BULLETIN FORESTIER. Voici les adjudications terminées pour les ventes des coupes de bois. Ce résultat a dépassé toutes les espérances. Partout on a vendu tout ce qui était mis en vente; les exceptions sont rares, elles sont surtout insignifiantes, eu égard à l'importance et à la valeur de ce qui reste. Nous avions prévu ce résultat en partie; nos prévisions, fondées sur les besoins connus, ont été dépassées de beaucoup. Tout était incertitude en ce qui concernait la fabrication de la fonte et du fer. L'état nouveau de cette industrie laissait craindre quelques abstentions, et il faut bien dire qu'il en a été ainsi aux toutes premières adjudications. « Nous ne vendons pas, disaient les maîtres de forges, et surtout nous ne savons pas à quels prix nous pourrons vendre, alors qu'il faudra fabriquer avec les charbons provenant des coupes qu'on nous offre; mais nous avons toutes raisons de croire à une baisse considérable, à cause de la concurrence des fers anglais; force nous est donc de ne prendre les bois qu'en conséquence. »> C'était logique, assurément, tout le monde s'attendait à ce langage, et l'administration des forêts avait basé ses estimations sur ces données. Mais on comptait alors sans l'intervention du commerce de bois, qui, solidement constitué partout et favorablement préparé par les résultats des dernières campagnes, voulait avant tout s'assurer les éléments de travail pour l'année prochaine et ne pouvait se décider à voir passer des coupes invendues. Or, les forges ne prenant pas, le commerce prenait à la première adjudication; il en était de même à la seconde, et les charbonnettes aux mains du commerce menaçant de se transformer en bûches, perches, chevrons, ou bois d'œuvre sous toute autre forme, l'inquiétude vint aux usines, qui, se voyant réduites à chômer, suivirent le mouvement et prirent les coupes avec intention de réduire le prix des taillis, en chargeant d'autant les futaies à revendre. Refus du commerce blessé dans ses intérêts par cet arrangement, concurrence aux adjudications suivantes, et tout naturellement empressement de toutes parts à prendre pour rester maître de la position. Voilà l'histoire des adjudications de 1860, voilà les causes bien simples T. VI. -22 des prix élevés obtenus, contrairement aux prévisions, par tous les produits du sol forestier. Maintenant que tout est fini ou à peu près, on fait les comptes de revient, et voici que les maîtres de forges trouvent leurs charbons à 16 ou 18 francs le mètre cube en hausse, quand ils étaient bien décidés à ne rien acheter au-dessus de 12 francs. Voici que les charpentes coûteront 65 à 70 francs, rendues sur les ports, quand on voulait acheter 55 francs pour vendre 60 francs. L'écorce était en baisse; on croyait la vendre 30 francs par cent bottes au-dessous des cours de 1860, il faudra la maintenir aux mêmes prix ou se décider à perdre sur cet article. Les bois à brûler sont dans la même condition, à cette différence près que, sur ces bois, nulle baisse n'étant probable, on comptait seulement sur les prix courants. Une augmentation paraît certaine, si l'on en juge par l'empressement des acheteurs à s'assurer la marchandise. Déjà cette augmentation est acquise sur les bois blancs, qui deviennent de plus en plus rares. Quelques marchés à livrer, aux prix de 70 et 74 francs le décastère, indiquent assez ce que seront les cours pour les beaux bois disponibles en 1861. En résumé, le commerce et la consommation se trouvent avoir tout ce qu'ils pouvaient attendre, puisqu'on a vendu tout ce qui revenait à l'exercice. Il ne reste à connaître que la façon de s'entendre entre le consommateur et la spéculation pour le placement définitif des produits. Les bois à brûler, quoique un peu rares, ne peuvent voir leurs prix s'élever assez pour inquiéter les ménages. La houille interviendrait dans ce cas et la baisse serait imminente. Le marché sera d'ailleurs assez bien fourni pour qu'il n'y ait pas à craindre une augmentation sensible. Les bois blancs, plus exposés, sont presque exclusivement consommés par des industriels qui tiennent le prix de leurs produits fabriqués en rapport avec le cours du combustible. L'augmentation doit donc, de ce côté, passer inaperçue. Il n'est pas possible de suivre le même raisonnement au sujet des bois d'œuvre, déjà rares et presque insuffisants en 1860. Ces bois seront plus rares encore en 1861, car, dans les forêts soumises au régime forestier, il y avait en général cette année moins d'arbres abandonnés que les années précédentes. Ceci pourrait expliquer jusqu'à un certain point l'empressement des acheteurs à s'assurer un plus grand nombre de coupes à défaut de quantité suffisante d'arbres à exploiter dans chaque coupe. Déjà le prix élevé des charpentes en chêne a fait renoncer à l'emploi des bois de cette essence pour les constructions dans les campagnes. Le peuplier, l'aune, le sapin remplacent le chêne pour les charpentes. Le hêtre, toujours abondant, remplace le chêne pour les menuiseries et les meubles. Le bois précieux restera donc disponible pour les grands travaux et le prix en pourra être moins élevé. Dans quelques jours nous saurons quelles sont les ressources restant des dernières exploitations; nous avons lieu de croire ces ressources convenables en sciages. Les cours s'établiront en conséquence. Quant à présent, il ne peut être question que de marchés à livrer. Quelques-uns venus à notre connaissance indiquent les prix suivants : Charpentes ordinaires, sur les ports, 60 à 65 francs le mètre cube. Sciages de chêne, 150 à 160 francs pour les 220 mètres de planches ou entrevoux. 