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disparaîtraient deux différences fondamentales entre les Mousses et les plantes vasculaires, consistant en ce que, chez les premières, le sporogone est passager et attaché, tandis que dans les secondes il est persistant et séparé du thalle.

Ces différences, bien qu'importantes en réalité, sontelles, au point de vue exclusivement morphologique, aussi fondamentales que le pense M. Dobrowolski? Et, en considérant la plante feuillue des vasculaires comme un thalle, ne crée-t-il pas des différences plus importantes à ce même point de vue? Il dit du reste, en s'appuyant sur sa théorie : « C'est l'absence de sporulation >> qui caractérise les plantes vasculaires. Par conséquent, >> nous ne trouvons pas chez elles d'homologues des spo>> ranges des plantes cellulaires. »>

Il n'y a donc ici qu'un simple déplacement des différences que nous avons indiquées. De plus, l'homologie que présente le développement des Cryptogames vasculaires avec celui des Gymnospermes et, par l'intermédiaire de ceux-ci, avec les autres Phanérogames, exige que l'on applique à ces dernières plantes la théorie de M. Dobrowolski, ce qui renverserait les idées universellement adoptées et qui sont fondées sur les recherches de nombreux botanistes depuis Strassburger.

La communication de M. Dobrowolski étant une note préliminaire, je propose à l'Académie son dépôt aux archives, en attendant le travail définitif de l'auteur. Peut-être ce travail me convaincra-t-il davantage. >>

La Classe a adopté cette proposition, à laquelle a souscrit M. Errera, second commissaire.

Note sur les groupes neutres à éléments multiples associés des involutions unicursales; par Fr. Deruyts, chargé de cours à l'Université de Liége.

Rapport de MM. Le Paige et Neuberg.

<«< Dans la courte note qu'il présente à la Classe, M. Fr. Deruyts étudie les groupes de k éléments neutres d'une involution I; assujettis à k—2 conditions.

Ces groupes sont nécessairement en nombre limité; c'est ce nombre que détermine l'auteur, en supposant que ces groupes contiennent des éléments multiples associés.

Il nous semble inutile de reproduire les résultats contenus dans le travail sur lequel nous avons l'honneur de faire rapport.

Comme résultat remarquable, nous mentionnerons cependant la propriété suivante : Il existe 2 (m—2) (m—3) trisécantes d'une courbe rationnelle de l'espace C", qui sont en même temps tangentes à la courbe.

Les théorèmes auxquels M. Deruyts est parvenu complètent d'une manière intéressante les recherches qu'il a publiées jusqu'aujourd'hui sur les groupes neutres des involutions unicursales; nous proposons bien volontiers à la Classe l'impression du travail dans le Bulletin de la séance.» Adopté.

Du tracé myographique du cœur exsangue;
par Jules Waroux.

Rapport de M. Léon Fredericq, premier commissaire,

<< La plupart des physiologistes admettent, avec Marey, que la systole ventriculaire correspond à une secousse simple du muscle cardiaque. Marey affirme que le tracé myographique du cœur excisé, vide de sang, est une colline à sommet unique. Si le cœur in situ donne un tracé différent (tracé trapéziforme, à plateau systolique en forme de П), cela serait dû, d'après Marey, à une circonstance secondaire la présence du sang en mouvement dans les cavités cardiaques, qui vient altérer, masquer la forme originairement simple du tracé cardiaque.

J'ai, au contraire, soutenu la doctrine qui assimile la contraction ventriculaire à un court tetanos, et affirmé que la forme trapézoïde du tracé ventriculaire représentait bien le tracé myographique du muscle cardiaque. Pour moi, les tracés myocardiographiques simples, à colline unique, ne s'obtiennent qu'avec des cœurs placés dans de mauvaises conditions de nutrition.

M. Waroux a repris la question, en utilisant le nouveau procédé de Langendorff, qui permet de conserver le cœur excisé du chien dans de bonnes conditions de nutrition, sans qu'une goutte de sang pénètre à l'intérieur des cavités de l'organe.

Le procédé de Langendorff consiste à extraire le cœur sur un chien que l'on vient de sacrifier, et à injecter sous pression continue du sang artérialisé par les artères coronaires. La canule qui amène le sang est placée dans l'aorte; les valvules sigmoïdes se ferment d'elles-mêmes. Dans ces conditions, le cœur fournit à volonté un tracé

trapézoïde, à plateau plus ou moins incliné, ou un tracé simple (colline à sommet unique), suivant qu'il est abondamment nourri de sang oxygéné, ou suivant qu'on ralentit et arrête le cours de ce sang dans les artères coronaires.

Le tracé normal du cœur fonctionnant à vide, mais convenablement nourri, est donc une courbe trapéziforme, analogue au tracé cardiographique ordinaire. La forme de cette courbe dépend de l'état de nutrition de l'organe, et nullement de la présence ou de l'absence de sang dans les cavités ventriculaires.

C'est un argument de plus en faveur de la doctrine de la contraction tétanique du muscle cardiaque.

Je propose de voter des remerciements à l'auteur et d'insérer son intéressant travail (avec les graphiques qu'il contient) dans le Bulletin de la séance. >>

La Classe a adopté ces conclusions, auxquelles s'est rallié M. Masius, second commissaire.

COMMUNICATIONS ET LECTURES.

M. Folie présente, pour le Recueil des Mémoires in-4o, un travail portant pour titre : Théorie du mouvement de rotation de l'écorce solide du globe. Fondements de l'astronomie sphérique au XXe siècle.

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Adopté.

M. L. Henry présente pour le Recueil in-8° des Mémoires, un travail sur les nitriles-alcools et leurs dérivés. - Adopté.

Théorie du mouvement de rotation de l'écorce solide du globe. Fondements de l'astronomie sphérique au XXe siècle; par F. Folie, membre de l'Académie.

J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un mémoire sur le Mouvement de rotation de l'écorce terrestre (1), que je résumerai en quelques lignes.

Les astronomes et les géologues sont aujourd'hui unanimes à reconnaître que le globe terrestre, quel que soit son état intérieur, est limité par une écorce solide, dont l'existence est bien confirmée, du reste, par celle de la nutation diurne.

Ce n'est donc plus la théorie de la rotation de la Terre de Laplace, complétée en quelques détails par Poisson et Peters, qui doit servir de base à l'astronomie sphérique, mais bien celle de la rotation de l'écorce terrestre.

C'est cette dernière théorie que nous avons essayé d'esquisser.

L'énoncé seul des théorèmes, auxquels elle nous a conduit, fera comprendre pourquoi la première a pu satisfaire les astronomes pendant un siècle, et pourquoi elle est devenue insuffisante, en présence de la précision des observations modernes.

(1) Mémoires des membres, tome LIII.

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