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tholiques. Les ecclésiastiques qui voudroient partager les travaux de ces missions, feroient bien de prendre la voie de la Nouvelle-Orléans, comme la plus courte et la moins coûteuse, et de passer dans cette ville dans les mois de décembre et de janvier, l'été et l'automne étant deux saisons plus dangereuses pour les étrangers dans cette partie. M. David, qui étoit en même temps grand-vicaire de l'évêque, curé de la paroisse, et supérieur du séminaire, vient d'être fait coadjuteur, sous le titre d'évêque de Mauricastre, in partibus infidelium. Il a reçu ses bulles à la fin de l'année dernière, et doit être sacré actuellement. Il seconde M. Flaget dans tous ses travaux. Ce qui les occupe actuellement est la construction d'une cathédrale à Bardstown. Les premières souscriptions ont été assez nombreuses, mais la dépense est considérable, et M. l'évêque a déjà été obligé d'em-. prunter. Il a établi deux communautés de soeurs pour l'éducation des jeunes filles; l'une sous une règle particulière, l'autre sous celle des Soeurs de la charité de saint Vincent-de-Paul. Celles-ci sont au nombre de quinze, dont quatre novices. Elles demeurent à un quart de lieue du séminaire, et vivent du travail de leurs mains. Leur maison peut à peine contenir trente personnes. Elles reçoivent des orphelines et des filles pauvres. On désireroit bien leur faire bâtir un hospice où elles pussent exercer leur charité. L'évêque cherche pareillement à établir une association dans le genre des Frères des Ecoles chrétiennes, pour l'éducation des argons; cet établissement seroit bien nécessaire dans un pays où les enfans sont assez abandonnés et mal instruits de la religion. Cette mission réclame des livres, des objets de piété, et généralement tout ce qui peut être utile à des maisons naissantes et fort dépourvues. Nous savons qu'on prépare un envoi, et qu'on a déjà rassemblé plusieurs objets. Ceux qui voudroient y joindre leurs offrandes sont priés de les envoyer à Aix, chez M. Pontier, imprimeur-libraire, rue Pont-Moreau.

QUIMPER. Il y avoit autrefois, à une demi-lieue de cette ville, une chapelle sous l'invocation de la Mère de Dieu, où se rendoient souvent les habitans de la ville et des environs. Les élèves du collège de Quimper y alloient en procession les premiers mardi après la fête de la Visitation. Lors de la révolution, cette chapelle fut vendue, mais de bons habitaus trouvèrent moyen de soustraire la statue et de la mettre en lieu de sûreté. Après la terreur, cette statue fut déposée dans une autre église: Au retour du Roi, on s'occupa de la rendre à son ancien local. La chapelle fut achetée et réparée par les libéralités des fidèles des environs, et la translation de la statue eut lieu le 9 juin de cette année. Le clergé et le peuple des paroisses voisines s'y étoient rendus, et la procession se fit avec beaucoup d'ordre et de recueillement. Le 1er, dimanche de juillet, jour de la fête patronnale, un chanoine de Quimper alla faire la bénédiction de la chapelle et officier. On prêcha en bas breton le matin, et en françois le soir. L'église étoit remplie d'une affluence de peuple, qui se réjouissoit de voir rétablir au milieu d'eux les pieux usages de leurs ancêtres, et de pouvoir, comme autrefois, porter leurs hommages et leurs vœux à celle qu'ile se sont accoutumés à regarder comme leur protectrice, et dont la statue leur paroît, pour tout le canton, un gage de bonheur et de tranquillité.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Une ordonnance du Roi, du 22 juillet, fixe la composition du cadre de l'état-major général.

- Une ordonnance du Roi, du 15 juillet, règle l'organisation du personnel, et le mode général de service pour l'administration des poudres et salpêtres.

-Une ordonnance du Roi, du 2 août, qui renferme 289 articles, est relative à la hiérarchie militaire et à la progression de l'avancement. Le grand nombre de disposi

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tions qu'elle contient nous empêche de la faire connoître, et se refuse à l'analyse.

- Le Roi a signé le contrat de mariage de M. le com'e Decazes, ministre de la police générale, avec M. de SaintAulaire.

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M. la duchesse de Brunswich-Bevern est arrivée le 7 août à Paris, et a fait le lendemain sa cour aux Princes et MADAME.

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La seconde affaire de l'Homme-Gris ayant été appelée le 6 en police correctionnelle, l'avocat du libraire Lhuillier a annoncé que l'auteur, le sieur Creton; étoit hors d'état de comparoître, de la suite des blessures qu'il avoit reçues dans un duel. M. l'avocat du Roi a déclaré qu'il s'agissoit moins ici du sieur Creton, dont la coopération à l'ouvrage n'étoit pas établie, que du sieur Lhuillier, déjà repris de justice pour la publication des premiers numéros. Lhuillier, interrogé par le président, a répété que M. Creton étoit l'auteur, et que sa maladie qui le retenoit au lit ne l'einpêchoit pas d'écrire. M. de Marchangy, dans son discours, a indiqué les passages les plus répréhensibles des numéros 3, 4 et 5 du il. tome de l'Homme-Gris. Ces passages sont dirigés contre le gouvernement royal, et renferment tantôt des provocations séditieuses, tantôt des menaces, des calomnies contre les particuliers. Le sieur Lhuillier, déjà traduit en justice, étoit averti des risques qu'il couroit; il les a bravés; il convient de le regarder comme le principal spéculateur, et il doit partager la responsabilité de ce qu'il publie. Par-là on préviendra les stratagêmes qui tendroient à dérober les véritables auteurs à la justice, en y substituant des prête-noms et des littérateurs postiches et inconnus. Les auteurs de l'Homme-Gris ont eu même l'audace d'indiquer un moyen semblable dans leur 5o. numéro. M. l'avocat du Roi a requis contre le sieur Lhuillier l'application de la loi. Le tribunal a ordonné que le sieur Creton seroit visité par des gens de l'art, et que le jour de l'appel de la cause seroit fixé après leur rapport.

