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cause d'échec possible pour les ventes de bois, car l'incertitude sera aussi grande pour les vendeurs que pour les acheteurs. L'administration des forêts ne pourra, pas plus que les maîtres de forges, dire: Le bois vaut tant, car la fonte et le fer valent tel prix.

Nous avons entendu parler de cordes achetées près Saint - Dizier à 7 francs le double stère, tandis que dans les Ardennes des coupes seraient vendues sur le pied de 3 francs le double stère aussi sur pied.

Les écorces ont fléchi, ou plutôt le tan battu a éprouvé quelques mouvements de baisse. Sous cette impression, des marchés à livrer se sont faits à 140 francs les 2,500 kilogrammes ou les cent bottes de 25 kilogrammes, rendues en gare. Les mêmes qualités étaient payées 170 francs à la dernière récolte.

Les charpentes maintiennent leurs cours, quoi qu'on dise. Les coupes à rendre sur la Marne, l'Aube, l'Yonne, sont estimées 55 à 60 francs le mètre cube livrable aux ports et assorti de bois de toutes grosseurs.

Les sciages restent à 150 francs pour l'entrevous et 200 francs pour l'échantillon.

Le merrain a baissé de moitié : le prix en était devenu d'une exagération telle que cette baisse était imminente. Nous avons vu payer de belles billes pour la fente à raison de 12 francs le décistère au quart, sans déduction. La quantité de tonneaux et de merrains fabriqués en vue de la récolte, qui s'annonçait si abondante, fait de cette industrie une chose perdue pour la campagne prochaine.

Les sapins, soit en pièces, soit en planches, toujours recherchés dans toutes les constructions, et suppléant ou supplantant le chêne, prennent de plus en plus de valeur à mesure que la consommation en augmente. Les poteaux qui soutiennent les fils des télégraphes électriques emploient de prodigieuses quantités de jeunes sapins ou pins et donnent une valeur de bois d'industrie aux perches provenant des éclaircies faites dans les semis de vingt-cinq à quarante ans. C'est une bonne fortune pour les propriétaires possédant des plantations de cet âge. C'est matière assez importante pour mériter l'étude de nouveaux aménagements basés sur cet emploi.

Les grands propriétaires de Sologne trouvent à placer ainsi très-avantageusement grand nombre de réserves qu'il aurait fallu convertir en bûches ou fendre en cotrets.

Dans la Bretagne, des semis considérables ont été faits en prévision de ces besoins futurs.

M. le comte de Montenolle pourrait dès à présent en fournir des milliers dans sa terre de la Vacherie, près de Beaumont-le-Roger (Eure). Ces perches de sapins sont propres à tout dans les constructions on

en fait des chevrons, des solives, des charpentes légères, et nous avouons ne pas bien comprendre pourquoi, dans semblable cas, on divise à la scie les gros sapins, dont le prix de revient se trouve augmenté des frais de ce travail aussi bien que de la perte faite dans le débit.

Le consommateur et le commerçant même ne savent pas assez qu'il existe, en certaines parties du territoire, des forêts nouvelles capables de donner tout ce qu'on veut en jeunes brins très-beaux, très-convenables pour les constructions, et fort bon marché sur place.

Les propriétaires ne font pas toujours ce qu'il faudrait pour le bon écoulement de leurs produits : un peu de publicité, beaucoup de bons. chemins et quelques dépenses d'exploitation ou transport amèneraient les consommateurs, le commerce au moins, dès que la marchandise pourrait aller chercher au loin son emploi, à l'aide de la navigation ou des chemins de fer.

Si l'on veut récapituler les cours différents des divers produits du sol forestier, on pourra d'avance prévoir le sort plus ou moins brillant réservé aux coupes mises en vente.

Si la valeur dominante de ces coupes est en futaies de quelque mérite, le placement en est assuré aux plus belles conditions.

Les taillis à carboniser présenteront probablement des résultats moins beaux.

La valeur de l'écorce, grande encore, quoique réduite, rendra facile l'écoulement des taillis assez âgés pour donner cette écorce à prendre sur des bûches de certaines grosseurs, et ces bûches elles-mêmes, recherchées comme bois à brûler, obtiendront cette année de bons prix.

Les coupes en bois blanc ont passé leur mauvaise période. On peut les acheter cette année avec certitude de bien placer les stères de boulange. Enfin les futaies de hêtre, souvent réduites en charbonnette, à défaut d'autre emploi, paraissent devoir conserver cette année leur rang de bois à ouvrer, soit comme traverses, soit comme sciage pour la menuiserie et les meubles.

Des ventes de bois déjà faites confirment nos prévisions sur ces résultats différents. Entre autres ventes, on nous signale celles des belles forêts dépendant de la succession de M. le comte Roy, dans la Marne. Les coupes chargées de futaies de premier mérite ont été prises avec un entrain justifié par la facilité de l'exploitation, la proximité du port et le parfait état des routes forestières.

Les prix obtenus ont généralement dépassé ceux de l'année dernière. Le commerce de Paris était représenté là par les premières maisons, qui se sont assuré les produits à leur convenance. On a parlé d'un marché considérable de charpentes vendues équarries et livrables sur le port

flottable à 60 francs le mètre cube. Rien n'est plus beau que ces charpentes quant à la forme et quant à la moyenne des dimensions.

Au dernier moment nous apprenons que les droits fixés à l'entrée des fers anglais sont de 25 francs par tonne de fonte brute et de 70 francs par 1,000 kilogrammes de fer. Cela paraît devoir établir le cours de la fonte chez nous à 120 francs à peu près, et selon la valeur du minerai et la facilité de la fusion les charbonnettes devront valoir de 1 fr. 50 c. à 3 francs le stère.

DELBET.

