint-Béat, il aimait passionnément ses montagnes natales et ne les quitta jamais; c'est ainsi que les trente-trois années de sa carrière forestière se développèrent sans exception sans infidélité entre Toulouse et Mauléon : là et partout, à Luchon, à Saint-Béat même, à Loures, à Arreau, à Bagnères, à Tarbes, il témoigna des hautes et belles qualités qui le firent promptement distinguer entre tous.

--

Devenu Palois par son alliance avec une des familles les plus anciennes et les plus justement considérées de Pau, il était inspecteur ici même, lorsqu'il fut choisi pour y exercer les hautes fonctions de Conservateur des Eaux et Forêts nul n'était mieux qualifié que lui par une longue expérience de la région pyrénéenne.

Chevalier de la Légion d'honneur depuis quelques mois, il était au couronnement d'une belle carrière ; et il aurait dû espérer en jouir longtemps, entouré de l'affection d'une compagne digne de lui. Mais la mort stupide et implacable est venue briser et disperser tout ce bonheur : c'est que M. le Conservateur Buisson s'était dépensé sans compter; son robuste tempérament et son énergie inébranlable s'étaient imprudemment joués des dures fatigues de la montagne, et la montagne s'est cruellement vengée. Victime du devoir professionnel, se sentant irrémédiablement perdu, se sachant définitivement condamné, François Buisson attendit la mort vaillamment et sans faiblesse ; et l'on peut dire qu'il est mort debout, au milieu de sa tâche interrompue, nous laissant jusque dans le trépas un dernier et haut exemple.

Puissent nos regrets si vifs à tous, puisse le souvenir ému que nous garderons de lui dans nos cœurs,être un adoucissement à l'immense douleur de sa compagne éplorée devant laquelle nous nous inclinons respectueusement. Adieu, M. le Conservateur Buisson mon bien cher ami, au revoir.

La mort de M. le Conservateur Buisson est une grande perte pour le corps forestier tout entier. Nous présentons de nouveau à Mme veuve Buisson, à Mme veuve Poupardin, la sœur tendrement aimée du cher disparu, et à leurs familles, les vives condoléances de tous les agents et préposés forestiers qui eurent l'honneur de connaître M. Buisson et d'apprécier ses rares qualités d'homme public et privé.

A. C.

[ocr errors]

Nécrologie. C'est à Pau également qu'est mort, presque en même temps que M. Buisson, M. Octave Coignard, ancien garde général des Forêts de la Couronne. Ses funérailles ont eu lieu le 31 décembre 1912.

M. Coignard appartenait à la 42° promotion de l'Ecole de Nancy; il était âgé de 68 ans. Il avait occupé successivement les résidences de Rambouillet et Compiègne. Mis en disponibilité sur sa demande en mars 1871, il était démissionnaire depuis 1884.

On nous annonce la mort de M. Boude, inspecteur des Eaux et Forêts en retraite, décédé le 3 janvier 1913, à Nice. Ses funérailles ont eu lieu dans cette ville le 5 janvier.

Le défunt avait fait la campagne de 1870, en qualité de maréchal des logis dans l'armée du Maréchal Leboeuf. Il avait pris part à la bataille de Gravelotte, avait été blessé à Borny et emmené en activité à Koenigsberg. Il portait la médaille commémorative de la campagne et était chevalier de la Légion d'honneur.

Entré dans l'Administration forestière en 1883, il avait été nommé garde général en 1883 et inspecteur adjoint en 1894. Il avait terminé sa carrière à Aix en Provence et avait pris sa retraite en 1908.

Banquet forestier. - Le « Banquet forestier », organisé cette année par l'Association des Agents des Eaux et Forêts, se tiendra le samedi 1er février 1913 à l'Hôtel Continental (entrée par la rue Rouget-del'Isle) à 19 heures 1/2. Il sera présidé par M. le ministre de l'Agriculture, et plusieurs personnalités, dont le bienveillant appui est acquis aux forestiers, l'honoreront de leur présence.

Tous les Agents ou anciens Agents des Eaux et Forêts, adhérents ou non à l'Association, sont priés d'y assister (prix: 13 fr.50 par personne, tout compris). Tenue de ville: redingote ou jaquette.

Envoyer les adhésions avant le 27 janvier au Secrétaire général de l'Association, 78, rue de Varenne, à Paris (VII®).

Sociétés de Secours et Prêts entre les Agents forestiers. L'Assemblée générale de la Société de Secours et Prêts entre les Agents forestiers aura lieu le samedi 1er février 1913 à 3 heures de l'après-midi à l'Hôtel de la Société Nationale d'Agriculture de France, rue de Bellechasse, 18, sous la présidence de M. Cousin.

A l'issue de l'Assemblée générale, le Trésorier se mettra à la disposition des sociétaires désireux d'effectuer le versement de leur cotisation pour l'année courante.

BULLETIN DU COMMERCE DES BOIS

PARIS. Si rien ne vient modifier l'état de choses actuel, on peut' être assuré que la construction parisienne continuera sa marche ascendante pendant l'année 1913.

