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A LA MÊME LIBRAIRIE

L'Année politique, par André Daniel.

1901 (280 année), 1 volume in-16... 1902 (29e année), 1 volume in-16. 1903 (30e année), 1 volume in-16..

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L'année 1904 se caractérise, au point de vue législatif, par le vote et la promulgation d'une seule loi importante: celle qui a supprimé les congrégations autorisées, en interdisant complètement l'enseignement de toute nature à toutes les congrégations.

Ainsi la politique sectaire de M. Combes et de sa majorité, prenant des forces nouvelles dans ses propres violences, a abouti, en deux années, de 1902 à 1904, par des étapes rapides, à la destruction complète de l'enseignement libre congréganiste qu'avait formellement garanti la loi du 30 avril 1886. A l'heure actuelle, il ne subsiste plus en France d'autres congrégations que les congrégations hospitalières l'Etat s'étant déclaré provisoirement impuissant à rendre les mêmes services qu'elles les congrégations contemplatives de femmes et les quatre congrégations d'hommes en faveur desquelles le Sénat est saisi de demandes d'autorisation qu'il n'a pas encore examinées.

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Après avoir détruit l'enseignement congréganiste, il était fatal que le gouvernement et la majorité

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parlementaire s'attaquassent à l'enseignement libre même non congréganiste.

Les prétextes invoqués naguère pour supprimer l'un, celui par exemple sur « les deux jeunesses » ou celui relatif à « l'unité morale de la France »>, ne pouvaient manquer d'être invoqués à nouveau pour supprimer l'autre.

Aussi le ministère Combes a-t-il obtenu du Sénat le vote d'un projet de loi abrogeant la loi de 1850, dite loi Falloux, sur la liberté de l'enseignement, et établissant à sa place une liberté de l'enseignement singulièrement précaire et trompeuse, puisqu'il dépendra d'un décret du gouvernement, si la loi devient définitive, de fermer à sa volonté, sous prétexte de l'enseignement contraire à la Constitution, à la morale et aux lois, et malgré l'avis défavorable du Conseil supérieur de l'instruction publique, tout établissement scolaire qui déplaira au pouvoir.

Ambitieux de réaliser pour prolonger son existence tout le programme anticlérical, le gouvernement de M. Combes s'est ingénié à précipiter la séparation des Eglises et de l'Etat.

La protestation, d'ailleurs inévitable, de la Papauté contre la visite rendue en avril 1904 par le Président de la République au roi d'Italie à Rome aurait dû n'être considérée, par un gouvernement soucieux de conserver la paix religieuse et sociale, que comme un acte de pure forme, destiné à demeurer sans influence tant sur la politique extérieure que sur la politique intérieure de la France.

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