190 à 210 francs pour les 220 mètres d'échantillon ou bois d'épaisseur. 3 à 4 francs pour le stère de charbonnette, en forêt. 110 à 120 francs pour le décastère de bois dur, sur les ports. 70 à 75 francs pour le décastère de bois blanc. 25 à 28 francs pour les 208 mètres de voliges de Bourgogne. 48 à 55 francs pour les 208 mètres de planches de peuplier. Le tout rendu sur les ports flottables ou dans les gares de, chemins de fer. DELBET. TABLEAU COMPARE DE L'ENTRÉE A PARIS DES BOIS, DES COMmbustibles, des fers et des FONTES. (1) Ces 43,533 stères de bois, multipliés par 400 kil., poids du stère de bois dur, représentent 17,413,200 kil., dont la puissance calorifique égale celle de 8,706,600 kil. de houille. (2) Ces 15,216 stères de bois, multipliés par 300 kil., poids du stère de bois blanc, représentent 4,564,800 kil., dont la puissance calorifique égale celle de 2,282,400 kil. de houille. Approvisionnement de Paris.- Mouvement des ports pendant le troisième trimestre 1860 (1). Décast. Décast. Décast. Unitės. Falourdes et bourrées. CHARBON ор BOIS. BOIS DIVERS. SCIAGES Char de pente. chêne. de de de rains. hêtre. bois bl. sapin. ceaux. à tan. grume. Unités. Hectol. Décist. Décist. Décist. Décist. Décist. Décist. Milliers. Milliers. Bottes. Bottes. Bolles. ARRIVAGES PENDANT LE 3 TRIMESTRE. 35 1,062,900 24,000 34,171 18,558 618 5,923 19,956 51 753 676 819 6,545 43,301 42,374 11,901 105,865 87,345 8,044 34,320 48,132 Fontainebleau....... 249 24 132,809 139,719 1,006 11,531 652 16,935 35 3,855 5,232 Joigny. 2 595 281 Clamecy.. 132 Rogny. 12,142 31,250 95,498 4,410 92,674 109,318 110,158 375,285 152,957 1,995 63,969 499 4,000 39,689 13,626 11,096 79,677 2,304 146,412 544 2,000 22,846 447 237,130 2,387 1,450,726 953,874 401,065 57,455 317,778| 94,938| 29,975 166,702 48,711 23,000 39,689 89,582 14,406 469,798| ENLÈVEMENTS PENDANT LE 3 TRIMESTRE. 2,616 1,005,804 930,530 373,354 51,750 307,700 96,382 22,649 214,877 52,196 33,000 58,689 83,015 4,332 536,145 MARCHANDISES RESTANT SUR LES PORTS AU 30 SEPTEMBRE 1860. 2,761|1,022,577 | 408,640 50,908 22,132 145,629 | 46,291| 12,619| 83,482 36,060 17,000 IL RESTAIT SUR LES PORTS D'APPROVISIONNEMENT DE PARIS AU PRÉCÉDENT TRIMESTRE (2). | 16,637 11,833 2,964 577,655|385,297| 23,197| 16,425|135,551| 46,735 | 5,293|101,655| 39,545| 27,000| 19,000 18,522 17,857 77,698 IL RESTAIT SUR LES PORTS D'APPROVISIONNEMENT DE PARIS AU 30 SEPTEMBRE 1859. | 11,626 23,C89! 6,86711,857,456|542,229| 92,849| 18,640 256,401| 49,948 10,052|130,111 | 60,128 44,000 2,454] 17,216) 29,748) 128 (1) Dans l'état du deuxième trimestre 1860, les chiffres concernant le port de Château-Thierry sont erronės. » 23,730 2,298 11,540 83,476 75,757| 4,398 66,851 47,410] 25,036 2,971 23,430 9,908 82,038 75,060 3,538 54,897 46,700 25,036 1,349 2,300] 2,298 7,647 33,092 28,122 860 25,532 36,594 (2) Les totaux doivent par suite être modifiés comme ci-dessous : 1,240 462,935 815,556 278,897 59,485 253,1551 84,680 | 22,179 317,166| 49,346 3,989 1,305,970725,722|268,033| 59,458 331,209 88,216 19,570 308,216 47,073 71,036 1,580 29 1,580 83 521 66,036 | 51,639 98,807 32,639 87,569 16,319|147,672 29.367] 69 974 Tarif annexé à la convention conclue le 12 octobre 1860 entre la France et la Grande-Bretagne. DENOMINATION DES ARTICLES. EN 1860. EN 1864. MÉTAUX. TAUX DES Droits d'entRÉE Les 100 kilogramnies. Fer. Minerai de fer. Machefer, limailles et scories de forge.. Fonte brute en masse.... Débris de vieux ouvrages en fonte. Fonte épurée dite mazée... .... Ferrailles et débris de vieux ouvrages en fer. Fer brut en massiaux ou prismes retenant encore Fers en barres, carrées, rondes ou plates, rails de Tôles laminées ou martelées de plus d'un millimètre Idem en feuilles pesant plus de 200 kilogrammes ou bien ayant plus de 1,20 de largeur ou plus de 4,50 de longueur.... Tôles minces et fers noirs en feuilles d'un millimètre d'épaisseur ou moins..... (Les feuilles de tôle ou fers noirs, planes, découpées d'une façon quelconque, payeront un dixième en sus des feuilles rectangulaires.) Fer étamé (fer-blanc), cuivre, zingué ou plombé... Ouvrages en fonte polis ou tournés. 9 vernissés.... Les 100 kilogrammes. 3 75 4 50 6 ཋ༩ autres gros ferrements de portes ou Les 100 kilogrammes. |