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lement. Le second est celui de Nicée, ainsi appelé, parce qu'il fut dressé dans le premier concile général de ce nom, tenu l'an 325, sous l'empire de Constantin. Timothée, patriarche d'Alexandrie, introduisit, au sixième siècle, la coutume de chanter ce symbole à la messe. Le second concile de Tolède, de l'an 589. ordonna la même chose pour l'Eglise latine, et cet usage s'est toujours conservé depuis. Le troisième symbole, attribué à S. Athanase, se récite vulgaire ment le dimanche à prime. La plupart des savans pensent que le véritable auteur de ce symbole est Vigile, évêque de Tapse, en Afrique, qui vivoit vers la fin du cinquième siècle.

SYNAGOGUE. C'est le nom que l'on donne au lieu où s'assemblent les Juifs modernes pour faire leurs prières et pratiquer les cérémonies de leur culte. Le mot de synagogue est composé de deux mots grecs, au, qui signifie ensemble, et aya, mener, conduire. Les Juifs donnent aussi à leurs synagogues le nom d'écoles. Les murailles des synagogues sont boisées ou couvertes de tapisseries. On lit à l'entour des passages de l'Ecriture et des sentences propres à réveiller à dévotion; mais on n'y voit point d'images. Le long des murs sont placés des bancs pour la commodité du peuple. Il y a plusieurs lampes et chandeliers destinés à éclairer le lieu saint, qui sont suspendus au milieu, ou attachés contre les murailles. Dans quelques syn gogues, on trouve des armoires où sont renfermés les livres et les vêtemens dont on se sert pour les prières A la porte, sont ordinairement placés des troncs pour recueillir les aumônes des fidèles, qui sont ensuite distribuées aux pauvres. Au milieu, ou bien à l'en trée, il y a une espèce de pupitre où l'on place le livre de la loi. Les femmes ne sont point mêlées avec lei hommes dans les synagogues. On ne pourroit pas donner des rendez-vous, comme dans les églises ca

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holiques. Les Juifs ont prudemment relégué tous ces bjets de distraction dans un lieu séparé, situé à côté e la synagogue, ou dans une galerie haute, qui resemble à nos jubés, et fermée d'une jalousie de bois. Test là que les femmes font leurs prières, voyant out ce qui se passe dans les synagogues, sans pouvoir lles-mêmes être vues des hommes. Voyez AARON, CAZAN, SCIAMAS.

On voit au vieux Caire une synagogue fameuse, qu'on prétend être établie depuis seize cents ans. L'élifice n'a rien de remarquable que l'antiquité qu'on ui attribue, et diffère peu des églises des Chrétiens de e pays-là. Les Juifs croient que la vieille tribune d'où 'on avoit autrefois coutume de lire la loi au peuple, est ituée précisément sur l'endroit où repose le corps du prophète Jérémie. Le respect qu'ils ont pour ce saint 10mme, les a engagés à ne plus se servir de cette triune; ils ont fait choix d'un autre endroit pour y fire la loi. Un voyageur célèbre assure avoir vu dans cette synagogue deux anciens manuscrits du Pentateuque. Les Juifs prétendent qu'ils ont un autre manuscrit de tout l'ancien Testament, écrit de la propre main de l'illustre Esdras. Ils ajoutent que ce grand homme, par respect, n'avoit pas osé tracer le nom de Dieu dans son ouvrage; mais, le lendemain du jour qu'il l'eut achevé, il y trouva ce saint nom écrit partout par une main miraculeuse. Ils conservent ce manuscrit, comme une relique précieuse, dans une niche d'environ dix pieds de haut. Un magnifique rideau la dérobe aux yeux, et, pour marquer leur vénération, ils entretiennent au-devant une lampe touours allumée.

Outre le grand conseil des Juifs, appelé sanhedrin, y avoit autrefois parmi eux des synagogues particulières, qui étoient comme des écoles où les docteurs enseignoient la loi. On y rendoit aussi des jugemens,

et l'on y observoit le même ordre de séance que dans le sanhedrin. Il y avoit un président, appelé en gree archisynagogos, chef de la synagogue, que les Juifs nomment aujourd'hui le chef d'un kahal, c'est-à-dire d'une assemblée. Ceux qui étoient assis aux côtés de ce président, en forme de demi-cercle, prenoient tou le titre de zékéniens, anciens. Plus bas, sur d'autres siéges, étoient assis les disciples qui étudioient la lo Il y avoit au bas de la synagogue un lieu qui répon doit à la nef de nos églises, où le peuple étoit assis à terre, sur des nates ou des tapisseries. Le président et les anciens de la synagogue étoient placés de manière qu'ils tournoient le dos au peuple.

