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Aujourd'hui, j'en ai compté plus de trois cents.

Voir l'énumération que nous en donnons à la fin du chapitre: Le Coq à travers l'Histoire.

Indépendamment de l'Exposition, le coq est aussi de plus en plus choisi par les artistes comme emblème de la France et de la République. Je me contenterai de citer celui qui domine la nouvelle grille du palais de l'Elysée, côté des Champs-Élysées, il est ent bronze et haut de près d'un mètre.

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Enfin dernièrement, au banquet des maires, les menus étaient ornés du dessin ci-dessus, dont la composition avait été arrêtée par le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts.

Tous ces coqs, j'ai le droit de dire que c'est moi qui les ai fait éclore; je me félicite d'avoir réussi, grâce à mon petit journal, et à la grande presse, à vaincre un véritable préjugé historique. Mais je n'ai accompli que la moitié de ma tâche; le coq réhabilité, ressuscité, je reviens à mon idée première : il faut lui donner une place d'honneur au milieu de l'écusson d'azur, où furent naguère les fleurs de lis, puis l'aigle impériale; il faut en faire les armoiries officielles de la France.

J'ai répété cent fois que toutes les nations, qu'elles soient monarchiques ou républicaines, ont des armoiries et que, seule, la France fait exception, depuis la chute du second Empire, car on ne peut compter pour armoiries le monogramme R. F. qui, d'ailleurs, n'a jamais reçu de sanction légale.

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Comme il serait autrement significatif et joli, le fier coq d'or qui est à point crêté de rouge. »

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Dans la campagne que nous avons entreprise en faveur du coq gaulois, nous avons eu la satisfaction de rallier à notre idée un grand nombre d'artistes et de publicistes.

C'est pour nous un devoir de nommer parmi ceux-ci M. Georges Montorgueil qui, d'abord hostile à notre projet, en est devenu. après avoir visité notre collection, un des plus brillants défen

seurs.

Nous citerons de lui les lignes suivantes qui furent reproduites, en 1896, par plusieurs journaux :

La France, depuis vingt-cinq ans, n'a pas d'armoiries. On lui en bâcle dans les grandes circonstances, et cela a tout l'air de figures de cotillon : c'est cocasse et sans autorité. Il convient qu'on adopte enfin une couleur et une figure: nous, n'avons dans nos traditions que le choix de l'une et de l'autre. Veut-on le coq sur fond d'azur ? Pourquoi pas, il est à point crêté de rouge.

La France le pourrait adopter sans ridicule, logique avec son histoire et ses destinées L'oeil perçant et l'accent sonore, quand l'entendrons-nous chanter enfin, le beau coq au cimier écarlate, sonneur des fiers réveils, héraut de l'aube attendue!

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LES ENNEMIS

DU

COQ GAULOIS

LES ENNEMIS DU COQ GAULOIS

C'est ainsi qu'on écrit l'histoire.....

Nous avons dit, à titre d'indication générale, dans le précédent chapitre, que le coq gaulois avait des ennemis. Il nous reste à faire leur connaissance.

Bien qu'en ce qui nous concerne nous ayons entrepris et poursuivi notre étude, en dehors de tout esprit de parti, on ne saurait nous reprocher de commencer par un examen de la question au point de vue politique, puisque nos contradicteurs, qui se recommandent de la science, ont cru devoir choisir ce terrain de discussion.

Le lecteur nous permettra de lui présenter tout d'abord M. Rey, membre de la Société Royale des Antiquaires de France, de la Société de l'Histoire de France, de l'Institut Historique, etc., etc, qui publia, en 1837, un ouvrage intitulé : Histoire du Drapeau, des couleurs et des insignes de la Monarchie française, précédée de l'Histoire des Enseignes militaires chez les Anciens.

Dans ce livre très curieux, mais d'un intérêt inégal, l'auteur exalte le Drapeau blanc et les fleurs de lis et montre, sans la moindre réserve, qu'il n'espère qu'en leur retour prochain. Tout ce qui s'est passé en France sous une autre égide, n'excite que son mépris.

C'est dans ce factum que tous les ennemis du coq gaulois ont été puiser leurs arguments. Il faut ajouter que M. Rey n'a pas consacré moins de neuf chapitres au coq, l'emblème qu'il exècre le plus et qu'à toute occasion il couvre de brocards. Beaucoup d'historiens se sont ingéniés soit à inventer, soit à plier des textes anciens pour leur faire dire ce qu'ils

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