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Après avoir contesté, comme entachés d'erreurs provenant de l'intérêt particulier des concessionnaires, les chiffres indiqués par ceux-ci, la plupart admettent aujourd'hui une moyenne générale de 110 à 120 arbres au plus, quelques-uns même descendent au-dessous de ce nombre, et à 8 kilogrammes de liége par arbre.

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Dans son mémoire, M. Lambert admet 155 arbres; en réalité, vides déduits, 118; il porte à 11,740 la quantité de liége dans la rotation de huit ans, à 17,293 celle de la rotation de dix ans (ce dont il est impossible de se rendre aucun compte), et plus haut encore le produit de l'exploitation qu'il désigne sous le nom de rationnelle.

Pour justifier ses assertions, il a choisi, dans la forêt de l'Edough, 116 arbres dans des positions qui lui ont semblé représenter les diverses parties de la concession, et d'expériences exécutées avec beaucoup de soin et qui ont nécessairement dû fournir des quantités de produits supérieures à celles de l'exploitation même, il est arrivé à la proportion moyenne de 11,740 de liége fourni par chaque arbre.

Nous ne descendrons pas dans la discussion détaillée de ses opérations; nous en ferons immédiatement la comparaison avec des résultats auxquels il ne peut opposer d'objection sérieuse; c'est l'exploitation d'un lot de la forêt même de l'Edough, opérée sous son inspection, et dont les produits reconnus par les agents forestiers ont acquitté la redevance sur son attestation.

Or, la moyenne de deux récoltes à huit et neuf ans, sur 33,546 arbres, a été de 6,500, d'où, sur la totalité de la récolte de 1859, soit 12,466 arbres, une différence de 1,759 quintaux métriques avec la proportion que, d'après les expériences, on aurait dû obtenir.

Nouvelle preuve du danger de s'en rapporter à des expériences faites sur une petite échelle pour établir des règles applicables à de trèsgrandes.

Nous n'en finirions pas si nous voulions examiner en particulier chacune des assertions sur lesquelles M. Lambert fait reposer les mesures administratives qui deviendraient la loi des concessionnaires.

L'administration a depuis longtemps acquis la certitude que les conditions primitivement imposées pour l'exploitation du liége devaient être réformées. Les tentatives faites à diverses reprises dans ce sens, les remarquables rapports rédigés sur cette grave question, les éléments qui lui sont parvenus ou ceux dont elle a appelé l'émission ne peuvent lui laisser le plus léger doute à ce sujet.

Serait-il possible de penser que le seul résultat auquel auraient conduit tant de travaux et d'efforts consisterait à rendre plus défavorable la

position des concessionnaires, à décourager les capitaux sérieux, à rétrograder dans une voie où l'on a si péniblement marché jusqu'ici?

Il n'en saurait être ainsi.

Et quand on pense que d'énormes capitaux ont déjà été appliqués à l'aménagement des forêts de liége en Algérie; que les plus graves intérêts de la colonie sont attachés à cette exploitation; que le commerce, la marine et l'industrie doivent y trouver les plus importants éléments d'action, on ne saurait trop appeler l'attention sur les conséquences que pourrait entraîner l'adoption de mesures basées sur des données d'autant plus dangereuses qu'elles semblent le résultat de faits mieux observés.

BULLETIN FORESTIER.

On nous signale une tendance générale à la baisse des bois sous toutes formes. A Paris, aussi bien que dans les départements, nous cherchons un motif sérieux à cette tendance, et pour plusieurs articles nous ne pouvons découvrir ce motif. Ces articles sont les charpentes, les bois d'industrie et les bois à brûler; nous dirons sur quoi se fondent nos appréciations au sujet de ces bois.

Mais les charbons manifestent plus que de la tendance; la baisse est prononcée, elle est sérieuse, elle a sa raison d'être. Nous l'avions prévue, et les causes qui l'ont déterminée sont celles que nous annoncions dans nos revues depuis le commencement de l'année.

Les forges ont laissé beaucoup de charbons disponibles, on sait pourquoi; ce disponible a reflué vers les villes, vers Paris surtout, où l'affluence est devenue si grande que les acheteurs en gros ne savent plus à qui répondre. Les chemins de fer amènent à la vente chaque jour des convois entiers de charbons, alléchés par les prix extraordinaires des premiers mois.

Les conditions sont changées. On manquait de charbons alors, et les acheteurs, attendant les waggons à l'arrivée, s'en disputaient la possession, qu'il fallait payer chaque jour d'une prime en augmentation. Ces primes superposées avaient conduit les cours de 5 francs à 7 fr. 50 c. la voie charbonnière, c'est-à-dire 240 à 250 litres hors barrière.

Maintenant que l'offre dépasse la demande, les choses marchent en sens inverse, les vendeurs vont chercher la vente, et la sollicitent par des concessions augmentées chaque jour de quelques centimes en baisse,

AOUT 1860.-4° SÉRIE.-T. VI.

T. VI. - 18

si bien que de centimes en centimes concédés, on est revenu de 7 fr. 50 c. au point de départ de 5 francs la voie charbonnière de 250 litres au dehors.

Puis, comme toujours en pareil cas, la baisse, en principal, est aggravée des exigences en accessoires, sous forme d'escompte, de terme, de retenue, de réduction pour insuffisance de mesure, pour qualité contestable, pour tout prétexte enfin, et ceci durera jusqu'à ce que le vendeur fatigué cherche un autre écoulement et laisse venir le besoin là où son empressement d'aujourd'hui fait surabondance.

En somme, il faut que la consommation des ménages absorbe des bois qui ne lui étaient pas destinés et que l'industrie lui renvoie parce qu'elle ne peut les utiliser avec avantage, et de ce côté nous sommes forcés de reconnaître qu'il y a trop-plein et cause de certaine baisse.

