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BIÈRE DE GLANDS.

M. Bounotte, professeur d'économie rurale, a publié une recette, que je possède depuis 1854, pour la fabrication d'une boisson de glands.

Dans le Guide pratique du garde forestier, l'auteur, M. Bouquet de La Grye, sous-inspecteur sédentaire des forêts à Troyes, dit que dans certains pays les gardes se font une boisson rafraîchissante avec des glands et du houblon.

A mon tour je viens appeler l'attention sérieuse des économistes et des philanthropes sur ce modeste mais intéressant produit.

J'habite la Sologne depuis près de neuf ans.

On sait que dans cette contrée une partie de la population rurale ouvrière est frappée, chaque année, de fièvres endémiques et de dyssenteries.

Et cependant les habitants riches, ou tout au moins aisés, de la même localité, sont rarement atteints de ces maladies.

Où trouver l'explication de ce fait?

Dans la nature et la qualité des aliments solides, et surtout liquides, dont font usage les individus des deux catégories, bien plus encore que dans l'insalubrité proverbiale du pays.

En détruisant l'une des causes on détruira ses effets corrélatifs.

Substituer la bière de glands aux boissons débilitantes et insalubres, composées de fruits plus ou moins mûrs et avariés, me paraît être un des moyens à employer pour atteindre ce but.

L'an dernier, l'abondance de la glandée, la cherté du vin, la pénurie de fruits de toute espèce, m'offrirent une occasion favorable pour faire expérimenter, et expérimenter moi-même, la boisson de glands. Je distribuai donc aux préposés de mon cantonnement, et à bon nombre de riverains de la forêt de Boulogne, une instruction sur la manière de préparer cette boisson.

Les résultats obtenus par tout le monde dépassèrent de beaucoup les espérances.

La bière de glands a été trouvée excellente. Elle est légèrement gazeuse, éminemment tonique et fébrifuge. Par la saveur, elle se rapproche de la bière blanche, mais elle ne provoque pas de rapports. Les per

sonnes qui en ont usé n'ont éprouvé ni embarras d'estomac, ni douleurs d'entrailles. J'en ai bu, et toujours avec plaisir, pendant plus de quatre mois, sans qu'elle m'ait jamais causé la plus légère incommodité.

Voici comment on la prépare :

Pour un tonneau de 200 litres, on fait macérer dans l'eau, pendant douze ou quinze jours, 15 décalitres de glands parfaitement mûrs, sains, pesants, aussi peu germés que possible et bien nettoyés.

On renouvelle l'eau tous les trois ou quatre jours.

On introduit ensuite les glands, seuls, dans la futaille, et l'on y ajoute 400 grammes de houblon.

On remplit d'eau.

La bonde doit être couverte, mais non bouchée hermétiquement, à cause de la fermentation qui s'opère.

Quinze ou vingt jours après la mise en tonneau, la bière est bonne à boire.

Au fur et à mesure qu'on la tire, on la remplace par une égale quantité d'eau.

Un tonneau de 200 litres peut suffire pendant plus de huit mois à la consommation de quatre ou cinq personnes.

Le prix de revient est très-minime. On peut l'évaluer ainsi, apnée

moyenne :

15 décalitres de glands, à 40 centimes l'un. . . . . 400 grammes de houblon, à 3 fr. 50 c. le kilogramme.

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(Dans beaucoup de localités les glands et le houblon ne coûteront que la peine de les récolter.)

Il serait très-avantageux, pour être à même d'avoir constamment d'excellente boisson, de conserver des glands pour renouveler sa provision de bière en avril.

Parmi les moyens de conservation les plus sûrs et les plus faciles, j'engage à choisir le suivant. Il consiste :

1o A faire sécher les glands à l'air jusqu'à ce qu'ils aient perdu leur excès d'humidité et jeté leur feu;

2o A les déposer dans une futaille, neuve de préférence, mais en tout cas bien rincée et complétement sèche, par lit de 10 centimètres d'épaisseur, alternant avec une couche de sable, séché au four, de 10 centimètres ;

3o A placer la futaille, refoncée, en lieu sec, à l'abri de la pluie, et à la couvrir de feuilles sèches et de terre, également sèche et battue.

