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SOMMAIRE DE LA LIVRAISON DU 15 NOVEMBRE 1913

Les repeuplements dans la forêt domaniale de Vierzon, par PAUL BUFFAULT...

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Neuilly-sur-Seine.

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Lire, en 3e page, l'annonce de la MAISON VERSEPUY, la plus importante production de graines forestières.

LES REPEUPLEMENTS DANS LA FORÊT
DOMANIALE DE VIERZON

La Revue a publié dans son numéro du 1er août 1909 une notice sur la forêt domaniale de Vierzon. Nous avons fait ressortir dans cette étude l'importance des travaux de repeuplement qui y ont été exécutés depuis 1670. A cette époque, la forêt comprenait 119 hectares de << bruyères et places vides » et 3.188 hectares « entièrement ruinés et dégradés», soit par les incendies, soit par « le pacage ordinaire des bestiaux et bêtes à laine ». 83 p. 100 de la surface étaient donc improductifs. Aussi les commissaires réformateurs prescrivirent-ils de «< labourer les grandz vides et les semer de glands pour les laisser recroistre en fustaye ».

En 1779, la surface totale des vides n'était plus que de 1.359 hectares, soit 25,6 p. 100 de la contenance de la forêt.

L'étendue des vides en 1859 était de 1.650 hectares et l'augmentation constatée était la conséquence de l'application des aménagements de 1779, 1785 et 1793, qui avaient prescrit, contre toutes les règles de la sylviculture, la transformation en taillis des anciennes futaies de Vierzon et l'exploitation, à l'âge de 22 ans, sur 86 p. 100 de la surface, de peuplements traités jusque-là à la révolution de 150 et 200 ans.

Grâce aux travaux d'assainissement exécutés dans la forêt, qui étaient la condition sine quâ non de la réussite des travaux de repeuplement, on arriva à reboiser, de 1857 à 1870, 1.390 hectares de vides. Les travaux exécutés, notamment dans les brandes 1, de 1862 à 1867, avaient admirablement réussi et abouti à la formation de peuplements mélangés de chênes, de pins maritimes et de bouleaux, très denses, sur 80g hectares. En 1879, en dépit des incendies qui avaient ravagé depuis 1870 une surface de 300 hectares, les vides avaient à peu près disparu dans la forêt.

Cette situation tout à fait favorable fut compromise par le désastreux hiver de 1879-1880, qui vint anéantir 956 hectares de repeuplements de pins maritimes, à l'état de fourrés et de gaulis. Elle fut encore aggravée par les incendies qui ont parcouru 644 hectares en 24 ans, de 1880 à 1903.

En 1890, il restait environ 1.100 hectares de vides à repeupler. Ce

1.

On appelle ainsi les parties recouvertes de bruyères. (52 ANNÉE). -15 NOVEMBRE 1913

XI. - 43

travail de restauration a été l'une des plus graves préoccupations des agents locaux dans ces vingt dernières années et nous voudrions faire ressortir les résultats obtenus.

Sans revenir sur la description de la forêt faite précédemment dans la Revue, nous rappellerons que la forêt de Vierzon, d'une contenance totale de 5.30 h. 40 a. est assise sur le revers du plateau, qui s'étend entre les vallées du Cher et de la Sauldre, à l'altitude moyenne de 165 mètres. Elle repose presque entièrement sur les argiles à silex de l'éocène, qui forment une couche imperméable. L'imperméabilité du sol et l'absence de relief amènent la stagnation des eaux à la surface du sol pendant une grande partie de l'année et c'est là la difficulté la plus grave contre laquelle on a à lutter. Les jeunes peuplements ont d'ailleurs beaucoup à souffrir des gelées printanières, en raison de l'humidité presque constante qui règne dans la forêt. Le sol est presque partout recouvert dans les vides et les parties clairiérées par la bruyère (Calluna vulgaris), l'ajonc (Ulex europæus), le genêt à balais (Sarothamnus vulgaris) et par une couche épaisse de fenasse (Agrostis alba).

Le peuplement est formé par les chênes rouvre et pédonculé (76 p.100), le bouleau (13 p. 100), le hêtre, le charme, le tremble, l'alisier torminal, le coudrier, le frêne. Le pin sylvestre a été introduit sur 457 hectares; il existe, tantôt en massif en mélange avec le chêne, tantôt à l'état de bouquets ou de perches isolées. Sur 120 hectares, les pins sylvestres sont mélangés de pins maritimes. La bourdaine est abondante presque partout.

Résultats obtenus de 1891 à 1904. Désireux de nous rendre un compte exact des résultats obtenus par les travaux de repeuplement et de la valeur des procédés employés, nous avons fait procéder, en 1908 et en 1909, au recensement général des vides, afin d'établir un contrôle sérieux des travaux de restauration. Pour ne pas surcharger outre mesure le personnel par cette opération longue et délicate et pour apprécier en parfaite connaissance de cause la réussite des repeuplements effectués, nous avons limité cette étude aux vides sur lesquels ont été exécutés des travaux de 1891 à 1904 inclus.

Pendant cette période de 14 années, les travaux ont porté sur une étendue totale de 1.438 hectares 38 ares, savoir :

1o travaux neufs....

2o travaux d'entretien ou regarnis des surfaces parcourues de 1891 à 1904...

873 ha. 47 a.

564 ha. 91 a.

