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qui dérouteront nos écoliers, étrangers à l'étude de la philosophie, nous pensons que la refonte aurait dû être plus complète et que M. Keiffer aurait bien fait de recourir aux essais qui ont paru en France, quelque superficiels qu'ils soient. Le Dictionnaire est plus original et témoigne de longues recherches, d'un labeur persévérant. Certes, il n'est pas à l'abri de toute critique (quel dictionnaire n'a point ses imperfections?), mais il présente une utilité incontestable: il éclairera l'élève et allégera la besogne du professeur. Comme il est en manuscrit, il sera loisible à M. Keiffer d'y faire les retouches et les additions qu'il jugera nécessaires.

L'enseignement de l'histoire laisse encore beaucoup à désirer dans nos écoles. Trop souvent le professeur fait apprendre par cœur le manuel; trop souvent l'élève, même s'il n'y est point astreint, s'applique à en répéter fidèlement les termes. Il a paru que l'un des meilleurs moyens d'obliger le maître à faire un exposé oral et l'auditeur à refaire le même travail sans s'asservir au mot à mot, était de donner au manuel la forme d'un résumé, d'une table raisonnée des matières, d'un aidemémoire, d'où fût exclu tout développement littéraire, mais où l'on pût retrouver sans peine les notions précises qui constituent comme la charpente de l'histoire. M. Frederichs s'est imposé cette tâche pour l'époque moderne : c'est précisément l'époque la plus difficile à traiter, à cause de l'enchevêtrement des faits et de la multiplicité des causes agissantes. Nous ne dirons pas que le livre de M. Frederichs ait atteint d'emblée la perfection. D'abord nous y signalerons un manque de proportion: la part faite au XVIe siècle est trop considérable, celle qui est 3me SÉRIE, TOME XXXV. 49

réservée au XVIIIe ne l'est pas assez. Puis il est un peu touffu bien des détails auraient pu être élagués; les personnages et les événements principaux y auraient gagné en relief. Mais en revanche, on louera l'exactitude des renseignements, la sûreté de l'information. Les divisions sont nettes et logiques; le lecteur trouve un fil conducteur qui le guide d'un bout à l'autre de l'ouvrage. Les institutions et les doctrines sont clairement définies. Pour chaque période, le mouvement des idées, la situation morale, l'état des lettres et des arts, le développement économique sont brièvement esquissés. De nombreux tableaux généalogiques facilitent l'intelligence du texte. Bref, c'est un recueil de faits extrêmement abondant sous un volume restreint, et nous sommes persuadés qu'il rendra des services, à condition que le professeur sache en user comme il convient et indique aux élèves la manière d'en tirer parti.

Le Cours élémentaire de physique de M. Wouters est un manuel parfaitement approprié aux besoins des classes latines. L'auteur, qui suit d'assez près le programme officiel, a réussi à donner de justes proportions aux différentes parties de la physique. Il insiste particulièrement sur les phénomènes qui se passent sous nos yeux et sur les applications les plus intéressantes des principes. Quant aux théories abstraites et difficiles, il se contente de les résumer, et il réduit au strict nécessaire les formules mathématiques. S'il laisse de côté certaines questions qui sont au-dessus de la portée des élèves de rhétorique ou qui n'offrent que peu d'attrait, personne ne songera à lui en faire un grief, d'autant moins qu'il expose avec un véritable talent les conquêtes les plus récentes de la

science, notamment dans le domaine de l'électricité. Son livre, méthodique et clair, est éminemment propre à inspirer aux jeunes gens le goût de la physique. Faire aimer la science est un grand mérite pour un traité élémentaire; il rachète amplement les légers défauts qu'on pourrait relever çà et là dans le Cours de M. Wouters.

M. le Secrétaire perpétuel proclame les résultats suivants des concours et des élections.

CONCOURS ANNUEL 1898.

...

Un mémoire portant pour devise : Cependant et dút-il m'en coûter plus, j'ai pris la ferme résolution de suivre la littérature belge, je n'ose pas dire dans ses progrès, mais dans sa marche incertaine et vacillante (VAN DE WEYER), a été reçu en réponse à la deuxième question du programme:

Faire l'histoire de la littérature française en Belgique, de 1815 à 1830.

Un mémoire portant pour devise: La charité est un besoin social, a été reçu en réponse à la septième question :

Faire l'histoire de l'assistance publique dans les campagnes en Belgique, jusqu'à nos jours.

La Classe n'a pas décerné les prix proposés pour la solution de chacune de ces questions.

PRIX PERPÉTUELS.

PRIX DE STASSART.

NOTICE SUR UN BELGE CÉLÈBRE.

(Huitième période: 1893-1898.)

La Classe des lettres a offert, pour cette huitième période, un prix de six cents francs à l'auteur de la meilleure notice, écrite en français, en flamand ou en latin, consacrée à la vie et aux travaux de Nicolas Cleynaerts, dit Clenardus, grammairien, orientaliste et voyageur, né à Diest en 1495, mort à Grenade en 1542.

Un mémoire a été reçu pour l'obtention de ce prix; il porte pour devise: Viribus unitis.

Conformément à l'avis de la majorité de la Commission d'examen, le prix n'est pas décerné.

PRIX DE KEYN.

IX⚫ concours, seconde période : 1896-1897.)

Enseignement moyen et art industriel.

Sur la proposition du jury, la Classe décerne un prix de mille francs :

1° A M. Dominique Keiffer, préfet des études honoraire, à Liége, pour son manuscrit : Dictionnaire de style français-latin;

2o A M. J. Frederichs, professeur à l'Athénée royal d'Ostende, pour son manuscrit : Manuel d'histoire moderne ; 3o A M. L. Wouters, professeur au collège Saint-Rombaut, à Malines, pour son livre : Cours élémentaire de physique.

PRIX GUINARD.

Le Dr Guinard, de Saint-Nicolas (Waes), a fondé par disposition testamentaire un prix perpétuel de 10,000 francs, à décerner, tous les cinq ans, à l'auteur du meilleur ouvrage ou de la meilleure invention pour améliorer la position matérielle ou intellectuelle de la classe ouvrière en général sans distinction.

Conformément aux conclusions du rapport du jury, le prix pour la sixième période (années 1892 à 1897) a été décerné à M. le Ministre d'Etat Le Jeune, président de la Ligue patriotique contre l'alcoolisme, pour l'œuvre entreprise par cette association.

ÉLECTIONS.

Depuis ses dernières élections, la Classe a eu le regret de perdre MM. Pierre Willems et Alphonse Wauters, membres titulaires; Chrétien Dehaisnes, le chev. von Arneth, Canovas del Castillo et le chev. Const. von Hoefler, associés.

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