Si l'on prend exactement toutes ces précautions, les semences, privées d'air et d'humidité, auront, au moment de les utiliser, l'apparence et les qualités de celles nouvellement récoltées.

RICHON,

Garde général des forêts.

MUTATIONS dans le personnel de l'administration des forêts de l'État.

POSITIONS ANCIENNES.

POSITIONS NOUVELLES.

Arrêtés.

NOMS.

1860.

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DESPREAUX DE St.
SAUVEUR......(Isère).

21 août GUYOT DE LOR

REY.........

id.

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Insp. de 5 cl., chef d'une com-
mission de cant. dans la Meurthe.
S.-insp. de re cl., chef d'une
commission de cant. dans le Jura.
S.-insp. de 3e cl. à Vouziers
(Ardennes).

S.-insp. de 3 cl., à Beauvoir
(Deux-Sèvres).

G. gen. de re cl. à Schirmeck,
(Vosges).

Elève de l'Ecole forestière de
Nancy (Meurthe), sorti le 1er.
Id., sort le 28.

DE FARCY......

BERTUCAT....

Id., sorti le 3e.

DUROCHER.

Id., sorti le 4o.

GUINIER.

Id., sorti le 5o.

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Id., sorti le ge.

Id., sorti le 10.

BARABAN........

Id., sorti le 11.

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FETET.

GARREAU..

BOURGAUT...

ARLOING..

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(1) En remplacement de M. Guyot de Lorrey.

G. gén. de re cl. (trav. d'art)., à Grenoble (Isère).

Admis à faire valoir ses droits à la retraite, par décision ministérielle du 21 août 1860.

Insp. de 5o cl. à Chaumont (Haute-Marne) (1).

Insp. de 5 cl. à Saint-Marcellin (Isère).

Insp. de 5 cl., chef d'une commission de cantonnement.

S.-insp. de 3 cl. à Beauvoir (Deux-Sèvres).

S.-insp. de 3 cl. à Vouziers (Ardennes).

S.-insp. de 3 cl. à Evian (HauleSavoie).

G. gén. de 3e cl. à Saint-Dié (Vosges).

G. gén. de 3 cl. à Blois (Loir-etCher).

G. gen. de 3 cl. à Chambéry (Savoie).

G. gén. de 3 cl. à Bourges (Cher). G. gén. de 3e cl. à Grenoble (Isère).

G. gén, stag. à Arbois (Jura).
G. gen. stag. à Rouen (Seine-]
Inferieure).

G. gen. stag. à Colmar (Haut-
Rhin).

G. gen. stag. à Haguenau (BasRhin).

G. gén, stag, à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées).

G. gén. stag. à Saverne (BasRhin).

G. gén. stag. à Villers-Cotterets (Aisne).

G. gén, stag. à Bar-le-Duc (Meuse).
G. gén. stag. à Epinal (Vosges).
G. gen. stag. à Niort (Deux-
Sèvres).

G. gén. stag. à Pontarlier (Doubs).
G. gen. stag. à Moulins (Allier).
G. gen. stag. à Dijon (Côte-d'Or).
G. gen. stag, à Limoux (Aude).
G. gen. stax. à Beauvais (Oise).
G. pén. stag, à Bitche (Moselle).
G. gen. de 3 cl. à la Ferté-Vi-
dame (Eure-et-Loir).

CORRESPONDANCE.

M. Bouquet de La Grye, auteur du Guide pratique et raisonné du garde forestier, vient de nous adresser une lettre que nous nous empressons de publier. Nos lecteurs ont tous été à même d'apprécier l'utilité de cet ouvrage et nous ne doutons pas en conséquence que l'appel de M. Bouquet de La Grye ne soit entendu. Le concours des forestiers, ainsi que celui des Annales, ne lui fera certainement pas défaut en cette cir

constance.

