Page images
PDF
EPUB
[blocks in formation]
[merged small][ocr errors]

1 Moïse 119.02. ANNÉE. – No 1.

1r Janvier 1907.

LE PROGRES

AUX TEMPS PALÉOLITHIques (1)

I

Longueur des premières périodes. Lenteur du progrès initial.

On sait que les origines de l'homme sont bien antérieures aux légendes les plus anciennes et à plus forte raison à l'histoire authentique. La préhistoire précède de beaucoup l'histoire.

Si l'on remonte le cours des âges et si l'on prend pour terme de comparaison les progrès de l'industrie, laquelle va toujours en se simplifiant à mesure que l'on recule, on trouve deux divisions principales depuis longtemps connues: un âge des métaux et un âge de la pierre.

L'âge des métaux se subdivise en àge du fer, plus récent, et en âge du bronze. L'âge de la pierre se partage en néolithique et paléolithique. Le néolithique est plus récent et caractérisé surtout par les instruments en pierre polie. Le paléolithique est l'âge de la pierre taillée. On le divise en paléolithique proprement dit et en éolithique qui est celui de l'industrie la plus primitive.'

La période éolithique et la période paléolithique ont été de beaucoup les plus longues. Elles embrassent tout le quartenaire ancien et une partie du tertiaire dans

(1) Conférence faite le 9 novembre 1906 à la Société d'Enseignement populaire positiviste.

lequel aussi ont été trouvés des silex travaillés. Elles ont été témoins des premiers pas de l'homme dans la voie du progrès. Leur étude nous fait connaître ou entrevoir quelques-unes des lois de ce progrès; elle pose, avec pièces à l'appui, le problème passionnant de la descendance de l'homme.

Nous nous bornerons aux âges de la pierre taillée. Même ainsi restreinte, la question du progrès préhistorique est déjà bien vaste pour une seule conférence.

Depuis que le fait du développement continu de la connaissance humaine a été énoncé tour à tour par Pascal, Leibnitz et Fontenelle, au grand étonnement de leurs contemporains que cette constatation ne manqua pas de scandaliser, l'idée du progrès a fait un prodigieux chemin. Elle a conquis l'évidence la plus victorieuse en se démontrant se démontrant de cent façons et dans tous les domaines, jusqu'à embrasser, sous le nom d'évolution, tous les phénomènes et toutes les existences.

Combien cette notion du progrès humain renfermait de germes de révolution, combien elle contredisait toutes les conceptions alors régnantes, combien elle prépa rait de ruines, c'est ce que ces premiers adeptes étaient loin sans doute de pressentir. Pascal surtout, à la fois savant et saint, désespérément attaché à l'arbre de la croix, savait-il quelle arme dangereuse il maniait là? Il est permis d'en douter.

Quand l'esprit humain fut assez mûr pour saisir l'im portance capitale de cette conception, Condorcet la développa en un tableau de l'histoire universelle. Si un nouveau Condorcet reprenait ce sujet, le plus attrayant qu'un philosophe puisse traiter, il trouverait bien allongée la route parcourue par l'humanité et le terrain gagné en surface fort élargi dans toutes les directions.

Une science nouvelle, la Palethnologie a été créée.

« PreviousContinue »