Le sieur Creton a cru se trouver désigné dans le réquisitoire de M. Marchangy. Il a fait insérer dans le Journal du Commerce, une lettre où il dit qu'il est rédacteur et éditeur de l'Homme gris, et qu'il n'est ni littérateur postiche, ni pensionné par une caisse des libéraux..,

Le libraire Lhuillier a été arrêté, le 7 août, et conduit à Sainte-Pélagie, pour y subir le mois de prison auquel il a été condamné pour le premier procès de l'Homme-Gris. Il a ensuite obtenu un délai de trois jours pour mettre ordre à ses affaires.

- Le général baron Bessière, frère du maréchal tué à Wagram, vient d'être nommé lieutenant du Roi, à Calais.

- MM. Mondiet, Perès, Cassagne, Borden et Daguette, sont nommés conseillers à la cour royale de Paris; MM. Berdoy et Abeillé, conseillers-auditeurs, sont substituts au parquet.

S. M. vient d'accorder des lettres de grâce au sieur Pierre Marie, huissier de Dijon, qui avoit été condamné par la cour d'assises de Dijon, le 22 décembre 1815, à six ans de bannissement, comme ayant pris part au mouvement séditieux du 12 juillet précédent.

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On avoit répandu le bruit, dans quelques quartiers de Paris, qu'il y avoit une épidémie à l'hopital Saint-Louis; il est au contraire certain que la mortalité a été, du mois dernier, moindre dans cet hôpital que dans les mois précédens.

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On se propose de donner de la pompe au transport de la statue de Henri IV. Elle sortira le 12 des ateliers du Roule; 48 bœufs aux cornes dorées le traineront, couverts de housses blanches fleurdelisées. La sta ue sera couverte d'un voile, et s'avancera au milieu d'un cortége militaire et d'une musique nombreuse.

-La femme du général Chapelelaine vient d'attaquer en calomnie les auteurs des Lettres Normandes.

- La frégate la Durance est entrée dans la Loire, le 28 juillet, venant de la Martinique, d'où elle ramène l'ancien gouverneur, M. le comte de Vaugirauld.

-

Le duc de Glocesier, neveu et gendre du roi d'Angleterre, dont nous avons annoncé le passage à Brest, a débarqué aussi à La Rochelle, et a visité cette ville et Rochefort.

Les étrangers commencent à affluer à Aix-la-Chapelle, et chacun est occupé à s'y préparer des logemens. Le prince Hardenberg y est arrivé le 29 juillet. Il y a aussi plusieurs envoyés de presque toutes les puissances de l'Europe.

-La princesse d'Orange, belle-fille du roi des Pays-Bas, est accouchée, le 2 août, d'un prince.

Samedi 15 août 1818.)

(No. 419).

Suite des discussions en Irlande sur le veto.

Il a déjà été question plusieurs fois, dans ce journal, des discussions élevées en Irlande sur le veto que l'on proposoit d'accorder au Roi dans l'élection des évêques catholiques; et nous avons vu que les évêques d'Irlande envoyèrent quelques-uns de leurs collègues à Rome, pour y porter leurs vœux et ceux de leurs peuples, Nous avons parlé aussi dans notre n°. 334, tome XII, page 321, de la mission d'un religieux Franciscain d'Irlande, le P. Richard Hayes, député par le bureau catholique de Dublin. Ce bureau étoit très-prononcé contre le veto, et son agent a montré aussi un grand zèlę pour s'opposer à cette mesure. Toutefois sa mission n'a pas eu le succès qu'il désiroit, et les circonstances qui l'ont accompagnée et suivie ont donné matière à des plaintes fort vives. On a cherché à échauffer les esprits à ce sujet, et la conduite de la cour de Rome a été représentée sous des couleurs extrêmement défavorables. Nous nous sommes permis d'émettre notre jugement sur des écrits et des démarches qui nous ont paru porter le caractère de l'exagération et de l'injustice; et les suiles de cette affaire nous ont confirmé de plus dans une opinion sur laquelle nous avons aujourd'hui d'assez bons garans. Des pièces récentes ont jeté un nouveau jour sur ces discussions qui appartiennent d'ailleurs à l'histoire ecclésiastique. Avant de faire connoître un rescrit important, qui a paru sur cette controverse, il convient de revenir, aussi brièvement qu'il sera possible, sur ce qui l'a précédé.

Le 15 décembre 1817, M. Hayes présenta au bureau catholique de Dublin le rapport de sa mission. Cette pièce est assez longue, et nous n'en pouvons présenter qu'un

Tome XVI. L'Ari de la Religion et du Rot. B

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