Monsieur le Directeur,

Je viens réclamer, en faveur d'une publication dont vous avez encouragé les débuts, le secours de la publicité dont les Annales sont l'organe le plus accrédité auprès des forestiers.

Les trois premières éditions du Guide pratique et raisonné du garde forestier sont épuisées; je me prépare à en faire paraitre une quatrième; mais je viens avant vous prier de faire un appel aux critiques de ceux de vos abonnés que cette publication intéresse. J'accepterai avec reconnaissance toutes les observations qui me seront adressées. J'apporterai à ce nouveau travail toutes les modifications et additions utiles qui me seront signalées.

Ainsi complétée sous le contrôle de tous, cette dernière édition sera, je l'espère, digne de l'accueil qu'on a bien voulu faire à ses aînées.

Veuillez agréer, monsieur le Directeur, avec mes remerciements, l'assurance de mes sentiments les plus distingués,

Troyes, le 6 août 1860.

BOUQUET De La Grye.

Les adjudications des coupes de l'exercice 1860 dans les forêts de la Couronne ont été fixées ainsi qu'il suit.

Saint-Germain, le 20 octobre.

Compiègne, le 24 octobre.

Versailles, le 30 octobre.

Fontainebleau, le 3 novembre.

Rambouillet, le 7 novembre.

NOMINATIONS DANS L'ORDRE DE LA LÉGION D'HONNEUR.

--

Par décret du 26 septembre dernier, MM. Thévenin, conservateur des forêts à Grenoble, et Delafont, ancien inspecteur des forêts, ont été nommés chevaliers de la Légion d'honneur.

On nous annonce la mort de M. Moysset, conservateur des forêts en retraite.

DE LA RÉGÉNÉRATION DES FUTAIES.

En signalant les inconvénients de la méthode du réensemencement naturel professée depuis plus de trente ans à l'École forestière, et dont l'application a été généralisée, je ne me suis pas dissimulé que je blesserais plus d'un praticien ; aussi n'ai-je point été surpris de voir défendre cette méthode, avec toute la vigueur que commande une conviction bien arrêtée, par MM. d'Auvergne, Clément de Grandprey et ***, auxquels je vais répondre.

Je commencerai par l'article de M. d'Auvergne.

M. d'Auvergne nous apprend que les forces naturelles sont toujours supérieures aux forces artificielles, et il conclut de cette vérité incontestable, que la méthode de régénération naturelle est préférable, en principe, aux procédés de repeuplement artificiel. Il ajoute que cette mé thode ne laisse rien à désirer dans son application, et il invoque à l'appui de son opinion les résultats obtenus dans les forêts du Blésois, où il exerce depuis plus de vingt ans.

Je serais tout disposé à m'incliner devant une aussi longue expérience, et je confesserais volontiers que la main de l'homme n'a que faire là où la nature s'acquitte si parfaitement de ses fonctions, si je n'étais arrêté par l'opinion d'un excellent forestier dont M. d'Auvergne ne contestera pas, sans doute, l'autorité. Or, voici ce qu'écrivait M. Dubois, dans les Annales du 6 mars 1860, sur les mêmes forêts du Blésois :

<< Quoi qu'il en soit, l'insuccès des glandées pour le repeuplement des coupes d'ensemencement de certains cantons des forêts du Blésois est un fait positif, et cet insuccès se reproduit dans beaucoup d'autres localités, soit que les glands tombent sur un sol sec, durci, qui ne leur permet pas de prendre racine, soit qu'ils deviennent la proie des nombreux ennemis qu'on leur connaît, et parmi lesquels le ramier tient le premier rang, soit encore que, peu protégés par un lit de feuilles insuffisant et souvent nul, ils dépérissent, en mars et avril, par les alternatives de sécheresse et d'humidité, soit enfin, s'ils échappent à toutes ces causes de destruction, qu'ils soient frappés de stérilité par l'action de la lumière directe, aussi contraire, on le sait, au développement des germes, que l'ombre et la chaleur humide sont favorables.

« L'idée d'une charrue forestière m'est venue à la suite de l'insuccès OCTOBRE 1860.- 4e série. -T. VI. T. VI.- -21

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