Page images
PDF
EPUB
[ocr errors]

eût jugé nécessaire de rassembler un armée il autroit fallu sur-tout s'assurer de la fidélité des troupes, améliorer leur sort et révoquer plusieurs ordonnances nouvelles qui avoient. altéré la discipline et porté parmi les officiers et les soldats, le découragement et le dégoût de leur profession (1)205

[ocr errors]

སཎཱ

"

D

Dans plusieurs crises où s'étoit déjà trouvée l'autorité de Louis XVI, on avoit négligé les seuls moyens propres à la garantir. La prudence la plus ordinaire auroit dû, même avant la révélation du déficit, remarquer le méconten tement des troupes et inspirer le désir de regagner leur affection. Les troubles occasionnés par les édits du 8 mai 1788, avoient démontré deux vérités l'une, qu'on ne pouvoit pas at tendre des militaires une obéissance aveugle dans toutes les occasions; Pautre que dans unes mo narchieples gouvernement ne peut lutter longtemps contre l'opinion publique.itora zuch oploun's aris

La réunion des ordres sembloit avoit détruit z da igub mupunut ob les projets des factieux; mais l'arrivée des troupes

[ocr errors]
[ocr errors]

V

(1) Devoit-on, par exemple, attendre jusqu'au 14 juillet pour abolir les coups de plat de sabre ?

[ocr errors]

[ocr errors]

les ranima. Ce fut alors que l'espoir de ravir la conronne à Louis XVI, et de la placer sur une autre têtes acquit presque un dégré de certitude aux yeux des scélérats qui l'avoient conçu. Ce fut alors que l'un d'eux eût laudade d'annoneet, leurs vues criminelles dans une conver sation dont j'ai déjà donné les détails, et l'on voyoit bien à leur joie féroce que. s'ils dirigé le conseil du roi, ils auroient précisement azulis eussent suggéré ce qui leur offroit tant d'avantages (1): 1.2 $ 2 {{{

T

[ocr errors]

});"

tr Dans la séance du 6 juillet, on'résolut de demander au roi l'éloignement des troupes. Le conte de Mirabeau vouloit en même temps qu'on priât le roi d'établir à Paris et à Versailles des gardes, bourgeoises. Cette dernière partie de sa propositiónpfût rejetée. Le lende main on approuva l'adresse dont il se dis debrém dacteur Mélange bisarre d'insolence et d'express sions d'amburelle portoit les caractères de deux motifs différens. Om avoit eu doɔdessein de blesser l'autorité, pour la conduire à quelque voie de rigueur dont on se promettoit bien d'é, fuder le péril, et dont on vouloit tirer avantage. On avoit eu en même temps l'intention

2

41 raupari subastto, alqmaza ang no šiovaɑ (1) (1) Poyèz l'Appel au tribunal de l'opinion publiques

& a

1

[ocr errors]

de masquer l'amertume et l'indécence d'une partie dú discours par des protestations de zèle et de respect pour les intérêts du trône, afin de calmer les royalistes. Ce discours sans avoir été imprimé et distribué et seulement après deux lectures consécutives, fut adopté par une délibération. Les inconvéniens n'en furent pas promptement apperçus, ou ceux qui les sentirent, craignirent d'etre accusés de manquer de coura ge, ou furent convaincus, par le bruit des applaudissemens, de l'impossibilité de se faire entendre: mais on peut voir dans ce discours même quels principes il falloit alors professer pour obtenir la pluralité des voix; on y lisoit ces mots ? «vous nous avez appelé, sire, pour fixer de con» cert avec vous la constitution, pour opérer la ré » génération du royaume............ Prêt à vous » obéir, parce que vous commandez au nom des »lois, notre fidélité est sans bornes comme sans » atteintes......... Les députés de la nation sont » appélés à consacrer avec vous les droits éminens » de la royauté sur la base inamovible de la liberté » du peuple ».

[ocr errors]

Le même jour, on fit le rapport du projet arrêté par trente commissaires pris dans les bureaux pour fixer l'ordre du travail. On y

proposoit de ne s'occuper d'aucune loi particulière, avant d'avoir terminé la constitution, c'est-à-dire, les lois fondamentales qui devoient servir de règles et de limites aux différens pouvoirs. On y demandoit une constitution, telle qu'elle pouvoit convenir à un royauine peuplé de vingt-cinq millions d'habitans, telle que les bases en étoient indiquées dans la pluralité des cahiers. On y reconnoissoit que les députés étoient envoyés par leurs commettans, pour donner une nouvelle force aux maximes fondamentales de la monarchie; qu'ils devoient un respect, une fidélité inviolable à l'autorité royale, et qu'ils étoient chargés de la maintenir. On y parloit, il est vrai, d'une déclaration des droits. Les disciples des Anglo-Américains en avoient publié les prétendus avantages, et la plupart des députés n'en prévoyoient pas les conséquences. Ceux qui connoissoient les déclarations des droits des Etats-Unis, croyoient qu'il seroit possible d'en faire adopter une, où l'on éviteroit toute maxime qui tendroit à favoriser la licence. I fallut la proposer dans le rapport du comité, pour satisfaire le plus grand nombre : mais on eût soin de demander qu'elle fût simple, claire et précise, qu'elle fit partie de la constitution,

qu'elle ne fût point publiée séparément, que même aucun article de cette constitution ne fût définitivement arrêté, avant que l'ouvrage entier eût été soumis à l'examen le plus réfléchi. L'examen devoit avoir lieu dans les bureaux, et l'on ne devoit tenir que trois séances publiques par semaines (1).

Le rapport des commissaires obtint les applaudissemens de la plupart des députés des trois ordres

même de ceux qui redoutoient

(1) Plusieurs personnes m'ont blâmé d'avoir contribué à Ta déclaration des droits. Je dois observer qu'instruit du désir de plusieurs députés, de proposer à cet égard l'exemple des états américains, je fis tous les efforts possibles pour les détourner de ce projet. Ne pouvant les persuader, j'eus quelque raison de croire que les précautions indiquées dans le rapport du comité, en prévien droient les inconvéniens. Les événemens postérieurs ayant secondé plus que jamais ceux qui vouloient une déclaration des droits, j'en présentai une où j'eus soin de n'insérer que des principes qui ne me parurent pas dangereux. Plusieurs de ces articles ont fait partie de celle qu'on a promulguée. J'eusse mieux fait sans doute de soutenir comme quelques députés, que toute idée abstraite sur les droits des hommes, admise en législation, peut-être mal inter prêtée et produire de funestes conséquences.

« PreviousContinue »