Les surfaces pouvant être considérées comme définitivement reboisées s'élèvent à 515 hectares, soit 59 p. 100 de la contenance parcourue

en travaux neufs. Il reste encore à regarnir 358 hectares de vides insuffisamment repeuplés.

314 hectares ont été repeuplés du premier coup à l'aide d'une dépense de 37.147 fr. 50, soit de 118 fr. 47 c. par hectare reboisé. 202 hectares ont été reboisés par les travaux de regarnis, qui ont porté sur une surface totale de 511 hectares. La dépense a été de 26.775 fr., soit de 132 fr. 79 c. par hectare reboisé.

La dépense totale a été de 63.922 fr.50 et la dépense moyenne a été, dans l'ensemble, de 124 fr. par hectare reboisé.

On voit que la surface repeuplée en travaux neufs comprend 35,9 p. 100 de la surface parcourue en travaux neufs, 60,9 p. 100 de la surface totale reboisée et que la dépense effectuée de ce chef s'élève à 58 p. 100 de la dépense totale. Les travaux d'entretien ont porté sur 64,6 p. 100. de la surface parcourue en travaux neufs, mais il y a lieu de remarquer que certaines parties ont dû être reprises plusieurs fois. Ainsi, 53 h.47 a. de plantations, effectuées en 1891 et 1892, ont été regarnies une première fois en 1899, une seconde fois en 1900; la surface parcourue réellement en travaux de regarnis se réduirait donc à 511 hectares 44 ares, au lieu de 564 h. 91 a.

La surface reboisée à l'aide des travaux d'entretien représente 39, 1 p. 100 de la contenance totale repeuplée et la dépense s'élève à 42 p. 100 de la dépense totale.

Examen des procédés employés. le semis, tantôt la plantation.

1o Semis.

On a utilisé à Vierzon tantôt

De 1891 à 1895, les semis ont été exécutés exclusivement à l'aide de graines de pin sylvestre; le pin maritime a été écarté à cause de son peu de résistance à la gelée. Mais en 1896 on a commencé à employer, concurremment avec la graine de pin sylvestre, celle de pin maritime dans la proportion de 1/3 en poids. Les résultats obtenus ont été satisfaisants; le pin maritime croft très rapidement; les semis atteignent souvent o m.50 à o m.60 de hauteur en deux ans et leur présence faverise beaucoup le développement des chênes voisins dans les peuplements clairiérés et mal venants.

Les repeuplements par semis de graines résineuses ont été effectués sur une surface totale de 556 hectares. La surface effectivement reboisée a été de 115 hectares, soit 20,6 p. 100 de la contenance parcourue. La dépense moyenne a été de 240 fr. 21 par hectare reboisé, y compris la valeur des graines.

Les insuccès portent sur 441 hectares et doivent être attribués:

1° Sur 298 hectares, à l'envahissement de la fenasse.des bruyères et des ajoncs, qui se sont développés rapidement et ont étouffé le semis; 2o Sur 24 hectares, à la qualité défectueuse des graines et à la sécheresse du printemps;

3o Sur 31 hectares, aux dégâts causés par les lapins, qui sont assez nombreux dans la forêt et dans les propriétés voisines;

4° Sur 38 hectares, à des incendies qui ont complètement détruit les semis obtenus antérieurement;

5o Sur 50 hectares, au défaut d'assainissement préalable.

Si nous cherchons à analyser spécialement les résultats des semis de 1901, 1902, 1903 et 1904, nous arrivons aux constatations suivantes : Igo1. Surface parcourue 48 hectares; réussite 25 p. 100 moyenne. Elle a varié de 15 à 70 p. 100 dans les parties saines et dépourvues de bruyères; elle a été médiocre sur 10 hectares.

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1902. Surface parcourue 36 hectares; réussite 23,8 p. 100. La réussite partielle est due à un printemps très favorable; les insuccès ont pour cause la mauvaise qualité du sol et le développement rapide d'une couche épaisse de bruyères et de fenasse.

1903. Surface parcourue 80 hectares; réussite 3,6 p. 100. L'insuccès est dû à la même cause; la bruyère, la fenasse et les ajoncs ont envahi le sol de très bonne heure et étouffé les semis naissants. D'ailleurs sur les 80 hectares parcourus, 47 hectares offrent l'aspect de véritables tourbières et le sol est complètement dépourvu de terre végétale. 1904. Surface parcourue 37 hectares 50 ares; réussite 18 p. 100 en moyenne. La réussite a été de 40 p. 100 sur 10 hectares, en raison de l'absence presque complète de l'épaisse couche de bruyères, de fenasse, d'ajones qu'on rencontre généralement partout ailleurs.

-

Ces exemples feront saisir les difficultés que l'on rencontre dans l'exécution des semis.

2o Plantations.

Les plantations ont embrassé une surface totale de 882 hectares, dont 537 hectares en travaux neufs et 345 hectares en travaux d'entretien. La surface réellement reboisée a été de 400 hectares (270 hectares en travaux neufs et 130 hectares en travaux de regarnis), soit 45,4 p. 100 de la contenance parcourue.

La réussite est de 50,3 p. 100 pour les travaux neufs et de 37,7 p. 100 pour les travaux d'entretien. Il est assez naturel que le succès des travaux de regarnis ne soit pas aussi élevé que celui des travaux neufs, car si les plantations n'ont pas réussi la première fois, cela tient généralement à l'infertilité du sol, à l'humidité, à la présence de plan

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