Nous ne citerons que pour mémoire les nombreuses pièces frappées à l'occasion d'expositions publiques, de création de chambres de commerce et qui montrent à quel point l'emblème

populaire était employé alors. Celle-ci, frappée en 1803 par la Chambre de commerce de Bordeaux, nous servira d'exemple.

Un décret du Premier Consul, en date du 26 messidor an XI, arrêtait :

ARTICLE Ier. Le cœur de La Tour d'Auvergne, Premier Grenadier de la République, mort à la bataille de Neubourg, le 8 messidor an VIII, continuera à être porté ostensiblement par le fourrier de la compagnie des grenadiers de la 46 demi-brigade, dans laquelle il servait.

En exécution de ce décret, le cœur de La Tour d'Auvergne fut déposé dans une urne d'argent de trente centimètres de haut, surmontée d'une grenade de vermeil et ornée d'un cour en or traversé par une lance. Sur le sommet on grava: LA TOUR D'AUVERGNE-CORRET, PREMIER GRENADIER DE FRANCE, MORT AU CHAMP D'HONNEUR LE 8 MESSIDOR AN VIII; et au-dessous : Le BRAVE DES BRAVES.

Ces mots entourent en exergue le coq gaulois dressé sur une couronne de laurier.

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De nouveaux modèles de drapeaux pour l'infanterie furent adoptés par le Ministre de la Guerre le 17 mars 1803. Nous remarquons que ceux destinés à l'infanterie de ligne portaient au revers, entre autres attributs, deux têtes de coq à bec foudroyant.

Un dessin modèle conservé au Dépôt de la Guerre montre l'étendard des hussards en l'an XII (1803); au centre est un médaillon blanc entouré d'une couronne de chêne verte liée

LTOV

d'un ruban tricolore, dans ce médaillon un coq de couleur naturelle tient dans ses pattes une trompette d'or à laquelle est lié un ruban tricolore portant l'inscription: RÉPUBLIQUE FRANÇAISE; franges d'or, cravate tricolore à franges d'or.

NAPOLÉON Ier

(1804-1814)

Napoléon empereur ne reniera pas l'embleme qu'avait honoré le Premier Consul, comme nous l'avons constaté au chapitre précédent. Il adoptera l'aigle, mais sans tenir contre le coq les paroles de mépris qu'on a rapportées sans preuves. De même qu'autrefois on voyait souvent côte à côte les fleurs de lis et le coq gaulois, nous allons trouver, sous le

Premier Empire, l'aigle et le coq dans une même composition: l'aigle comme emblème de la dynastie nouvelle, le coq servant