Les projets de travaux neufs sont présentés partout. Paris va continuer à se transformer et les matériaux de construction sont assurés de trouver tous les débouchés qu'il est possible d'envisager,

Le commerce des bois de sciage et d'ébénisterie sera certainement favorisé. Il s'en suivra naturellement une grande fermeté dans les prix de vente, quand ce ne sera pas la hausse qui prévaudra. Cette hausse s'affirme dans les cours des sapins du Nord vendus à la consommation parisienne, ainsi qu'il ressort des circulaires envoyées par les marchands. de bois de la côte et les marchands de bois parisiens à tous leurs clients.,

[blocks in formation]

Les contrats pour expédition Ouverture 1913 sont toujours en pleine activité, et les prix sont de plus en plus fermes. C'est une hausse frénétique, difficilement explicable même, car les raisons de la montée des prix en 1912 ne paraissent pas exister autant pour cette année-ci.

Hernosand vend le 2 1/2 X 7" rouge 227 fr. 50, et la planchette 1X 4 1/2", 215 francs, et IX 4", 205 francs.

Le bois blanc vaut, dans le même district, 34 1/2 cmes base Ire pour le 3 X 9", 210 francs pour battens 7" et 6 1/2", 197.50, et 187, 50 pour la planchette.

D'ailleurs, les Suédois, cette année, n'ont guère eu besoin de pousser à la vente, et leur production d'Ouverture a été enlevée avant même que les stock-listes se soient lancés en circulation.

VILLERS-COTTERÊTS.

[ocr errors]

L'exploitation des coupes, favorisée par le beau temps, est en pleine activité ; le manque d'ouvriers bûcherons se fait sentir sur certains points, malgré les prix de façonnage assez rémunérateurs, surtout dans les coupes vendues par unité de produit. Dans ces coupes, les prix de façonnage varient de 1 fr. 75 à 2 fr. 50 le stère, suivant l'âge des peuplements, ce qui fait que, malgré la médiocrité des prix d'achat, les produits reviennent encore assez cher à l'acquéreur,

Aucun marché important n'a encore été conclu en ce qui concerne les bois en grume on croit fermement que les prix seront les mêmes que l'an dernier.

Quant aux bois de chauffage, des marchés portant sur environ 120 à 130 décastères ont été conclus au prix de 80 fr. l'un, au choix re qualité; il en résulte que des marchands restent chargés de vieux bois et de bois de qualité inférieure qui seront d'un placement assez difficile, surtout si l'hiver ne se fait pas sentir un peu rigoureux; jusqu'à ce jour la température n'a pas poussé à la consommation de chauffage; pas de neige, pas de gelée ; dans ces conditions, il est probable que les provisions faites pour l'hiver ne seront pas renouvelées.

En résumé, la situation sur la place est bonne pour les bois d'œuvre et mauvaise pour les bois de chauffage.

--

ORLÉANS. Marché au calme. Les transactions sont laborieuses par suite de la température peu rigoureuse, mais le vendeur n'est pas encore découragé et tient les cours assez fermes dans l'espérance d'un hiver tardif. La quantité de bois de chauffage disponible n'est d'ailleurs pas très importante.

Cours sans variation intéressante en somme.

CLAMECY.

La situation reste à peu près la même. Aucun marché important n'a été conclu pendant le mois de décembre, pas plus en bois de charpente qu'en bois de chauffage.

Les cours restent stationnaires.

Les exploitations, favorisées par un temps exceptionnel, sont poussées avec activité.

On ne parle pas encore des écorces.

[blocks in formation]
[ocr errors]
[ocr errors][merged small]

Bois d'industrie. Cette marchandise est l'objet de nombreux marchés en ce moment dans la région du centre.

Bois à charbon. Affaires lentes; actuellement les prix du bois de chauffage et des bois à charbon ne sont plus établis. Les taillis invendus à ce jour ne trouveront plus preneurs. La main d'œuvre augmente sans cesse et les bois de cette catégorie sont de moins en moins demandés, d'autant plus que les gros représentants de bois à charbon exigent dès maintenant un diamètre plus fort pour les brins destinés à être carbonisés. En outre, avec la saison douce que nous traversons le commerce de bois de chauffage ne peut guère avoir d'activité.

RAON-L'ÉTAPE. Même situation que le mois dernier.

[merged small][ocr errors]
[ocr errors]

Affaires calmes, cours sans changement.

Le temps favorise les exploitations; les chantiers sont mieux approvisionnés.

Le froidétant peu intense, on brûle peu de bois de chauffage, dont les cours restent stationnaires.

[blocks in formation]

Les bois de charpente sont toujours recherchés et les prix sont fermes. Malgré la douceur de la température, les prix des bois de feu n'ont pas fléchi jusqu'ici. Les magasins sont bien approvisionnés.

PONTARLIER.

Affaires calmes. Cours sans changement. Les exploitations des coupes ont repris une certaine activité, grâce à la clémence exceptionnelle de la température et à la disparition des neiges.

L'Administration forestière a mis en vente, à Levier, le 11 décembre, 8 lots de bois façonnés, de la forêt domaniale de ce nom; ils renfermaient 1.338 mètres cubes grume (tige), vendus 27.940 francs.

Le lendemain 12 décembre, un lot de chablis et bois secs provenant de la forêt communale de Pontarlier a été vendu, dans la salle ordinaire des adjudications publiques de cette ville, 5.700 fr. + 118 fr. de charges. Il comprenait 245 m. c. grume (tige).

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]
« PreviousContinue »