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3o La Cour d'appel de Gand depuis cinq siècles; par Napoléon de Pauw;

4° A propos de la statue de Granvelle; par Léonce Pingaud, de Besançon.

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Remerciements.

M. Th. Coopman remet le premier exemplaire de son livre Kinderlust, gedichten voor de jeugd, qui a remporté un des prix De Keyn au concours de 1897.

NOTE BIBLIOGRAPHIQUE.

M. Wauters, secrétaire de la Commission royale d'histoire, fait hommage à la Classe des lettres de deux volumes in-4° que cette Commission vient de faire paraître.

Le premier forme le tome troisième du Cartulaire de l'église Saint-Lambert de Liége, édité par M. Stanislas Bormans et par M. le doyen Schoolmeesters; le deuxième constitue le premier volume de la publication intitulée : Chartes de l'abbaye de Saint-Martin de Tournai, par M. d'Herbomez.

Je n'ai pas besoin, dit M. Wauters, de m'étendre sur l'importance de ces deux volumes : elle n'échappera à personne. Le troisième volume des chartes de l'église de Liége, qui s'arrête en l'année 1340, jette un grand jour sur les actes politiques des évêques de la cité de saint Lambert; quant aux chartes de Saint-Martin, elles abondent en renseignements sur la géographie et l'histoire des familles de Tournai et des environs de cette ville.

PRIX DE STASSART POUR UNE NOTICE SUR UN BELGe célèbre.

Huitième période (1893-1898).

Conformément aux intentions du donateur, la Classe a attribué un prix de la valeur de 600 francs à l'auteur de la meilleure notice en français, en flamand ou en latin, consacrée à la Vie et aux travaux de Nicolas Cleynaerts, dit Clenardus, grammairien, orientaliste et voyageur, né à Diest en 1495, mort à Grenade en 1542.

Un mémoire, en français, portant pour devise: Viribus unitis, a été reçu en réponse à ce concours. Commissaires: MM. Lamy, P. Willems et P. Thomas.

ÉLECTIONS.

La Classe procède à l'élection de son directeur pour l'année 1899. Les suffrages se portent sur M. Banning.

M. le comte Goblet d'Alviella, en installant au fauteuil M. Vander Haegen, directeur pour l'année 1898, remercie ses confrères pour le concours sympathique qu'ils ont bien voulu lui prêter pendant la durée de son mandat, concours, dit-il, qui lui a facilité la tâche qu'il a remplie pendant deux années, c'est-à-dire depuis la mort du directeur Henne, survenue alors qu'il n'était encore que vicedirecteur.

M. Vander Haegen propose de voter des remerciements à M. le comte Goblet d'Alviella pour le zèle et le dévouement qu'il a apportés pendant ces deux années.

M. Banning, invité à venir prendre place au bureau, remercie pour le témoignage de sympathie dont il vient d'être l'objet et qu'il s'efforcera, dit-il, de justifier.

La Classe procède ensuite à l'élection des sept

membres chargés de juger la deuxième période du neuvième concours (1896-1897, Enseignement moyen et art industriel) des prix fondés par Joseph De Keyn.

Ont été élus MM. L. Fredericq et J. Neuberg, de la Classe des sciences; MM. D. Sleeckx (1), P. Thomas, P. Willems et L. Vanderkindere, de la Classe des lettres, et M. H. Hymans, de la Classe des beaux-arts.

La Classe prend notification des quarante-deux ouvrages reçus pour ce concours.

RAPPORTS.

Théorie du vers rythmique; par Jules Guilliaume, secrétaire - trésorier honoraire du Conservatoire royal de musique de Bruxelles.

Rapport de M. Ernest Discailles, premier commissaire.

« Si l'on a pu établir que, sous le rapport des combinaisons métriques, les modernes innovateurs de la poésie française n'ont rien trouvé que l'on ne trouve déjà au moyen âge; s'il est certain que les vers de onze, de treize et de quinze syllabes remontent bien au delà du XIXe siècle, il est certain aussi que la valeur musicale du vers français n'a été mise en un relief puissant que de notre temps.

