Les événements, plus forts que les traités, ont ramené à l'ordre du jour la question de Saint-Domingue. Mais on peut le dire : ce n'est pas seulement à l'ordre du jour de la France, c'est à celui de la civilisation. Il y a, à cette heure, pour l'ancienne colonie, autre chose qu'une dette à payer, comme il y a pour l'ancienne métropole autre chose qu'une quittance à donner. J'avais entrepris d'écrire un article de Revue sur ce sujet : la matière se révélant à mesure que je l'étudiais, j'ai été conduit à faire un livre. L'ouvrage est divisé par le fond, comme par la forme matérielle, en deux parties. J'ai réuni dans le premier volume tous les faits, et l al cnerCile uue SOTUL faits révolutionnaires dont le développement a créé la situation au milieu de laquelle se débat aujourd'hui notre ancienne colonie. Dans le second volume, j'ai étudié les conséquences politiques et économiques de ces cherché une solution. Pour ce qui est de l'exécution, je n'ai, comme on le pense, que peu de chose à en dire. Je me bornerai, quant à la première partie, à ces simples remarques : les écrits qui ont traité de la révolution de Saint-Domingue sont, en général, ou l'ouvre des colons proscrits, ou celle du libéralisme français de la Restauration : c'est-à-dire, 'des récriminations amères d'un côté, des dithyrambes systématiques de l'autre. Tout en restant dans mà nationalité, j'ai cherché à me tenir entre ces deux extrêmes. Aujourd'hui que les années ont amorti les ressentiments, et que de grands mécomptes ont áttiédi les enthousiasmes, sans prétendre à une double approbation , je crois avoir moins de chance de recevoir la double pierre à laquelle a droit tout écrivain qui ose viser à l'impartialité en politique. On |