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droit de pratiquer le droit de prise. Les nations qui n'ont pas adhéré à la déclaration précitée peuvent encore armer des corsaires, mais ceux-ci doivent être pourvus de lettres de marque.

PROPOSITIONS RELATIVES AUX TRIBUNAUX DES PRISES, ADOPTÉES PAR L'INSTITUT DE DROIT INTERNATIONAL.

Dans une réunion, le 12 septembre 1877, l'Institut de droit international adopta les trois conclusions suivantes, proposées par Bluntschli:

L'Institut déclare que le système actuel des tribunaux et celui de l'administration de la justice, en matière de prises, sont défectueux, et considère comme urgent de porter remède à cet état de choses, par une nouvelle institution internationale.

Il est d'avis qu'il y a lieu :

De formuler, par traité, les principes généraux, en matière de prises;

« De remplacer les tribunaux, jusqu'ici exclusivement composés de juges appartenant à l'État belligérant, par des tribunaux internationaux qui donnent aux particuliers de l'État neutre ou ennemi, de plus amples garanties d'un jugement impartial;

« De s'entendre sur une procédure commune à adopter en matière de prises;

« Toutefois, l'Institut croit devoir déclarer que, dès à présent, il considérerait comme un progrès l'institution. de tribunaux mixtes, soit de première instance, soit d'appel, sur les bases du projet élaboré par M. Westlake. »

Jusqu'à présent, aucune suite n'a été donnée aux propositions de l'Institut.

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Trois périodes distinctes constituent l'histoire de la diplomatie: l'antiquité, le moyen âge, les temps modernes. Elle a suivi les progrès du droit public; elle se transforme encore afin de mieux représenter les intérêts des peuples.

Dans l'antiquité, la diplomatie n'était qu'une formule vide de sens. La guerre et la violence n'avaient d'autres limites que la clémence ou la magnanimité du vainqueur. Les peuples ne comprenaient pas encore l'utilité d'entretenir entre eux des rapports permanents. César fut cepen dant un grand diplomate. Si, avec des forces insuffisantes, il parvint à soumettre les Gaules, ce fut en réalité moins par la supériorité de ses armes que par l'habileté de ses négociations.

En France, la diplomatie est née avec Louis XI. Ce fut le premier roi qui entretint partout des agents à poste fixe; il sema l'or à pleines mains pour acheter des agents secrets, jusque dans le cabinet de ses ennemis. Le choix des moyens qu'il employa est critiquable, mais il n'en reste pas moins acquis que la diplomatie de Louis XI fit la monarchie française.

Henri IV arrive ensuite avec sa devise: Justice internationale et protection des faibles.

Le XVIIe siècle est l'apogée de la diplomatie française : les Richelieu, les Mazarin, les d'Avaux, les Servien, les Lyonne, les Torcy, furent d'habiles négociateurs.

Au siècle suivant, la diplomatie baisse considérablement, elle dégénère en intrigues de boudoir et d'alcôve. Ce n'est plus de la diplomatie.

Sous Napoléon Ier, elle fut tantôt souple, tantôt énergique; sous la Restauration, elle n'éprouva que des mécomptes et sous Louis-Philippe, sauf quelques éclairs dus au ministre Casimir Périer, l'histoire n'enregistre aucun fait diplomatique saillant.

Pourtant, ne soyons ni ingrats, ni injustes des hommes de talents ont été, durant la période dont nous venons de parler, d'excellents diplomates, d'habiles négociateurs, et ont rendu, en cette double qualité, de grands services à notre pays.

DIPLOMATIE ET DIPLOMATE.

Les peuples ont des rapports entre eux. A ces rapports, il faut un organisme; cet organisme, c'est la diplomatie. Le comte de Garden, dans son Traité complet de diplomatie, s'exprime ainsi :

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« La diplomatie embrasse le système entier des intérêts qui naissent des rapports établis entre les nations; elle « a pour objet leur sûreté, leur tranquillité, leur dignité « respectives, et son but direct, immédiat, est, ou doit

« être au moins, le maintien de la paix et de la bonne « harmonie entre les puissances. >>

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« La diplomatie théorique, dit de Martens, peut être « ramenée à des principes fixes, parce qu'elle est fondée << sur des préceptes plus ou moins positifs, et qu'elle a un objet précis et distinct, celui de régler les rapports qui << existent ou doivent exister entre les divers États: dans « son acception la plus étendue, c'est la science des rela<«<tions extérieures et, dans un sens plus déterminé, la << science ou l'art des négociations. La diversité et la mo« bilité de ces rapports dépendent de la formation et de l'origine des États, des principes constitutifs des gouvernements, de l'appréciation de leur puissance réelle ou présumée, des variations de leur position relative, de « leurs affinités, de leurs discordances, de la vicissitude. « des événements, etc., etc. »

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Toutes ces données reposent sur des faits dont la recherche, la comparaison et l'enchaînement doivent être. un objet d'étude.

Dans quelques cas, l'expérience peut cependant suppléer à l'insuffisance des préceptes établis par la théorie. Les mêmes sujets, par exemple, présentent, au moment où l'on s'y attend le moins, une dissemblance frappante. La diversité des incidents, les circonstances soudaines et imprévues, le caractère des acteurs, la différence dest mœurs, des intérêts et des vues changent souvent et subitement l'aspect des affaires. Des exemples choisis pour guides cessent de fournir une ligne de conduite, et aucune règle n'est plus applicable à l'objet de la discussion. Dès lors, il faut étudier avec soin les circonstances dans lesquelles on se trouve et prévoir les événements plus ou moins probables qui peuvent les modifier ou les changer. Ici, l'expérience, c'est-à-dire l'habitude de manier les affaires, doit combler les lacunes de la théorie.

Les exemples sont toujours le plus grand et le plus sûr de tous les moyens d'instruction, mais ils ne sont pas tou

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