Lamennais: La renaissance de l'ultramontanisme, 1782-1828

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Perrin, 1913

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Popular passages

Page 341 - L'essentiel serait de leur montrer que le christianisme est compatible avec tous les désirs sages ; qu'il ne livre pas les peuples au pouvoir comme de vils troupeaux ; qu'il protège et maintient tous les droits ; qu'en lui seul est la garantie de toutes les libertés légitimes.
Page 165 - Ne répondez rien ; allez votre chemin sans faire attention aux cigales : l'hiver viendra bien après l'automne. Si j'avais un conseil à vous donner, ce serait celui-ci, avec votre permission : Ne laissez pas dissiper votre talent. Vous avez reçu de la nature un boulet, n'en faites pas de la dragée, qui ne pourrait tuer que des moineaux, tandis que nous avons des tigres en tête. On s'empresse d'attacher votre nom à une foule de sujets, ce qui est bien naturel ; mais, croyez-moi, n'en faites...
Page 98 - Buonaparte a traité l'Espagne; nous n'avons qu'un exemple à suivre, celui des Espagnols : car il n'ya point de maux pour un peuple qui ne soient préférables à la perte de l'honneur et de l'indépendance. En supposant même que rien de tout cela n'arrive, que les ennemis se retirent, que la tranquillité intérieure se rétablisse et que le pouvoir se raffermisse entre les faibles mains où on l'a replacé, que pouvonsnous...
Page 325 - ... ou cette absorption du pouvoir spirituel a été régulièrement et ostensiblement proclamé. Mais le même principe n'a pas été, au fond, moins réellement rétabli, quoique d'une manière plus détournée, dans les États qui ont continué à s'intituler catholiques, où l'on a vu le pouvoir temporel soumettre entièrement à sa dépendance la hiérarchie spirituelle, et le clergé lui-même se prêter volontairement à cette transformation, en s'empressant de relâcher les liens qui l'unissaient...
Page 132 - C'est ainsi qu'on a sérieusement attribué la réforme du seizième siècle à la jalousie d'un moine, et la révolution française à un déficit de quelques millions dans les finances. Il faut le dire, car on ne le saura jamais assez: tout sort des doctrines; les mœurs, la littérature, les constitutions, les lois, la félicité des États et leurs désastres, la civilisation, la barbarie, et ces crises effrayantes qui emportent les peuples ou qui les renouvellent, selon qu'il reste en eux plus...
Page 70 - Ainsi vécut dans la souffrance et la pauvreté, et mourut dans l'exil, celui dont le nom ne devait jamais mourir. Sa destinée rappelle la destinée d'Homère, du Tasse, de Camoëns, de Milton. Ce n'est pas gratuitement que le génie est accordé à l'homme, et si l'on savait ce qu'il faut le payer, qui se sentirait l'âme assez forte pour accepter ce don formidable, et ne dirait plutôt comme le Christ...
Page 119 - Toutes les consolations que je puis recevoir, se bornent donc au conseil banal de faire de nécessité vertu. Or, sans fatiguer inutilement l'esprit d'autrui, il me semble que chacun peut aisément trouver dans le sien des choses si neuves. Quant aux avis qu'on y pourrait ajouter, l'expérience que j'en ai a tellement rétréci ma confiance, qu'à moins d'être contraint d'en demander, je suis bien résolu à ne jamais procurer à personne l'embarras de m'en donner; et j'en dis autant des exhortations....
Page 329 - Pourquoi faut-il que les succès qu'ils avaient le droit d'espérer de leur sollicitude soient compromis par des attaques d'une nature différente, il est vrai, mais qui pourraient amener de nouveaux périls pour la religion et pour l'État?
Page 75 - Je souffre toujours et même beaucoup. Je suis habituellement dans l'état que les Anglais appellent despondency, où l'âme est sans ressort et comme accablée d'elle-même. Peut-être se relèverait-elle un peu si j'étais plus éclairé sur ma destinée. Cette pauvre âme languit et s'épuise entre deux vocations incertaines qui l'attirent et la repoussent tour à tour. Il n'ya point de martyre comme celui-là.
Page 58 - Jésus, parles souffrances, les contradictions, les mépris, les rebuts, les ingratitudes, les haines, les outrages, les persécutions, et tout ce qui peut le plus crucifier mon orgueil et ma chair par lesquels je vous ai tant...

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