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électrique pour la radiation infra-électrique émanant d'un fil de platine chauffé au rouge sombre ou au rouge cerise, il faut charger l'électroscope négativement, à l'opposé de la radiation Röntgen (probablement de plus petite longueur d'onde); celle-ci décharge de préférence l'électricité négative. Une spirale de fil de platine chauffée à l'aide d'un courant est placée en a.

III.

On peut, à l'aide d'un appareil (fig. 2), montrer que la décharge est d'autant plus rapide que le champ électrique émanant de l'électroscope et atteint par la radiation infra-électrique est lui-même plus grand (proposition que nous avons déjà démontrée à l'aide de cages en toile métallique).

E

S

тат

FIG. 3.

En effet, si nous plaçons l'écran en E (fig. 3), le champ électrique atteint par la radiation sera représenté par le volume du cône limité par les génératrices Sa, Sa'. Si, au contraire, l'écran est en E', nous aurons à considérer le cône Sa1, Sa'1, et la décharge est plus rapide. L'expérience peut se faire à l'aide d'une source quelconque.

Disons enfin qu'il suffit de placer devant l'ouverture de l'écran deux fils métalliques en croix qui ne s'opposent en aucune façon au passage des rayons pour diminuer considérablement la vitesse de décharge.

IV.

Afin de montrer que les radiations infra-électriques qui émanent d'un fil de platine chauffé au rouge sombre ou au rouge cerise ne sont pas les radiations que nous connaissons, nous avons encore fait construire une lame en sel gemme parfaitement transparente ayant 5.5 X 7.5 centimètres.

Cette lame pouvait à volonté être enlevée ou placée devant une ouverture de même dimension, pratiquée dans un écran en carton. Cela étant, on observait que la décharge de l'électroscope était complètement enrayée par l'interposition du sel, alors que les radiations connues la traversaient en presque totalité. Cette preuve s'ajoute à celle de l'opacité du champ électrique pour ces radiations.

CONCLUSIONS.

A. Caractères des radiations infra-électriques : 1° Elles déchargent les conducteurs électrisés.

Lorsqu'elles sont produites par les flammes, par l'étincelle électrique ou par un corps incandescent, cet effet ne peut être attribué à une action particulière des gaz, car un grillage métallique à mailles très larges enraie presque complètement la décharge.

2o Un champ électrique présente pour ces radiations une opacité plus ou moins marquée.

5o Elles développent à la surface des diélectriques un fluide spécial que nous avons désigné sous le nom d'infra-électricité et qui refoule et dissipe l'énergie électrique.

B. Ces radiations ne sont pas celles que nous connais

sons :

1o Eu égard à l'opacité du champ électrique, il ne peut en être ainsi.

2o Leur action varie avec la distance beaucoup plus rapidement que la loi du carré ne l'exige.

Elles subissent donc de la part des gaz une absorption considérable.

5o On ne peut admettre qu'elles correspondent à certaines radiations de l'ultra-violet, car un fil de platine chauffé au rouge sombre détermine déjà la décharge d'un conducteur chargé négativement. Ce ne sont pas non plus

les radiations rouges ou infra-rouges, car un champ électrique ne présente aucune opacité pour ces radiations; de plus, une lame de sel interposée empêche toute décharge.

C. Les rayons X ne constituent qu'un terme de cet ordre de rayons, de même qu'une couleur ne constitue qu'un terme du spectre que nous connaissons :

Les rayons X, si l'on fait abstraction de leur force de pénétration, que l'on peut du reste modifier, jouissent de toutes les propriétés des autres radiations infra-électriques.

1° Ils déterminent à la surface des corps l'énergie infra-électrique.

20 Un champ électrique se comporte comme un milieu plus ou moins opaque.

5 La décharge d'un conducteur sous l'action de ces rayons se produit par le même mécanisme.

a. Il se décharge en grande partie par l'intermédiaire de ses lignes de force.

b. L'air infra-électrisé par une quelconque de ces radiations se comporte absolument comme l'air röntgénisé.

En résumé, tout foyer d'ébranlement de l'éther est le siège de la production d'un ordre spécial de radiations, lesquelles possèdent toutes les propriétés des rayons Röntgen et n'en different que par leur force de pénétration, c'est-à-dire vraisemblablement par leur longueur d'onde.

Exposé de principe de la théorie des erreurs fondée sur le théorème a posteriori de la moyenne. Moyennes récurrentes (*); par Ch. Lagrange, membre de l'Académie.

1. Dans une communication antérieure (**), j'ai fait voir que la notion de la moyenne ne constitue nullement un simple postulatum, mais bien au contraire un théorème. La démonstration de celui-ci repose: 1o sur l'existence d'une équation différentielle

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déduite du principe du maximum; x est la valeur la plus probable de la grandeur observée et O', O", ...0, les n observations; 2° sur la remarque essentielle que cette équation n'implique encore nullement la notion des erreurs accidentelles, et sur l'introduction postérieure explicite de ce genre d'erreurs, définies comme celles à la production desquelles aucune cause n'est assignable a priori.

(*) Lecture de ce travail a été donnée dans la séance de la Classe des sciences du 3 juillet 1897. (Bull. de l'Acad. roy. de Belgique, 3e série, t. XXIII, no 7, p. 13, 1897.)

Démonstration du principe de la moyenne par les probabilités a posteriori. (BULL. DE L'ACAD. ROY. de Belgique, 3o série, t. XXXII, no 7, juillet 1896.)

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