Voici enfin un jeton du commencement du XVIIe siècle. Il est à l'effigie du roi Louis XIII, n'est pas daté, et porte au revers un lion furieux qui tient sous sa patte droite un petit quadrupede; il a devant lui un petit coq debout. La légende FORMIDO RAPACIS se traduit: (il est) la terreur du fauve.

Voici ce qu'en dit M. J. de Fontenay dans son Manuel de l'Amateur de jetons, 1854:

« Dans cette image du roi des forêts, près de lâcher la proie que tient sa patte droite et reculant en face du coq perché sur un rocher, il faut voir une conquête mal assurée quand la France fait entendre sa voix. »

Une variété de ce jeton de format plus grand présente le coq perché sur une branche d'arbre, l'effigie de l'avers est à droite.

Pendant le long et glorieux règne de Louis XIV, le coq triomphe il figure partout et selon des ordres formels du souverain. Il est sur les papiers timbrés comme sur les médailles, sur les gravures et les peintures allégoriques tant à la mode à cette époque, sur les monuments, etc.

On sait que le grand roi ne faisait rien à la légère; son formalisme, son amour de l'étiquette, étaient poussés à l'extrême, aussi bien pour lui-même que pour tout ce qui l'entourait. C'est donc officiellement que sous Louis XIV l'image du coq se confond avec celle de la France.

1659.

Mariage de Louis XIV. Après son mariage avec Marie-Thérèse d'Autriche, fille du roi d'Espagne, des fêtes furent données à Paris qui ont été relatées dans un ouvrage édité aux frais de la ville et dont voici le titre :

L'ENTRÉE TRIOMPHANTE

de Leurs Majestés
LOUIS XIV

roi de France et de Navarre

et

MARIE-THÉRÈSE D'AUTRICHE

son épouse

dans la ville de Paris

le tout exactement recueilly
par l'ordre de Messieurs
de Ville

M DC LXII

Nous relevons dans cet ouvrage le passage suivant qui nous intéresse doublement :

PLACE DAUPHINE

Nous voicy enfin arrivez à nostre dernière station, qui asseurément n'est pas la moins considérable et c'est luy donner tout son jour que de dire qu'elle a esté désignée par cet excellent et incomparable peintre Monsieur le Brun.

Leurs Majestés ont la main sur un globe qu'elles tiennent, pour signifier que par cette alliance elles donnent la Paix à tout le monde. L'hymen qui conduit le Cocq et le Lion, représente comme ce mariage a reüny la France et l'Espagne signifiées par le Coq et par le Lion qui sont deux animaux extremement courageux. Quelques-uns ont dit que l'antipathie et l'émulation qui se trouve en eux viennent de ce qu'ils sont également dominés par le Soleil, ct que l'influence de cet astre est encore plus forte dans le Cocq que dans le Lion, ce qui fait naistre au Lion l'aversion naturelle et la crainte extreme qu'il a pour le Cocq. Et en effet si le Lion a toujours esté le symbole de la force et de la fierté, le Cocq a esté le symbole de l'ardeur et de la hardiesse au combat. C'est pourquoy Phydias ayant fait autrefois une image de Pallas pour les Eleens, il représenta sur le bouclier de cette Déesse un Cocq qui s'élevait sur ses pieds comme s'il eût voulu combattre. >>

Il est à remarquer qu'il vient d'être dit douze lignes plus haut que la France et l'Espagne sont signifiées par le Cocq et par le Lion » ce qui n'empêche pas qu'ici le même coq soit présenté comme le symbole de la hardiesse au combat. Nous le reverrons souvent être à la fois l'emblème français et le symbole de diverses qualités, la Vigilance principalement.

1653.

Bien que

Introduction du papier timbré en France. l'on rencontre des actes timbrés dans la région provençale