Est-ce à dire, comme d'aucuns le prétendent, qu'avant l'école romantique aucun poète n'ait eu la conscience de cette valeur?

Mais, sans parler de Baïf et de sa cadence métrique, de Malherbe qui peina souvent avec succès sur le rythme,

(1) M. Sleeckx, sur sa demande, a été remplacé par M. Bormans.

et surtout de l'incomparable La Fontaine, ne trouvonsnous pas chez Racine à chaque instant, et chez Corneille à certains jours, une science parfaite du rythme?

Et même, pendant ce que nous appellerions volontiers l'éclipse rythmique du XVIIIe siècle, ne constatons-nous pas le sentiment vrai du nombre dans André Chénier, voire dans quelques poetæ minores dont l'affectation a malheureusement fait tomber dans l'oubli le badinage gracieux?

Les poètes français du XIXe siècle se préoccupent, en tous cas, beaucoup plus que leurs devanciers de la musique

du vers.

Que d'essais depuis quarante ans pour arriver à cette harmonie idéale qui est le rêve du poète! Quelle rivalité acharnée entre les écoles qui prétendent élever leurs préférences à la hauteur d'un dogme!

L'un des membres qui ont fait le plus d'honneur à la Classe des beaux-arts de l'Académie, M. André Van Hasselt, préconisait, il y a près d'un demi-siècle, l'introduction dans la poésie française du vers rythmique qui est le vers de toutes les nations littéraires, à l'exception de la France. Nous lisons dans la préface des Nouvelles poésies, publiées en 1857 :

« Une série d'études rythmiques que l'auteur ne présente que comme de simples essais terminent son volume. Elles sont spécialement appliquées à de petits sujets lyriques, chansons populaires et autres, recueillies à droite et à gauche. Peut-être aurait-il dù joindre aux morceaux qui composent cette catégorie particulière une théorie des diverses coupes de vers et de l'accentuation, telles qu'il les comprend dans la poésie lyrique propre

ment dite. Mais il confesse sincèrement que le loisir nécessaire pour l'élaboration d'une théorie semblable lui a manqué jusqu'à présent. >>

Dans une autre de ses préfaces, Van Hasselt estime que l'abbé Scoppa, Paul Ackermann, Ducondut, H. Boscaven et Castil-Blaze ont posé nettement et discuté, sans la résoudre d'une manière complète, la question d'une réforme radicale dans le vers lyrique, sans laquelle aucune poésie ne saurait correspondre à une mesure musicale quelconque.

Quoiqu'il restreignit ainsi sa réforme au vers destiné à être chanté, il est incontestable que la plupart des Études rythmiques n'ont pas été conçues en vue d'une traduction musicale; la nature et l'étendue de leurs sujets s'y prêteraient difficilement. Le mécanisme de la versification est d'ailleurs indépendant du caractère — lyrique ou didactique, narratif, descriptif ou dramatique du genre de poésie auquel il s'adapte. Les Études de Van Hasselt, lyriques ou non, portent leur musique en elles-mêmes; elles sont véritablement rythmiques; ses formules ne s'appliquent pas seulement à une certaine catégorie, mais à toutes les sortes de vers.

A l'inverse du procédé suivi par ses devanciers, il avait voulu commencer par la pratique du vers lyrique. C'était seulement après avoir établi toutes les combinaisons dont ce vers est susceptible d'après l'emploi et la disposition de ses articulations élémentaires, qu'il pourrait, ajoutaitil, produire un essai de théorie, fruit de vingt-cinq ans de réflexions et de labeur.

Il est pourtant malaisé de ne voir dans les Études rythmiques que de simples préparations, des pièces à l'appui d'un essai de théorie. Si tel avait été le but de Van Hasselt, un ou deux exemples de chaque espèce de

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