Mais nous ne comprenous pas la tendance à la baisse sur les futaies, sur les charpentes, sur les bois d'industrie, de plus en plus rares et menaçant de se raréfier encore.

Le commerce de gros est pourvu ; quant à présent, il peut suffire aux demandes. Il a des approvisionnements qui lui permettent d'aller jusqu'à l'automne, jusqu'à l'hiver si l'on veut; mais après ce disponible écoulé, où prendra-t-on pour les besoins qui continueront à se faire sentir en attendant les bois des coupes prochaines? On serait fort embarrassé de le dire, et nous n'hésitons pas, nous, à affirmer qu'il ne reste presque rien à vendre en dehors de ce qui se trouve aux mains du commerce intermédiaire; ajoutons à cela que les avis nous venant de tous côtés sont unanimes sur ce point, que l'administration des forêts a été cette année avare dans ses martelages et n'a abandonné au commerce que ce qu'il n'a pas été possible de conserver plus longtemps sur pied, c'est-à-dire les chênes usés, trop vieux ou mal venants.

Nous énonçons ici un fait sans vouloir critiquer en aucune façon un système suivi certainement pour de bonnes raisons, mais nous devons en faire ressortir les conséquences dont la première sera de rendre le bois de service plus rare pour l'exercice prochain, et la seconde de faire tout naturellement augmenter le prix de ces bois. De là notre étonnement de voir une tendance à la baisse, quand le contraire devrait être à l'ordre du jour.

Il est vrai que si les forêts domaniales et communales doivent donner moins de futaies en délivrance, les bois particuliers donnent des coupes extraordinaires motivées par les offres élevées du commerce d'exploitation. Mais cela ne nous paraît pas pouvoir se compenser, au moins quant aux gros et beaux chênes devenus rares ailleurs que dans les bois soumis au régime forestier.

Disons bien vite cependant qu'il y a des exceptions; quelques grands propriétaires possèdent dans leurs forêts des richesses suffisantes pour donner beaucoup au présent, tout en conservant une large part pour l'avenir. Nous recevons avis de la vente des coupes de Montmirail, appartenant à M. le duc de La Rochefoucauld, et dans ces belles forêts le commerce trouve toujours les plus beaux chênes pour l'industrie, pour la marine. Il est bien certain que malgré la tendance à la baisse, que nous sommes bien forcé de signaler, quoique ne la comprenant pas, ces coupes seront recherchées par de nombreux amateurs.

Cette tendance à la baisse se traduit plus en menaces qu'en effet; il reste si peu à vendre! Mais ce peu, s'il était bien offert, ne pourrait se placer aux conditions des marchés conclus depuis quelques mois.

A Paris on vend toujours aux mêmes prix, 80 fr. 85 c. les charpentes ordinaires, entrée payée, 100 francs les gros bois. Il n'y a rien à vendre au dépôt des Lions; tout ce qui s'y trouve appartient au commerce de Paris.

Sur les ports, en province, les prix se raisonnent sur les derniers cours, mais sans affaires, à 65 francs pour les bois mêlés, de 70 à 80 francs pour les gros bois.

Les sciages ont aussi leur petit temps d'arrêt; on offre 200 francs de l'échantillon, 150 francs de l'entrevous, qui s'enlevaient à 160 francs et 210 francs. Les détenteurs ne veulent pas baisser, et il ne se fait pas d'affaires. De ce côté aussi la baisse ne paraît pas devoir être sérieuse ; la consommation toujours active a laissé depuis longtemps peu de bois à placer, et s'il n'y a changement, il est peu probable que la baisse se maintienne en regard de la rareté des chênes propres au débit.

Les sciages de hêtre et de bois blancs sont recherchés et en faveur. Ces articles, sujets à de nombreuses et brusques variations, n'ont guère de cours sur lesquels on puisse se baser. Rares au commencement de la saison, ils deviennent surabondants trois mois après, et les prix changent en conséquence. En ce moment on vendrait l'échantillon de hêtre de 140 à 150 francs. Les sapins sont toujours chers. On cote les gros ordinaires à 65 francs dans l'eau hors Paris, Les chamblay valent de 70 à 75 francs. Les petits sapins sont à 50 francs le stère.

L'état de la situation des ports indique une diminution considérable dans tous les approvisionnements. Le stock des bois à ouvrer ne sera jamais tombé aussi bas.

DELBET.

INSPECTIONS.

Approvisionnement de Paris.-Mouvement des ports pendant le deuxième trimestre 1860.

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9,082

5,706

1,519

462,935 839,226 281,195 71,025 334,901 148,315 26,577 371,014 96,756 91,072 51,639 100,387 ENLÈVEMENTS PENDANT LE 2o TRIMESTRE.

16,339 147,672

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16,160 22,096

5,671 1,308,941|749,152 268,033 69,366 411,517 155,339 23,108 355,220 93,773 96,072 32,639 69,149 29,390 69,974 MARCHANDISES RESTANT SUR LES PORTS AU 30 JUIN 1860.

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IL RESTAIT SUR LES PORTS D'APPROVISIONNEMENT DE PARIS AU PRÉCÉDENT TRIMESTRE. | 23,716 | 27,8301 5,7381 140,690 295,463 14,536| 16,399|213,604 50,770] 16,262|125,001 1,388 32,000]

IL RESTAIT SUR LES FORTS D'APPROVISIONNEMENT DE PARIS AU 30 JUIN 1859.

120,675 20,8501 6,556|1,440,8381495,714| 22,145| 22,857|219,914| 46,953| 10,434|131,395] 62,737| 27,000 1,330] 20,534 14,997110,132

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7,284 30,896!

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