L'EMPIRE EST A SON APOGÉE. 675 forces mystérieuses du progrès! les députés ne s'apercevaient pas que leur rendre ce qu'ils demandaient, c'était rétablir ce qu'ils avaient voulu détruire. L'Empire, victorieux cependant, était à l'apogée de sa puissance; Napoléon III, le jour où les plénipotentiaires du congrès vinrent en grand uniforme lui présenter le traité signé par eux, parut comme l'arbitre de l'Europe. Le gouvernement impérial saurait-il maintenir sa prépondérance actuelle ? Cette prépondérance reposait-elle sur des bases solides? Cette double question laissait subsister bien des doutes dans les esprits; l'alliance intime entre la France et l'Angleterre qui, au début de la guerre, avait fait la sécurité du parti conservateur n'existait plus que de nom, et la cause de cette rupture était comme une menace permanente suspendue sur tous les intérêts. L'Angleterre, ardente à continuer la guerre contre la Russie, voulait qu'on l'attaquat par la Pologne ; l'Empereur y consentait, mais en échange des sacrifices qu'exigeait une telle entreprise, il avait demandé que l'Angleterre s'associât à une revendication des frontières du Rhin faite au nom de la France; le gouvernement anglais répondit d'une façon peu encourageante à ces ouvertures; Napoléon III fit la paix avec la Russie. Cette revendication des frontières du Rhin, pensée d'une politique et nécessité d'un règne, présageait une nouvelle guerre; les procès-verbaux des séances du congrès permettaient déjà de désigner le terrain sur lequel le gouvernement français s'apprêtait à engager la prochaine lutte; l'opinion publique sentait confusément que la paix n'était qu'un intermède, mais pourvu que l'intermède durât quelques années, elle n'en demandait pas davantage. La guerre d'Italie n'eut lieu qu'en 1859; un an à peine après le départ des plénipotentiaires, la plume d'aigle dont ils s'étaient servis pour signer le traité, et qui, placée sous verre, dans un cadre d'or, ornait le cabinet de l'Impératrice, était tout ce qui restait du congrès de 1856. FIN DU PREMIER VOLUME. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME PREMIER. INTRODUCTION. COMMENT L'EMPIRE S'EST FAIT. CHAPITRE PREMIER. LA FAMILLE BONAPARTE ET LA MONARCHIE DE 1848). 1 Les membres de la famille Bonaparte ont-ils jamais cru au rétablissement de l'Empire? - - - - Joseph Bona- La famille Bonaparte. Madame Mère. Louis Bonaparte. parte. Lucien Bonaparte. Napoléon-Jérôme Bonaparte. - - Le prince Eugène. Le roi de Rome. Les sœurs de l'Empereur. — Caroline Bonaparte et ses fils. - Élisa Bonaparte. parte. - Sa foi dans sa destinée. M. Fialin, secrétaire de Louis-Napoléon lytes. M. Mocquart. - Fondation d'une presse bonapartiste. · Le Club des Cotillons. — La conspiration de Boulogne.— monarchie de Juillet. CHAPITRE II. - LE BONAPARTISME ET LA RÉVOLUTION DE FÉVRIER. 52 M. Louis Bonaparte, réfugié en Angleterre, reçoit l'avis de se tenir prêt à rentrer Bonaparte à Paris. · - - Sa lettre au gouvernement provisoire. Il est invité à partistes en 1848. - La propagande bonapartiste. - - - Les premiers bona- blicain. M. Louis Bonaparte candidat malgré lui. La soupente du bottier - - - - - La presse bonapartiste. - Les ateliers nationaux. M. de Falloux, nommé rapporteur du projet de lo de Juin. - - - - - Ce qu'il y a derrière les barricades. L'idée française. — La Grévy. Les candidats à la présidence de la République. - MM. Thiers, de Lhuys. M. de Falloux. La vice-présidence de la République. - M. Vivien. TABLE DES MATIÈRES. 679 Le 29 janvier. L'Assemblée Les dossiers des procès de Strasbourg et de Boulogne. --- - - - - - - - Séance de nuit à - Fin de Rome. Indignation des représentants républicains. triomphe sans combattre. mises en accusation déclare qu'il n'y a pas lieu à suivre. M. Dufaure et la D'Hautpoul, Ferdinand Barrot, De Parieu, Rouher, Fould et Bineau. Les deux fauteuils. Le maréchal Jérôme Bonaparte. La loi sur l'ensei- gnement. M. Thiers et M. de Montalembert parrains de la loi; alliance impossible de la religion et de la philosophie. Le radeau de la Méduse. La loi sur l'enseignement et l'épiscopat. militaires. M. Leverrier appuye la suppression de la gratuité. — M. Car- lier fait abattre les arbres de la liberté. MM. Carnot, de Flotte et Vidal nommés représentants à Paris. Terreur du Gouvernement à la suite des élections du 10 mars. Élection de M. Eugène Sue. La grève des clients. L'expédition de Rome à l'intérieur. Moralisation de la presse. Wiesbaden et Claremont. Voyages et dis- cours du Président de la République. Revue de Satory. L'Empire au bâton. Message du 12 novembre. Nouveaux conflits. Préface du Voyage de M. Fleury à la recherche d'un ministre de la Le général Changarnier est destitué. ministère de transition. M. de Montalembert témoin de M. Louis Bona- |