Les Juifs établis à la Chine ont une synagogue qu'on prétend être divisée en trois parties qui forment comme trois nefs, et l'on ajoute que c'est sur le modèle des trois parties du temple de Salomon. Sic qu'on rapporte est vrai, cette synagogue est presque l'unique dans le monde qui ait une pareille forme. Elle est située dans la ville de Kai-fongfu, dans la province de Ho-nan. La loi des Juifs ne leur permettant pas d'y placer les armes de l'Empereur, ils y ont mis un tableau sur lequel est tracé le nom du prince.

Cette synagogue des Juifs de la Chine, qui son! presqu'en tout différens des autres Juifs, demande une description particulière. Le Jésuite Gozzani nous fournira. La synagogue est tournée vers l'occident, parce que Jérusalem est à l'occident de la Chine. S forme a quelque ressemblance avec nos églises d'E rope. Elle a trois parties, qui forment comme tro nefs. Dans la première, qui est la plus sainte plus respectable, ils enferment les livres de la lo n'y a que le chef de la synagogue qui ait droit d'ea trer dans cette enceinte sacrée, qui répond au Sais des Saints de l'ancien Testament. Le P. Gozzani ra porte qu'il y remarqua douze tabernacles, constru

à manière d'arche, pour les douze tribus des Juifs, un treizième pour Moyse. Ces tabernacles étoient acés sur des tables; chacun d'eux étoit environné un petit rideau, et renfermoit les cinq livres du ntateuque, qu'ils nomment le Kim. Ces livres oient écrits sur de longs parchemins pliés sur des uleaux. Le Jésuite vit dans la seconde enceinte de synagogue une chaire fort élevée, et dans la troième, un grand nombre de cassolettes dont ces Juifs servoient pour faire brûler des parfums à l'honneur leurs patriarches. Cette dernière nef ressemble aucoup au vestibule de l'ancien temple.

La plus belle synagogue qu'il y ait dans le monde, t celle des Juifs portugais d'Amsterdam. Ce superbe lifice est situé à l'orient de la ville. Sa longueur est e cent cinquante pieds sur cent de largeur, sans y omprendre la cour et les murailles extérieures : sa auteur jusqu'à la voûte est de soixante-dix pieds. Des eux côtés de la synagogue, il y a deux galeries desinées pour les femmes, et qui règnent d'un bout à autre. Pendant la solennité du sabbat, on y voit inq rangs de lampes allumées. L'armoire ou l'arche, ue l'on nomme Aaron, et le pupitre, sont faits d'un ois précieux qui vient des Indes, et qu'on appelle acharanda. La dédicace de cette synagogue se fit le d'août 1675, avec la plus grande solennité.

SYNODE. C'est l'assemblée des Eglises particuères, soit d'une nation, soit d'une province, soit 'un diocèse ; d'où vient la distinction de synode naonal, synode provincial, et synode diocésain. Dans premier, sont assemblés les archevêques, évêques abbés de tout le royaume, à la tête desquels est le rimat; dans le second, les évêques suffragans d'une rovince, ayant à leur tête l'archevêque; dans le ernier, les curés du diocèse, ayant pour président ur évêque. Pour donner une idée du cérémonial de

ces assemblées, voici la description du synode pro vincial.

L'archevêque métropolitain d'une province doit assembler, tous les trois ans, tous ses évêques suffra gans, pour régler ce qui concerne le dogme, les mœurs et la discipline. Il envoie des lettres circulaires aux évêques et à tous ceux qui ont droit d'assister au synode. Un mois ou deux avant l'ouverture de l'assemblée, le mandement de convocation est affiché à la porte de la cathédrale. Les curés annoncent le synode dans leurs paroisses les trois derniers dimanches qui le précèdent, et ils exhortent les fidèles à prier Dieu qu'il répande ses lumières et ses bénédic tions sur cette assemblée. Le siége de l'archevêque président est placé sur une estrade auprès de l'autel: vis-à-vis de lui, les évêques sont rangés en demi-cercle : derrière les évêques, sont placés, dans le même ordre, les abbés et les autres membres du clergé; dis position qui forme deux demi-cercles. Le jour qui précède l'ouverture du synode, les cloches de la cathédrale et de toutes les paroisses de la ville se font entendre depuis les premières vêpres, jusqu'au mo ment où l'archevêque entre dans l'église où se tient l'assemblée : les ornemens de l'archevêque sont l'a mict, l'aube, la ceinture, l'étole et la mitre archie piscopale les évêques sont revêtus du rochet, de l'amict, du pluvial et de la mitre épiscopale: les abbés portent le pluvial et la mitre simple; les chanoines ont le pluvial, la planète et la dalmatique. Tous ce ornemens doivent être rouges. Au jour marqué, tous les Pères du synode, ainsi parés, sortent du palais de l'archevêque, et se rendent en procession à l'église, au son des cloches et des orgues. En entrant dans l'église, on leur présente les reliques de quelques saints, qu'ils saluent avec respect. Après la messe du Saint-Esprit, l'archevêque se dépouille d'une partie

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