TABLEAU COMPARÉ DE L'ENTRÉE A PARIS

DES BOIS, DES COMBUSTIBLES, DES FERS ET DES FONTES.

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(1) Ces 78,729 stères de bois, multipliés par 400 kil., poids du stère de bois dur, représentent 31,491,600 kil., dont la puissance calorifique égale celle de 15,745,800 kil, de houille.

(2) Ces 21,413 stères de bois, multipliés par 300 kit., poids du stère de bois blanc, représentent 6,425,100 kil., dont la puissance calorifique égale celle de 3,212,550 kil. de houille.

TARIF

DES DROITS IMPOSÉS AUX PRODUITS MÉTALLURGIQUES ÉTRANGERS A LEUR ENTRÉE EN FRANCE.

Nous publions, d'après le Moniteur, le tarif qui règle les droits qu'auront désormais à supporter les produits métallurgiques étrangers à leur entrée en France. Ce tarif vient tirer nos fabricants de la pénible incertitude dans laquelle ils se trouvaient depuis le commencement de l'année, et, à ce titre, il sera accueilli par eux avec satisfaction. La lutte avec les producteurs étrangers, et surtout avec les producteurs anglais, va commencer. Espérons que, grâce aux diverses mesures prises par le gouver

nement, grâce surtout à la réduction considérable que viennent de subir les tarifs des canaux et des rivières, en attendant leur complète suppression, nous pourrons soutenir cette lutte sans trop de désavantage, et que les tristes prévisions, que tout récemment encore nous entendions émettre dans le bassin métallurgique de l'Est, ne seront qu'incomplétement réalisées.

TARIF ANNEXÉ AU DÉCRET DU 29 SEPTEMBRE 1860.

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Fer brut en massiaux ou prismes retenant en-
core des scories....
Fers en barres carrées, rondes ou plates, rails
de toute forme et dimension, fers d'angle et
à T et fils de fer, sauf les exceptions ci-après.
Fers feuillards en bandes, de 1 millimètre d'é-
paisseur ou moins....

Tôles laminées ou martelées, de plus de 1 mil-
limètre d'épaisseur, en feuilles, pesant
200 kilogrammes ou moins, et dont la lar-
geur n'excédera pas 1,20, ni la longueur
4,50.

Idem, en feuilles, pesant plus de 200 kilogrammes, ou bien ayant plus de 1,20 de largeur ou plus de 4,50 de longueur.

Tôles minces et fers noirs en feuilles de 1 millimètre d'épaisseur ou moins....

N. B. Les feuilles de tôles ou fers noirs, planes, découpées d'une façon quelconque, payeront 1/10 en sus des feuilles rectangulaires.

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Fer étamé (fer-blanc), cuivré ou zingué...... 16
Fil de fer de 5/10 de millimètre de diamètre et
au-dessous, qu'il soit ou non étamé, cuivré
ou zingué.....

Aciers en barre de toute espèce..

Aciers en tôle de plus de 2 millimètres d'épais

seur.

Aciers en tôle de 2 millimètres d'épaisseur ou moins.

Fil d'acier, même blanchi, pour cordes d'in

struments...

122

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50

39

14

D

15

13

18

25

30

Le tarif ci-dessus est approuvé pour entrer en vigueur à partir du

1er octobre 1860.

THOUVENEL, ROUHER, COWLEY, Rich. COBDEN.

Paris, le 29 septembre 1860.

Pour copie conforme à l'original: THOUVENEL.

NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR F. MICHAUX.

Les Annales ont mentionné, il y a quelques mois, la notice biographique sur M. F. Michaux dont M. Vicaire, alors administrateur général des domaines et forêts de la Couronne, donna lecture à la séance solennelle de la Société impériale et centrale d'agriculture, tenue le 30 novembre dernier. Cette notice vient d'être livrée à l'impression, et nous nous empressons d'en publier un extrait.

« Il ne m'appartient pas de juger l'Histoire des arbres forestiers d'Amé riqué au point de vue purement botanique. Quant à la partie de cet ouvrage plus spécialement sylvicole, elle me paraît avoir été traitée avec un soin remarquable. Jamais Michaux ne néglige un détail de nature à faire connaître le tempérament et les exigences d'une essence, ainsi que les diverses propriétés du bois que l'on peut en tirer. En décrivant un végétal, il se préoccupe toujours de la possibilité et de l'utilité de son acclimatation en France. Je le dis ici à son honneur, au milieu des forêts du nouveau monde, il ne cesse de penser aux terres incultes qui couvrent une si grande partie de notre territoire et aux moyens de les utiliser. Tout ce qu'il décrit, il l'a vu et observé lui-même. Sauf de rares exceptions, qu'il est le premier à signaler, il n'avance jamais rien sans en être parfaitement sûr. Ce qui prouve combien son ouvrage est consciencieux, c'est que dans les États-Unis, où il peut être apprécié mieux encore qu'en France, il est devenu classique. Le style est simple, clair, correct, précis, tel, en un mot, qu'il convient pour un ouvrage de ce genre.

Michaux fait remarquer qu'aux États-Unis, les forêts, complétement abandonnées à l'imprévoyance ou à la cupidité des particuliers, sont non pas exploitées mais dévastées, et il en conclut que, pour assurer la conservation des forêts, il faut que leur surveillance et leur administration soient confiées au gouvernement. Cette observation dans la bouche de Michaux a une grande portée ; je la recommande à l'attention des économistes de notre pays qui seraient partisans de l'aliénation des forêts de l'État, ou de l'émancipation des communes, en ce qui concerne le régime forestier.

Mais, si je suis de l'avis de Michaux à cet égard, il n'en est pas de même relativement à l'idée qu'il émet, et que plusieurs Américains ont émise avec lui, sur l'alternance des essences. Dans son opinion, les

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